Greenpeace, Bond Beter Leefmilieu et Inter-Environnement Wallonie regrettent la décision du gouvernement fédéral d’accorder des subventions pour les nouvelles centrales à gaz. Il n’a pas été suffisamment démontré que ces subventions sont nécessaires pour garantir la sécurité d’approvisionnement. « C’est une occasion manquée d’investir radicalement dans des technologies innovantes telles que la gestion de la demande et le développement accéléré des énergies renouvelables », estiment les organisations environnementales.
Des subsides au gaz allant à contresens de l’histoire
Cinquante ans après le choix de l’énergie nucléaire,une transformation majeure de notre système énergétique est inéluctable. La façon dont nous produisons et consommons l’énergie va changer radicalement, les énergies renouvelables, la gestion de la demande et le stockage garantissant un système durable et robuste.
« Beaucoup de temps a été perdu, tant par les précédents gouvernements fédéraux que régionaux, mais il y a aussi des succès à célébrer, comme l’expansion de l’éolien en mer et les projets de câble maritime vers le Danemark », déclare Jan Vande Putte, expert en énergie à Greenpeace Belgique. « Nous devons absolument continuer sur cette voie, en développant plus rapidement les énergies renouvelables sur terre et en misant sur l’innovation dans le domaine de la gestion de la demande, de l’efficacité et du stockage. Accorder aujourd’hui des subventions aux centrales fossiles va à contre-courant de cette évolution. »
Encore trop de subsides
Si nous sommes rassurés par le fait que le gouvernement ne veuille subventionner « que » 2 à 3 nouvelles centrales électriques au gaz (contre le double dans les propositions faites initialement par le gestionnaire de réseau Elia), nous estimons que ces subventions ne sont pas nécessaires. « En raison de la forte réduction des capacités de production dans les pays voisins au cours des prochaines années, il apparaît clair que toute centrale au gaz sera rentable au moins pendant les premières années. Leur accorder des subventions maintenant est une mauvaise utilisation de ressources publiques qui seraient plus utiles au développement de solutions durables. » précise Arnaud Collignon, chargé de mission Energie chez Inter Environnement Wallonie.
Les régions doivent prendre leurs responsabilités
Quelle que soit l’issue du débat sur les nouvelles centrales à gaz, les régions doivent enfin assumer leur rôle car l’essentiel des solutions durables relèvent de leurs compétences. L’électrification du chauffage et des transports offriront de nombreuses possibilités de développer la flexibilité de la demande. Il est temps de faire des citoyens et des entreprises de véritables prosumers et de fixer un cadre légal propice au développement de communauté d’énergie. C’est une priorité ! L’énergie éolienne terrestre a également besoin d’un second souffle surtout en Wallonie.