Le 5 décembre, Bond Beter Leefmilieu (BBL), Greenpeace et Canopea organisaient une conférence sur l’Hydrogène suite à la publication de leur rapport : Au dela du Hype, retour a la réalité pour l’hydrogène. Nous y avons notamment entendu Pieter Vingerhoets du consortium universitaire Energyville qui rappelait les défis de cette filière
Pieter Vingehoets : « Les projections de l’UE en matière d’Hydrogene sont surestimées »
Pieter Vingerhoets nous rappelle que l’hydrogène n’est efficace ni pour chauffer des bâtiments ni pour la mobilité. Une électrification directe est bien plus performante. L’hydrogène doit donc être utilisé pour les grosses applications industrielles où l’électrification n’est pas possible. Mais pour lui, cela ne signifie pas forcément des petits volumes.
D’après ses projections, il n’y a pas d’Hydrogène vert avant 2040, date ou l’énergie renouvelable est suffisamment développée. Il rappelle qu’il est crucial d’avoir une part de renouvelable importante sur le réseau électrique avant d’envisager la production d’hydrogène vert, sinon ce n’est pas intéressant y compris en terme climatique. D’un point de vue économique, pour être rentables, les électrolysers doivent tourner 3000H/an… Or, avant 2040, il n’y a pas assez d’heures avec des excès de renouvelable, c’est-à-dire de moment où l’électricité est très bon marché. Encore une fois pas de potentiel pour l’hydrogène vert à court terme.
Pour Mr Vingerhoets, les projections en matière d’Hydrogène dans Re power EU européen sont donc très largement surestimées.
Mr Vingerhoets estime toutefois que, l’hydrogène produit avec du méthane et du CCS (appelé hydrogène bleu par l’industrie) est économiquement attractif d’ici 2030. Il représenterait même la seule option pour atteindre -55% de GES en 2030 au niveau de l’industrie.
Enfin Mr Vingerhoets rappelle que le transport de l’hydrogène importé, y compris sous forme d’ammoniac, est très difficile et sera difficilement attractif économiquement.
Mr Galimont (Air liquide) sur le transport d’Hydrogene
Mr Galimont rappelle l’activité d’Air liquide, notamment la production d’hydrogène, seul réseau d’Hydrogène en Belgique aujourd’hui. Pour eux l’hydrogène est avant tout un produit directement utilisé dans certaines industries (spatial, santé, chimie), plus qu’un vecteur énergétique. Air liquide compte aussi beaucoup sur le CCS pour décarboner sa production. Aujourd’hui l’hydrogène est produit à proximité des entreprises qui en ont besoin mais il pense que l’importation a un avenir. Il insiste sur la difficulté de livrer un hydrogene très pur dans la plupart des applications industrielles (hôpital, industrie) et rappelle que cela représente un gros défi en terme de transport.
Introduction a la conférence par Almuth Bonhage du Bond Beter Leefmilieu
Crédit image d’illustration : Adobe Stock
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