L’impact climatique du tourisme est loin d’être négligeable. Pour le réduire, la Wallonie dispose d’atouts convaincants qu’il conviendrait de développer sans tarder. Deux initiatives récentes méritent d’être mentionnées : la labellisation Clé Verte et le festival « En roue libre ».
A l’heure où de plus en plus de gens se préoccupent du climat, il est utile de rappeler que l’ empreinte climatique (et écologique) – à l’échelle individuelle – est fortement influencée par nos choix de lieux et de types de vacances. Et, même si l’organisation du tourisme doit être adaptée pour nous permettre de faire face, collectivement, aux défis climatiques, nos choix individuels sont aussi déterminants dans la mesure où ils montrent qu’une demande existe par rapport à des solutions plus durables et donnent donc un signal important aux pouvoirs publics et aux opérateurs privés pour investir dans ce sens.
S’il reste encore beaucoup de chose à faire pour amplifier l’offre touristique durable en Wallonie1, signalons deux initiatives actuelles qui méritent d’être mises en valeur à ce sujet, car elles nous mettent face à ces opportunités de faire, précisément, ces choix plus durable.
Tout d’abord, la labellisation Clé Verte (ou Green Key, en anglais) : ce 19 février 2019, le Ministre wallon du tourisme a annoncé la labellisation de 20 établissements Clé Verte supplémentaires. Pour rappel, ce label international distingue les établissements touristique (hébergements, centres de conférences et attractions) pour leurs démarches et leurs performances en matière de respect de l’environnement. Depuis 2016, le label a intégré également certains critères en matière de responsabilité sociétale.
Au niveau international c’est la Fondation pour l’éducation à l’environnement (la FEE) qui coordonne le label. En Wallonie, la Fédération Inter-Environnement Wallonie (IEW) assure depuis 2010 la mise en œuvre du processus de labellisation avec, depuis 2015, le soutien du Ministre wallon du tourisme.
Pour obtenir le label, les candidats doivent répondre à une série d’exigences en matière de gestion de l’énergie, de l’eau, des déchets, d’alimentation, d’achats, de biodiversité, etc. Les candidats s’engagent par ailleurs à promouvoir les activités nature et les éco-gestes auprès de leurs hôtes/clients2.
Le label est octroyé à l’issue d’une procédure stricte comprenant une visite de contrôle indépendante sur site et une évaluation par un jury indépendant. Il doit être renouvelé annuellement.
Les nouveaux labellisés sont essentiellement des structures touristiques de terroir (un gîte à la ferme, cinq gîtes ruraux, quatre gîtes, deux chambres d’hôtes, un meublé). Le palmarès des nouveaux reconnus compte également un centre de tourisme social, une salle de réunions et d’évènements et cinq hôtels.
Leurs démarches en matière d’environnement et de responsabilité sociétale sont variées : éco-construction, production d’énergie renouvelable sur site, achat d’énergie verte chez un producteur bien coté par Greenpeace, réduction des consommations d’eau et d’énergie, utilisation d’eau de pluie, incitation à une mobilité plus douce (pour les clients/ hôtes et pour les propriétaires/personnel), démarche visant à utiliser plus longtemps son mobilier, ses appareils, ses équipements, achat de mobilier de seconde main, alimentation durable proposée aux hôtes/clients, aménagements en faveur de la biodiversité, soutien d’actions sociales ou environnementales au niveau local, mesure en matière d’accessibilité, etc.3.
En outre, les séjours dans certains des lieux labellisés Clé Verte peuvent être payés via les éco-chèques4. Ainsi, le dispositif des éco-chèques soutient un tourisme durable de deux façons : les chèques peuvent être dépensés dans des lieux plus « verts » et ils ne peuvent être dépensés qu’en Belgique, ce qui est de nature à promouvoir un tourisme de proximité.
Et puisque l’impact environnemental des voyages est en grande partie généré par nos modes de déplacements5, signalons une initiative récente qui vient très bien compléter l’offre d’hébergements et de lieux de séjours plus durables : le festival « En roue libre », qui met à l’honneur les voyages à vélo et est organisé par le GRACQ de Watermael-Boitsfort et le Centre culturel La Vénerie. Le but de ce festival, qui se tiendra du 21 au 23 mars 2019 : montrer aux visiteurs, via des conférences, ateliers, stands d’informations, que « le vélo peut mener au bout du monde » et leur permettre d’obtenir des conseils pratiques – bien utiles en cette époque où la voiture et l’aérien prédominent au niveau de l’offre touristique – pour les aider à préparer un voyage en modes de transport moins impactants.
- Voir notamment à ce sujet : https://www.canopea.be/tourisme-integrer-les-competences-pour-plus-de-durabilite/
- Pour les critères du label, voir sur : https://www.cleverte.be/spip.php?rubrique8
- Pour une description de ce que font plus particulièrement les labellisés, voir description des nouveaux labellisés de février 2019 sur https://www.cleverte.be/spip.php?rubrique11 (haut de page)
- Pour les labellisés en Wallonie qui acceptent les éco-chèques, voir sur : https://www.cleverte.be/spip.php?rubrique2
- Voir à ce sujet : https://www.canopea.be/wp-content/uploads/2018/02/dossiertourisme_light.pdf, p. 37.