Le Sommet de l’ONU sur les changements climatiques s’est conclu ce dimanche sur des décisions qui ouvrent quelques perspectives mais ne permettront pas de dévier l’augmentation de la température du globe de sa trajectoire actuelle vers les 4°C.
Les organisations environnementales (Inter-Environnement Wallonie, Greenpeace, WWF et Bond Beter Leefmilieu) déplorent ce manque d’ambition alors que le plafond des 2°C est seul à même de nous préserver de catastrophes majeures et que les changements climatiques affectent d’ores et déjà des millions de personnes.
Arraché au terme de négociations au finish, l’accord de Durban prévoit – sans l’organiser – une deuxième période d’engagement du Protocole de Kyoto dont la Russie, le Japon et le Canada ne feront toutefois plus partie. Pour Jan Vandermosten du WWF : « C’est un petit pas en avant vers un accord global, incluant tous les pays, qui devrait être effectif en 2015 mais cette décision n’est encore que provisoire. » Le flou demeure par ailleurs sur la forme juridique que prendraient cet accord global.
A Durban, comme lors des sommets précédents, les négociateurs ne sont pas arrivés à prendre des mesures crédibles et à la hauteur de l’enjeu des changements climatiques. Une alliance des pays les moins avancés, des petits Etats insulaires et de l’Union européenne a tenté de faire évoluer les négociations vers plus d’ambition mais il est une fois de plus apparu évident que certains, dont les Etats-Unis, ne voient pas d’intérêt à un accord climatique ambitieux. In fine, ces négociations sont à l’image de la volonté politique qui les anime, ou les mine… Cécile de Schoutheete, d’Inter-Environnement Wallonie constate : « Le niveau d’ambition des réductions d’émission à l’horizon 2020 reste inadéquat. Le Fonds Vert pour le Climat, créé à Cancun pour canaliser les financements vers les pays du Sud, a certes été opérationnalisé mais il reste une coquille vide faute de décision sur les sources de financement.»
« A ce stade, il n’y a finalement rien d’autre de concret qu’un accord sur des engagements volontaires. On remet une nouvelle fois à plus tard les décisions qui s’imposent en oubliant que chaque année de retard nous rapproche de changements climatiques majeurs aux conséquences dramatiques. » conclut Ann Lambrechts, de Greenpeace.
Pour Inter-Environnement Wallonie, Greenpeace, WWF et le Bond Beter Leefmilieu, ce Sommet de Durban conclu avec 36 heures de retard a sans doute sauvé les apparences mais pas (encore ?) le climat.