Eaux de baignade wallonnes : un rapport trop élogieux de l’Europe

IEW s’étonne des données relatives à la Wallonie dans le rapport 2013 de l’Agence Européenne pour l’environnement sur la qualité des eaux de baignade. En effet, seules les zones ouvertes au public – donc a priori dont l’eau est de qualité satisfaisante – ont été prises en compte dans l’analyse globale. Exit les 10 zones wallonnes réputées de mauvaise qualité en 2013 et de ce fait fermées ! Les 84% de zones de qualité suffisante présentés par le rapport ne représentent en réalité que 60%. Cette erreur nous donne donc l’occasion de rappeler au futur Gouvernement l’urgence d’un chantier qui n’a que trop traîné.

Quand la Wallonie se promeut comme destination de vacances, elle vante, à raison, ses « remarquables richesses touristiques et naturelles »[[Brochure « Votre été en Wallonie », 2013. Introduction par le Ministre en charge du Tourisme.]]. Parmi celles-ci, l’eau occupe une place déterminante et a de tout temps été associée aux loisirs d’été, au besoin de détente, à la découverte de la nature… Et ce joyau est menacé.

Depuis plus de 10 ans, IEW n’a de cesse de pointer la mauvaise qualité des eaux de baignade en Wallonie. A court terme, 14 zones de baignade sur 37 sont encore jugées de qualité insuffisante. Et le manque flagrant de réelle volonté pour régler ce problème entraine une forte polarisation du patrimoine wallon : d’un côté, des zones de bonne, voire d’excellente qualité, de l’autre des zones, polluées gravement, dont l’interdiction est reconduite chaque année.

Certes, plusieurs mesures portant sur les zones en amont des sites de baignade ont été adoptées sous cette législature, mesures dont les effets vont progressivement se faire sentir cette année encore. Ainsi, l’obligation de clôturer les cours d’eau pour y empêcher l’accès du bétail ou encore l’égouttage et l’épuration qui ont été étendus à la quasi totalité des zones urbaines de plus de 2000 habitants.

La Fédération Inter-Environnement Wallonie invite le futur Gouvernement à renforcer son action et à s’attaquer rapidement au gigantesque chantier du cadastre des raccordements aux égouts ainsi que celui des mesures en zone d’épuration autonome où il n’existe toujours aucune obligation pour les habitations existantes. La pérennité du patrimoine naturel et touristique de la Wallonie en dépend.