Est-ce que vous avez déjà essayé de ne plus croire ou penser à quelque chose ? Sans aucun doute. Admettons que pour une raison quelconque vous deviez arrêter de boire du café… pour toujours. Cela sera d’autant plus compliqué si, chaque fois que l’idée du café vous vient en tête, vous vous dites : « non, je ne peux plus boire de café, c’est mauvais pour moi »… quelques micro millièmes de secondes après viendront les « ouais mais c’est bon le café, avec un peu de sucre et du cacao, oh un capuccino, qu’est-ce que je donnerais pas pour un capuccino, là ! Maintenant ! Tout de suite ! » Alors même que vous ne buviez du capuccino qu’en de très rares occasions. Alors, quand l’idée de boire un café vous vient en tête, si vous vous disiez plutôt: « Non, maintenant je bois du thé ! Alors, quel thé allons-nous prendre ? Menthe ? Citron-gingembre ?» Vous avez plus de chance de ne pas vous infliger de la souffrance à l’inconfort du changement. Et donc échanger vos croyances !
Il vaut mieux créer une nouvelle croyance que changer celles qui sont présentes. Offrez à vos publics une nouvelle croyance qu’ils pourront accueillir dans leur famille d’attitudes et que vous pourrez faire grandir ensemble.
Comment proposer une nouvelle croyance et la faire adopter ?
Offrez de la puissance, du temps et de la liberté
De la liberté d’abord…
- n’essayez pas de convaincre votre interlocuteur, sous peine de le braquer et de le faire fuir. Soyez simplement dans une affirmation sereine, calme et sans critiques. L’absence de critiques ne signifie pas d’avoir de la complaisance envers les comportements de l’autre, il s’agit de ne pas le prendre de haut et de le considérer comme une personne ayant autant de valeur que vous.
- offrez des autorisations. Souvent, les gens brandissent le système (le fonctionnement de la société ou une autorité quelconque) pour justifier qu’ils ne changent pas. Donnez les autorisations de penser, de critiquer, de remettre en question, de faire autrement, bref l’autorisation d’être libre et autonome.
Offrez de la puissance…
- Offrez de la puissance d’actions aux gens plutôt que de les mettre dans l’impuissance, c’est tellement… puissant ! Favorisez leurs capacités de penser, d’agir et d’interagir. Non seulement ça offre de la puissance, mais ça offre aussi de la liberté et surtout cela leur permet d’augmenter la force de leur identité personnelle, qui seule leur permettra de remettre en cause les systèmes dans lesquelles nous sommes et qui engendrent les changements climatiques.
- Les émotions positives offrent de la puissance d’actions contrairement aux émotions négatives. On se dit souvent que la peur ou la culpabilité ou la honte si on les utilise feront bouger les gens pour l’environnement. Mais le plus souvent, comme toutes les émotions négatives, on n’aime pas les ressentir. Alors on tente d’échapper à son interlocuteur en s’en allant, au mieux ; au pire, on ressent une telle injustice d’être traité de la sorte, qu’on n’a même plus envie d’entendre parler du sujet. Attention, il y a une grande différence entre le fait d’user de la peur pour entrainer le changement et d’expliquer la réalité qui fait peur. Mais, si quand on leur parle des impacts de l’environnement sur leur santé, les gens ressentent de la peur, pour leur offrir de la puissance et ne pas les laisser dans la peur, offrez des solutions plausibles et réalistes face à la situation. N’oubliez pas que la peur peut-être paralysante quand elle trop intense et qu’elle sert à nous prévenir d’un danger, soit pour y faire face, soit pour s’enfuir.
- Les émotions positives comme le rire, le plaisir, la joie seront un bon levier pour intéresser des personnes peu préoccupées par les enjeux environnementaux, avant de les amener à penser vraiment le sujet.
- Et offrez encore de la puissance d’actions en laissant les gens choisir les solutions qui leur conviennent, c’est une bonne façon de les considérer comme des personnes adultes et compétentes.
Offrez du temps…
- Donnez-vous le temps de vous adapter à vos interlocuteurs, aux personnes peu intéressées, offrez des émotions d’abord, des arguments ensuite. Aux personnes intéressées, faites un mélange d’émotions et d’arguments. Aux personnes averties, donnez des arguments et encore des arguments et toujours des arguments, pour qu’elles confortent leurs croyances.
- Offrez du temps aux personnes de changer et d’échanger leurs croyances. Rappelez-vous un changement que vous avez dû réaliser, comme arrêter de fumer, quitter votre partenaire, etc. cela vous a demandé du temps.
N’essayez pas de changer ce que pense votre public, échanger leurs croyances en leur offrant de la puissance, du temps et de la liberté.
« Extrait de la Conférence Babilado-Attitudes – AG ouverte d’IEW – mars 2018 »