Le Gouvernement wallon vient enfin de s’accorder sur la révision du cadre de référence (CDR) pour l’implantation d’éoliennes en Wallonie. Elément important de la stratégie énergétique wallonne, il était attendu fébrilement tant par les acteurs de la filière éolienne, que par les citoyens, les pouvoirs locaux et les associations environnementales. La Fédération Inter-Environnement Wallonie (IEW) se félicite que bon nombre des recommandations qu’elle avait émises lors des consultations éoliennes ont été entendues. Elle veillera à assurer leurs traductions dans les faits.
A travers le nouveau CDR, l’objectif de la Région en matière d’énergie éolienne est ambitieux : 4500 GWh. L’énergie éolienne contribuerait ainsi à plus de 50 % des 8 000 GWh d’électricité d’origine renouvelable visés en 2020. Cet objectif éolien démontre une volonté incontestable d’amorcer la transition énergétique. Une ambition qui devrait en outre dynamiser un secteur avec des retombées socio-économiques positives.
Ce CDR constitue en outre une vraie « révolution culturelle » : le vent y devient un bien d’utilité publique. L’implantation des parcs éoliens passera par des appels d’offres décidant de l’attribution de concessions de zones reconnues pour leur potentiel venteux. Une carte répertoriant les meilleurs « gisements » permettra d’exploiter les ressources à l’optimum.
L’ancien cadre, qui datait de 2002, n’était plus en phase avec les nouveaux objectifs de la Région en matière d’énergies renouvelables (20 % d’énergie issue du renouvelable à l’horizon 2020). Par ailleurs, les porteurs de projet, les communes et les riverains se heurtaient sur le terrain à de nombreux obstacles : spéculation foncière, développement « anarchique » de parcs au détriment de l’optimisation du potentiel venteux, phénomène NIMBY, traitement des dossiers selon la seule logique du « premier arrivé, premier servi », prise en compte imparfaite de la dimension paysagère…
Pour la Fédération, le nouveau cadre initie une réelle planification en matière éolienne, ce qui apportera plus de transparence et plus de sécurité pour les investisseurs. Il est à ce titre important que le système de concessions, qui bouleverse totalement la donne éolienne actuelle, garantisse aux acteurs une sécurité juridique absolue. Il serait en effet malheureux que le nouveau système pâtisse de recours en cascade qui retarderaient sa mise en place effective.
En outre, la participation dans le capital tant de la population que des communes deviendra un critère de sélection lors des appels d’offres. La Fédération salue la volonté d’inclure une participation citoyenne dans les projets éoliens. Cependant, IEW se montre prudente sur les modalités d’exécution de ces intentions. La notion de participation financière citoyenne devra être précisée et assortie de garde-fous pour éviter qu’elle ne représente qu’une caution pour le nouveau système. Ce nouvel outil de planification devrait aussi permettre d’impliquer les populations locales bien en amont des projets afin, entre autres, d’éviter ce sentiment de « désappropriation » de leur territoire.
IEW insiste enfin sur la nécessité de développer des outils qui permettront une meilleure intégration paysagère des parcs éoliens et un respect de la fonction identitaire d’un paysage. De même, la Fédération estime nécessaire un suivi à long terme des impacts éoliens sur la faune sensible.
IEW soutient l’ambition du nouveau cadre de référence éolien mais restera attentive à sa mise en ½uvre et à l’intégration de mesures qui devraient mieux rendre compte des enjeux environnementaux, paysagers et participatifs.
Contacts :
Christophe Schoune, Secrétaire général : 081 390 750 – 0477 685 021
Gaëlle Warnant, Chargée de mission « Energie » : 081 390 774 – 0474 923 617