Namur/Charleroi, le 23 février 2006 –
Les associations de protection de l’environnement et le comité des riverains se réjouissent de la décision des élus communaux de Fleurus et Farciennes de rejeter l’accueil de déchets nucléaires sur leurs entités. Les organisations environnementales déplorent par contre que les communes de Mol et Dessel se soient, elles, laissées appâter par de vagues promesses financières en échange du stockage des déchets sur leur territoire. Considérant leurs nombreuses incertitudes, les associations environnementales demandent au gouvernement fédéral de bloquer ces deux dossiers. Afin de gérer les déchets nucléaires existants, les associations préconisent un entreposage en surface sur les lieux de production. Elles rappellent par ailleurs que pour ne plus être confrontée à l’avenir au problème insoluble des déchets radioactifs, la Belgique doit tourner définitivement la page du nucléaire.
« Les nombreuses zones d’ombre et le manque de garanties, tant pour l’environnement que pour la santé et la sécurité des citoyens, ont eu raison de ce projet aux faiblesses apparentes depuis plusieurs années déjà, commente Gabriele Saporosi, du Comité de vigilance Fleurus-Farciennes. Quel ouf de soulagement pour la population, qui attendait cette décision depuis six ans ! »
Après Beauraing il y a quelques années, c’est donc au tour de Fleurus et Farciennes de refuser les déchets issus des centrales nucléaires. Les seuls projets restant désormais en lice sont ceux de Mol et Dessel, où les communes se sont portées candidates à l’accueil des déchets. Comme dans le cas de Fleurus-Farciennes, la radioactivité réelle et effective des déchets qui seraient accueillis, son contrôle et son évolution à long terme n’ont pas été déterminés sur les plans technique et juridique… L’enjeu est pourtant de taille, puisque le niveau de radioactivité des déchets détermine le coût de la mise en décharge pour leurs producteurs.
Pour Jean-François Fauconnier, de Greenpeace, « Approuver le dossier de Mol ou Dessel équivaudrait à accorder un chèque en blanc à Electrabel. Pour cette raison, nous demandons au gouvernement fédéral d’enterrer ces projets. »
Le projet envisagé à Mol comme à Dessel prévoit un stockage définitif des déchets. Pour les associations environnementales, la moins mauvaise solution consiste pour le moment à entreposer les déchets existants en surface pour qu’ils soient plus facilement contrôlables, permettre une intervention en cas de problème et, surtout, un traitement futur par d’autres techniques que celles aujourd’hui connues.
La saga des déchets qui dure depuis près de vingt ans dans notre pays illustre à quel point le nucléaire pose de graves problèmes en matière de sûreté et de sécurité. Les peines éprouvées par l’Organisme national belge des déchets radioactifs et des matières fissiles enrichies (ONDRAF) dans la gestion des déchets témoignent de l’impossibilité pour l’industrie nucléaire à trouver une solution au problème des déchets radioactifs. Malgré des dépenses colossales et des décennies de recherches, celui-ci reste en effet à ce jour sans réponse. Et encore, il s’agit ici des déchets les moins radioactifs !
Conjuguée aux autres inconvénients inhérents à l’énergie nucléaire (risques d’accidents, détournement de matières dangereuses à des fins militaires ou terroristes, coût élevé, etc.), la problématique des déchets nucléaires doit nous conduire à tirer rapidement un trait sur cette technologie au profit des alternatives propres, sûres et respectueuses de l’environnement.
« Les centrales à cogénération, les renouvelables et l’efficacité énergétique permettent non seulement de tourner définitivement la page du nucléaire en Belgique, mais également de créer de nombreux emplois et de réduire notre dépendance énergétique », conclut Mikaël Angé, d’Inter-Environnement Wallonie.
Informations complémentaires :
Gabriele Saporosi, Comité de vigilance Fleurus-Farciennes, 0486/617.609
Jean-François Fauconnier, Greenpeace, 0496/161.587
Mikaël Angé, Inter-Environnement Wallonie, 0477/495.434