Depuis les années 60, la consigne des bouteilles en verre a progressivement disparu en France. Mais elle semble faire un retour en grâce.
Le tout au jetable et au plastique avait quasiment eu raison du système de bouteilles consignées en France. Ce système avait été fortement mis en mal dans les années 1990 : ingérable, environnementalement défavorable, obstacle au libre commerce[Voir le site du CNIID, et notamment : [ici ]]… L’Alsace résistait encore avec son réseau de consigne de bouteilles de bière de 75 cl, de même que l’Horéca. Mais partout ailleurs les bouteilles en verre étaient à usage unique et partiellement recyclées. Or si le recyclage est meilleur que la mise en décharge, il requiert tout de même de refondre le verre et nécessite donc de grandes quantités de chaleur émettrice de gaz à effet de serre. La réutilisation a elle des effets sur la qualité de l’eau (mais une station d’épuration est à même de réduire fortement cet impact) tandis que les émissions de gaz à effet de serre sont elles fortement liée au transport et donc au réseau de distribution.
Contre toute attente, la consigne opère aujourd’hui un retour en force. Dans le Nord Pas de Calais, plus de 200 communes se sont associées pour mettre en œuvre un programme de réduction des déchets comprenant le retour aux consignes pour les bouteilles en verre. Dans le Var, l’association Ecoscience Provence, en partenariat avec le syndicat intercommunal de valorisation et d’élimination des déchets (SIVED) du Var, relance le système de bouteilles consignées réutilisées. Même la Ville de Paris réfléchit à réintroduire la consigne, des bouteilles en verre ou en plastique, dans le double but de les réutiliser et d’éviter de les retrouver dans les déchets sauvages où elles sont présentes en abondance. Le Conseil de Paris a en tout cas formellement adopté ce vœu début juillet. Il est vrai que Paris étant densément peuplé, la consigne y a tout son sens.
Ces initiatives sont encore locales, mais la France réfléchit à les généraliser. C’est ainsi que le système de consigne sur les bouteilles en verre est prévu dans le plan national de prévention pour les déchets, ainsi que dans la feuille de route pour la transition écologique issue de la Conférence environnementale de 2012.
En quelques années, la consigne est donc revenue en force dans un pays qui l’avait progressivement laissée de côté. Ce retour en grâce montre, s’il en est encore besoin, que le système du tout à jeter n’a pas d’avenir. Bien conçu, un système basé sur la consigne en vue de la réutilisation permet de diminuer les impacts environnementaux des emballages de boisson tout en luttant contre les déchets sauvages.
Reste à s’inspirer de l’expérience française pour poursuivre le système de consigne en Belgique et l’étendre aux autres emballages de boissons, et notamment les canettes qui rouillent dans nos fossés.