Les projets de plan de gestion de l’eau sont enfin soumis à l’enquête publique en Wallonie. Ces documents, rébarbatifs, s’avèrent très techniques et difficiles à décrypter. Ils doivent pourtant jeter les bases de la politique wallonne de l’eau pour les années qui viennent : derrière cette enquête publique se cache donc un enjeu de taille…
La Directive Cadre Eau (2000/60/CE) impose aux Etats Membres d’œuvrer pour atteindre un bon état de leurs eaux (souterraines et de surface) pour 2015. Les plans de gestion, outils établissant comment chaque Etat compte y parvenir, étaient attendus par la Commission pour la fin de 2009 ! C’est donc avec un retard certain (mais en avance sur la Grèce et l’Espagne, et seulement en léger retard sur le Portugal) que la Wallonie organise son enquête publique de 6 mois. L’espoir que ces 3 années supplémentaires aient servi à peaufiner les documents, tant sur le fond que la forme, est hélas largement déçu. Et entretemps, la conjoncture économique « aidant », le degré d’ambition de ces plans a été sérieusement revu à la baisse depuis la précédente tentative d’enquête publique datant de 2008.
La Fédération a remis il y a peu une réponse officielle à cette enquête. Et elle invite tous les citoyens à en faire de même. Cette réponse a mis en évidence certaines faiblesses des documents dans l’espoir qu’elles soient corrigées dans les documents finaux. Mais la Fédération tente surtout d’y contrecarrer le principal défaut de ces plans, leur manque d’ambition, en proposant une série de mesures.
Elle demande dès lors l’adoption de mesures supplémentaires dont, en priorité :
- l’élargissement de la récupération du coût des services liés à l’eau à l’ensemble de ses usages, en compris l’irrigation, le transport fluvial et les activités récréatives (kayaks, pêche, etc.) ;
- l’obligation d’instaurer des bandes enherbées d’une largeur minimale de 6 mètres le long des berges afin de diminuer les apports de nitrates et de pesticides dans les cours d’eau ;
- l’interdiction de la vente libre de pesticides aux ménages doublée de l’obligation de passer par un vendeur professionnel ;
- la mise en place d’un programme d’élimination des rejets de substances dangereuses prioritaires dans les rejets industriels wallons ;
- la lutte contre l’imperméabilisation des sols via l’aménagement du territoire.
Nous vous invitons donc à parcourir ce document qui apporte une vision critique mais constructive sur la politique de l’eau telle que les associations de protection de l’environnement l’envisagent et à vous en inspirer pour répondre à l’enquête publique que vous trouverez sur le site eau.wallonie.be