Enfin une journée d’étude sur la gestion différenciée des espaces publics en Wallonie ! Pratiquée chez nos voisins français, flamand et bruxellois mais quasi inexistante en Wallonie, cette pratique permet aux gestionnaires d’espaces verts de concilier un ensemble d’objectifs à priori parfois contradictoires que sont les besoins des habitants, les contraintes des responsables (limites budgétaires et réglementation), l’accueil de la nature, la protection des eaux, la maîtrise des dépenses communales,…
Une première étape de cette méthode consiste à réaliser un inventaire (cartographique ou autre) des espaces à entretenir. Plusieurs paramètres sont nécessaires comme la superficie, la localisation, l’aménagement existant, l’usage des lieux,… La seconde étape consiste à répartir le territoire en classes (3, 5 ou plus) d’entretien : allant de zones de grande tolérance à la nature spontanée (très peu ou pas d’entretien, une à deux tontes par an, …) à des zones d’un degré d’intervention plus élevé (tonte régulière, désherbage, …). Par exemple dans un parc, une zone éloignée pourrait être classée en zone de gestion moins interventionniste (fauchée 1 à 3 fois par an) alors que des zones proches d’habitations feraient l’objet d’un entretien plus régulier. Ainsi, les moyens libérés (financiers et en main-d’œuvre) par la gestion extensive d’une parcelle permettraient de répondre aux besoins des zones de degré d’intervention plus élevé.
Cette journée d’étude constitue une opportunité de démontrer que ce type de gestion ne bride pas la créativité du paysagiste : elle amplifie bien au contraire ses moyens d’action. La gestion différenciée privilégie la dynamique des individus et populations végétales. Elle incite en effet à penser à l’entretien futur, lors du choix des espèces, et à planter la bonne espèce au bon endroit. Tirer profit de l’ « esprit du lieu » est le maître-mot. Comment ? En favorisant les espèces indigènes adaptées au milieu qui permettent une plus grande variété de paysages. Cette pratique possède en outre le grand avantage de diminuer les coûts. Privilégier, lors des plantations, les espèces plus résistantes et moins exigeantes en entretien réduit les coûts. De même, au lieu d’axer l’essentiel de la recherche esthétique sur la diversité des couleurs des espèces horticoles (les espèces exotiques sont plus coûteuses), il est possible de favoriser les essences indigènes (moins chères, rustiques et accueillant la biodiversité) tout en jouant sur la dynamique des peuplements et leur texture (mélanger les âges, jouer sur les textures en mélangeant les individus taillés ou non, …) …
Bref, voici une excellente occasion de démystifier le concept de « gestion différenciée » et de mieux connaître les nombreux outils à son service comme la taille douce, le fauchage tardif, …à utiliser sans tarder sur tout le territoire wallon.
Pour en savoir plus sur cette journée organisée par le pôle wallon « gestion différenciée », le 12 septembre à Mons: http://www.criemouscron.be/poleGD/index.php