Gros chantier de la précédente législature, le Plan Air-Climat-Energie (PACE) est soumis à enquête publique. Un document stratégique qui nous concerne tous.
Le PACE est un plan de mesures visant à atteindre les objectifs wallons en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre et d’amélioration de la qualité de l’air. Il reprend la philosophie de deux plans d’actions antérieurs, le Plan Air-Climat dont la dernière version datait de 2007 et le Plan pour la Maîtrise Durable de l’Energie actualisé en 2009. Une refonte pertinente et une actualisation plus que nécessaire puisque défi climatique et transition énergétique sont intimement liés et constituent, avec la qualité de l’air, des (LES) enjeux majeurs de ce XXIème siècle.
Rappelons que via son décret « Climat » adopté début de l’année, la Wallonie s’est engagée à réduire de 30% ses émissions de GES en 2020 et de 80 à 95% en 2050. Des outils sont donc nécessaires pour concrétiser le respect des budgets d’émissions quinquennaux instaurés par le décret. Le PACE propose une série d’actions qui couvrent deux périodes budgétaires, à savoir 2014-2022. C’est dire si le choix des mesures proposées et les moyens pour leur mise en œuvre sont déterminants.
Un plan en trois parties
Une partie Etats des lieux est très instructive et nécessaire pour bien comprendre d’où on vient et où en est en matière d’émissions et de consommations d’énergie. Si globalement, les émissions de la Wallonie ont baissé de manière significative (-21,4% entre 1990 et 2010), on peut constater une grande disparité entre secteurs. Pour illustrer ces différences, on notera une diminution de 44% des émissions du secteur industriel, et une augmentation de 43% du secteur des transports.
Un second volet est consacré au scénario tendanciel, c’est-à-dire à l’évolution probable des émissions sectorielles d’ici 2020 si aucune nouvelle mesure ne venait renforcer les initiatives existantes. Exercice indispensable qui permet de relativiser l’ambition wallonne portée à 30% de réduction en 2020, certes plus élevée que la moyenne européenne, puisque en continuant le business as usual, la Wallonie réduirait ses émissions de 24% par rapport à 1990.
La partie la plus importante comporte les objectifs et mesures propres à chaque secteur (énergie, industrie, résidentiel, tertiaire, transports, agricole et forestier, traitement des déchets et gaz fluorés).
L’adaptation au changement climatique constitue un chapitre à part entière, à l’instar de ce qui est pratiqué au niveau international , pour bien distinguer le volet « mitigation » du volet « adaptation ».
La dernière partie est consacrée à la protection de la qualité de l’air qui comprend entre autre des mesures plus ciblées pour s’attaquer au problème de pollutions diffuses ou encore d’émission de particules fines. Problème pour lequel la Belgique est régulièrement pointée du doigt par l’Europe pour non-respect des normes d’émissions EU.
Les ambitions wallonnes en matière de climat et d’énergie risquent-elles d’impacter le portefeuille des wallons ? Une évaluation socio-économique des mesures conclut à des retombées plutôt positives pour la Région en termes notamment de création d’emplois, d’économies sur l’achat de combustibles fossiles. La procrastination (i.e. reporter les mesures à plus tard) aurait, elle, un coût annuel de 0.6% à 1.5% du PIB wallon.
Ceci n’est qu’un rapide résumé du contenu du plan soumis à enquête publique à partir du 23 juin jusqu’au 8 septembre 2014. Tous les documents relatifs au PACE et l’accès au formulaire d’enquête sont accessibles sur le site : http://lavenirestdanslair.be/fr
La Fédération Inter-Environnement Wallonie ne manquera pas de répondre à cette enquête, et ce tant relativement à l’incidence du PACE sur l’environnement wallon de manière globale, que sur les mesures très spécifiques. Rendez-vous au mois d’août sur notre site pour connaître l’avis de la Fédération.