La hausse du prix des terrains et la crise énergétique conduisent les promoteurs immobiliers à favoriser progressivement la compacité de l’habitat dans leurs projets résidentiels. On assiste ainsi de plus en plus à l’apparition de lotissements mixtes qui proposent, en marge des logements isolés « traditionnels », des constructions mitoyennes (maisons jumelées) et des petits immeubles à appartements.
Les pratiques urbanistiques évoluent, certes, mais bien trop lentement. En effet, au regard de l’exiguïté de notre territoire et de la vitesse à laquelle on le grignote, la densité de l’habitat reste beaucoup trop faible en Région wallonne, Si l’on considère l’ensemble des dossiers de lotissements qui ont été soumis à l’évaluation du CWEDD (Conseil wallon pour l’environnement et développement durable), au cours de ces deux dernières années, on constate que les projets atteignent en moyenne une densité de 10 logements à l’hectare ! Le taux est particulièrement bas dans les zones rurales (de 6 à 8 logements à l’hectare en moyenne) où les projets de lotissement de villas isolées sont encore légion. En milieu urbain ou périurbain, la densité de l’habitat dans les zones résidentielles en construction varie entre 9 et 17 logements à l’hectare. A titre comparatif, au Pays-Bas, où la concentration de l’habitat est devenue une pratique courante, la densification moyenne dans les lotissements est de 35 à 40 logements à l’hectare !
Pour la majorité de nos concitoyens, la sacro sainte « quatre façades » reste le modèle dominant de l’habitat unifamilial, aux dépends d’une gestion parcimonieuse du sol et des ressources et du maintien des liens de proximité.
L’adaptation des formes de logements au contexte environnemental et énergétique que nous connaissons nécessite non seulement la mise en place d’une politique urbanistique volontariste, mais aussi un changement profond dans l’appropriation de l’espace et dans les représentations de l’habitat idéal.