A l’occasion de la visite du commissaire européen à l’énergie Mr Sefovic à Bruxelles, Inter-Environnement Wallonie entend rappeler le rôle crucial que la Belgique pourrait jouer dans la transition énergétique européenne.
La Belgique, au cœur de l’Union énergétique
Avec, à l’est, l’Allemagne et sa transition énergétique à marche forcée, au sud, la France engluée dans sa dépendance nucléaire , à l’ouest, la grande Bretagne « entre les deux eaux de la transition énergétique » et enfin au nord son grand frère hollandais et ses réserves de gaz qui s’épuisent, la Belgique pourrait être le Cœur stratégique d’une union énergétique européenne intégrée. C’est sans doute ce que doit se dire le Commissaire à l’énergie Mr Sefcovic qui vient ce jeudi 4 mai inviter nos ministres et parlementaires à mettre le coup en matière de transition énergétique.
Pas de transition sans Union
L’Union européenne s’est en effet lancée dans un chantier ambitieux afin de réaliser une Union énergétique entre ses membres. Une réduction drastique de sa consommation (de l’ordre de 40% en 2030) et une production d’énergie à partir de sources renouvelables et durables (autour de 45% à la même date) constituent les conditions sine qua non d’une réussite de ce projet.
Une telle transition, réalisée séparément par chaque état européen, serait au pire impossible, au mieux beaucoup trop onéreuse pour tout le monde. Et un des meilleurs moyens de compenser la variabilité des énergies renouvelables (le fait que les éoliennes notamment ne tournent pas en continu) est de les répartir sur un large territoire – le vent souffle toujours quelque part.
La Belgique comme leader énergétique européen ?
Être au coeur de l’Europe implique des responsabilités mais, aussi et surtout, ouvre d’énormes opportunités pour notre pays. Transporter, par exemple, l’électricité de la Baltique à la mer du Nord nécessiterait de renforcer le réseau électrique sur l’axe Est-Ouest. Nous pourrions également développer des services de flexibilité ou d’optimisation des flux énergétiques entre nos grands voisins. Tout cela offre des opportunités économiques, notamment en terme d’emplois, à condition évidemment de s’organiser et de les saisir.
Une Union énergétique belge dans une Union énergétique européenne.
S’unir implique de s’entendre et de s’organiser, ce qui n’est pas d’emblée gagné dans notre pays quand on sait que l’énergie relève de la compétence de tous les niveaux de pouvoir (régions et fédéral). Les discussions sur la répartition des objectifs « climat énergie 2020 » ont par exemple duré plus de 7 ans(!). Ou encore : nous n’avons jamais réussi à mettre en oeuvre l’accord sur la sortie du nucléaire datant de 2003…
Boucler un « pacte énergétique » belge, comme les ministres de l’énergie se sont engagés à le faire récemment, est donc une urgence, car si nous n’arrivons pas à nous entendre sur un politique énergétique et climatique belge coordonnée et ambitieuse, c’est tout le projet d’une Union énergétique européenne que nous risquons de compromettre. Et avec lui la transition vers un monde qui répondra aux défis climatiques !