Rendez-vous récurrent et addictif de «nIEWs», la lettre d’information de la Fédération Inter-Environnement Wallonie, la chronique «Politiquement incorrect» porte un regard décalé et sans concession sur l’actualité environnementale et le monde tel qu’il va. Retrouvez toutes les chroniques 2010 rassemblées dans un ouvrage aujourd’hui disponible.
Le monde complexe dans lequel nous évoluons en ce début de XXIème siècle s’accommode peu – voire pas – des idées simples. Nous nous trouvons confrontés à des situations sociales, économiques et environnementales face auxquelles il est généralement admis de se sentir démunis. Comme si tout cela nous dépassait, nous échappait, résultait de puissances supérieures devant lesquelles nous devons, au pire, nous incliner ou, au mieux, implorer la bienveillance. Les espoirs de lendemains qui chantent ont dépéri faute du terreau politique dans lequel s’enraciner. « Changer le monde » ne constitue même plus une utopie; c’est devenu un fantasme relativement bas-de-gamme. Le temps est à la résignation et il est mal venu de secouer les consciences qui somnolent.
Pourtant, le quotidien nous impose des réalités qui devraient dynamiter notre indifférence. Réalité, les exploités là-bas, condition de notre superflu à bas prix ici. Réalité, les réfugiés périssant dans leur exil vers des paradis où ils n’ont pas leur place. Réalité, les populations condamnées à crever à l’âge où les bien nés que nous sommes s’installent à peine dans la vie. Réalité, la dichotomie de plus en plus grande entre nantis et défavorisés. Réalité, cette Planète qui étouffe inexorablement sous la pression de nos excès. Réalité, aussi, l’absurdité d’une condition humaine de plus en plus réduite au double rôle de producteur-consommateur. Des réalités parmi beaucoup d’autres face auxquelles l’impuissance sert trop souvent d’alibi à l’indifférence, des infamies que nous nous croyons condamnés à subir sans même plus envisager de les combattre.
Dans ce contexte, le rappel de quelques évidences aussi simples qu’essentielles apparaît incongru, considéré tantôt comme naïf, tantôt comme moralisateur, toujours comme « un peu facile ».
Le plus grand succès du modèle socio-économique dans lequel nous vivons est d’avoir réussi à transformer les revendications collectives en défense des droits acquis. Il importe ainsi plus, aujourd’hui, de veiller à préserver sa situation personnelle que d’½uvrer au mieux-être de tous. On a individualisé pour régner. Et ça marche… Des concepts comme la solidarité, l’équité, la dignité humaine mais aussi la primauté du politique, le bien commun, la responsabilité de l’Etat semblent relever d’un discours radical « politiquement incorrect » au sein d’une société où la pensée molle est désormais la norme.
Les chroniques rassemblées ici ont fait de ces évidences-là leur fil conducteur. Elles ont voulu démontrer, parution après parution, que le « pragmatisme », le « réalisme », le « consensus », le « compromis », la « cohésion sociale » et autres mots d’ordre aujourd’hui en vogue servaient trop souvent de prétexte à l’immobilisme et que le combat environnemental – indissociable du social et de l’économique tant ces domaines sont imbriqués et interdépendants – ne se gagnerait pas dans la demi-mesure, que les changements à la marge ne pourraient avoir d’autres effets que cosmétiques.
Ces textes où l’humour côtoie la colère, où l’analyse joue la provocation, ne prétendent pas édicter une quelconque vérité. Ils revendiquent leurs partis-pris, leur subjectivité voire leur mauvaise foi ; ils assument leurs excès, leur impertinence et même leurs erreurs. N’y voyez pas une démarche de journaliste, d’expert ou d’éditiorialiste ; ce n’est que l’½uvre d’un chroniqueur distillant ses humeurs iconoclastes comme des piqûres de rappel contre le fatalisme béat et le mythe d’une réforme des comportements aussi indolore que salvatrice. Ces billets politico-littéraires prônant l’ajout indispensable d’un « R » capital à une évolution déjà en peine de s’affirmer n’engagent que l’indignation de leur auteur !
Un auteur convaincu qu’il faut encore et toujours refuser de penser en rond, ne pas accepter le modèle que l’on nous impose comme inéluctable, croire que l’Homme a les pleins pouvoirs sur ses choix et qu’il sortira un jour de l’ivresse matérialiste dans laquelle il se perd. Un auteur dépourvu de solution clé en mains mais qui considère la résignation comme un suicide quotidien et espère que ces chroniques peuvent, très modestement, participer à l’agitation d’idées évitant d’y succomber.
Vous pouvez d’ores et déjà commander cet ouvrage
au prix de 5 euros (+frais d’envoi) par simple mail à
en précisant le nombre d’exemplaires souhaités.