Le mardi 1 avril, des éco-conseillers, des membres d’administration communale, des élus politiques ainsi que des citoyens ont rencontré les mandataires de la mairie de Lille en charge du développement durable, de l’achat des produits et des marchés publics. L’occasion pour la ville de Lille de mettre en avant leurs pratiques innovantes en terme de politique d’achats responsables.
Petit historique
Dès 1995, la ville de Lille a amorcé le processus de mise en place d’une politique d’achats publics responsables, concrétisé par le développement d’un Agenda 21 local en 2000. Les progrès accomplis par la ville depuis cette époque sont impressionnants: à l’heure actuelle, 76 marchés publics intégrant des critères environnementaux, éthiques et sociaux ont été menés. L’intégration des critères du développement durable dans les marchés publics avaient pour but non seulement d’atteindre 10% d’économies budgétaires en 3 ans, mais surtout d’améliorer les services rendus à la population tout en montrant le bon exemple.
Quelques exemples concrets permettent de mieux illustrer la démarche développée par la ville de Lille; cette approche permet de concilier quatre aspects particulièrement importants:
Favoriser la prise en compte des besoins de la ville et de ses habitants, en amont de l’achat d’un produit pour contribuer à l’amélioration de la qualité du service public;
Réduire l’empreinte écologique, protéger la santé, favoriser l’insertion, le respect des conditions de travail, la traçabilité des produits, le commerce équitable et interdire le travail des enfants;
Gérer efficacement les deniers publics en introduisant la notion de coût global;
Faire évoluer l’offre en favorisant les produits et les services plus respectueux de l’environnement.
Le marché des produits d’hygiène et d’entretien
Représentant un montant de ¤ 675,000, ce marché permet de passer d’une logique de fourniture de produits à un service intégré: choix des produits les moins toxiques, amélioration du dosage et formation des agents aux bonnes pratiques d’usage et de sécurité sont des éléments sine qua non de cette stratégie. La qualité du nettoyage est donc associée à la santé des agents et des usagers des bâtiments publics et à la réalisation d’économie par la rationalisation des besoins.
Le marché des vêtements de travail
Permettant d’associer confort d’usage, protection de la santé des agents et garantie de modes de production respectant les conventions internationales relatives au droit humain au travail, les exigences portent sur la fourniture de produits fabriqués dans des conditions éthiques, teintés et sérigraphiés avec des produits faiblement toxiques.
Le marché de l’éclairage public
Meilleur service aux usagers, diminution de 35% de la consommation d’électricité et 25% d’énergie renouvelable: tels sont les éléments acquis via l’amélioration de l’éclairage couplée à une réduction des consommations. Les économies réalisées par l’amélioration de l’éclairage public (elle-même source d’économies) via le remplacement du matériel vétuste par des équipements plus adaptés aux situations, recyclables et plus performants permettent de financer les prochaines améliorations. L’éclairage a ainsi été développé et amélioré dans la Ville et ses communes associées, Lomme et Hellemmes, en fonction des priorités d’implantation proposées par les conseils de quartier. 400 candélabres, équipés d’éclairages économes, ont été acheminés vers Saint Louis du Sénégal et des agents ont été formés à leur entretien sur place.
Le même type de priorités et d’exigences ont permis de réduire l’usage des produits phytosanitaires dans l’entretien des espaces verts, de développer l’usage du papier recyclé au sein de l’administration, de développer le recours aux produits issus de l’agriculture biologique dans la restauration scolaire… et ainsi préserver la biodiversité et l’environnement, la santé des travailleurs et des citoyens, limiter les consommations de ressources naturelles et améliorer la qualité du service public.
D’autres éléments contribuent au succès de cette démarche: la mise en place d’une organisation interne favorable à l’évolution des pratiques d’achats (groupe de travail « Achats responsables »); la mise en réseau des acteurs et la participation à des projets de partenariat régionaux, nationaux ou européens, comme par exemple les projets Topten et Procura+; et enfin, le partenariat avec la société civile.
Ces différents éléments font de la ville de Lille un excellent élève et un modèle de commune responsable. Et nous ne pouvons que soutenir les communes qui se lanceraient dans cette aventure.