La position « centres commerciaux » d’IEW est sortie !

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Le commerce appartient aux questions suivies par la Fédération Inter-Environnement Wallonie. Elle assure un suivi attentif du déploiement des centres commerciaux sur le territoire, car elle y voit un facteur décisif de son évolution, à même de le dynamiser ou d’en gâter l’aspect et d’en compromettre l’avenir, tant sur le plan socio-économique qu’environnemental. Une nouvelle position vient de voir le jour : « Recommandations pour que les centres commerciaux rencontrent des objectifs de bon aménagement des lieux, d’utilisation parcimonieuse du sol et de développement durable »

La Fédération a depuis longtemps conscience des impacts du développement commercial sur la physionomie de nos villes et campagnes. En 2008, elle publiait une position sur son encadrement. La série de mesures proposée formait une véritable stratégie pour faire face à la demande en matière d’implantation commerciale. Y étaient dénoncés les effets pervers des petites et grandes surfaces et des centres multi-enseignes installés à la périphérie des villes et dans l’espace rural : consommation anarchique de territoire, augmentation de la demande de déplacements et de la dépendance à la voiture, friches commerciales, désertification des villes et des villages.

Lors de la rédaction de la Déclaration de Politique Régionale en 2009, les autorités régionales ont principalement vu dans cette position un encouragement à l’implantation des centres commerciaux dans les noyaux urbains, pour faire revivre ces lieux en perte de vitesse. Mais elles ont laissé de côté la dimension interdépendante des propositions de la Fédération.

La position « édition 2013 » conforte le positionnement initial de la Fédération. Elle lui ajoute une liste de recommandations positives, adressées aux décideurs wallons, notamment aux élus communaux. Pour autant qu’elles soient mises en œuvre simultanément, ces recommandations concrètes fonctionnent comme une grille de lecture. Elles ont pour objectif de permettre aux communes et à la Wallonie d’encadrer tout projet de centre commercial, avant même que la moindre proposition soit sur la table, afin qu’il participe au bon aménagement des lieux.
Plus encore, cette grille de lecture offre une perspective de recyclage aux centres commerciaux déjà implantés sur le territoire. Grâce aux onze recommandations, ils pourront envisager de remettre en question leur formule architecturale et urbanistique, ainsi que leur affectation partielle ou totale, pour atteindre des objectifs d’utilisation parcimonieuse du sol et de développement durable.

Les titres des recommandations :

  1. Formule particulière : le centre commercial s’ajuste au cadre environnant
  2. Porosité : le centre commercial donne aux piétons des accès multiples et évidents aux quartiers qui l’entourent
  3. Sobriété : le centre commercial se suffit matériellement à lui-même
  4. Parcimonie : le centre commercial tient mieux compte de ce qui est déjà là
  5. Contact réussi : le centre commercial ne produit pas de nuisances
  6. Planification concertée : le centre commercial s’adapte aux visions d’avenir de la localité
  7. Utilité : les activités du centre commercial vont bien au-delà de « l’expérience shopping »
  8. Lisibilité : le centre commercial montre ce qu’il a dans le ventre
  9. Conversion possible : le centre commercial anticipe
  10. Contrat social : le centre commercial ose affirmer son statut privé
  11. Redéploiement économique : le centre commercial procure des emplois de qualité et durables

La position a été rédigée en tenant compte d’apports multiples, dont les réflexions des associations membres de la Fédération rassemblées lors d’un Conseil associatif organisé le 24 octobre 2012. Les onze recommandations ont véritablement émergé de la masse d’information et de la richesse des points de vue. Un dossier est en préparation pour rendre compte des raisonnements économiques et des mécanismes sociaux à l’œuvre derrière l’implantation des centres commerciaux.
Pendant ce temps-là, le Schéma Régional de Développement Commercial tarde à venir sur la table du Gouvernement wallon. Une nIEWs de février se demandait où il était passé ; il s’annonçait pour la fin juin au grand plus tard, mais en aura-t-il le temps ?

En attendant, rien ne vous empêche d’organiser une « Cash Mob », vos commerçants locaux en seront ravis ! Le principe d’une “Cash Mob” repose sur une convergence de clients vers un commerce local pour y faire des achats, dans le but de soutenir les commerces indépendants du coin et, par extension, soutenir l’ensemble de la collectivité. La « cash Mob » est née aux Etats-Unis, elle a des rejetons dans des villes aussi différentes que Detroit dans le Michigan, San Antonio au Texas, ou encore Montpellier dans le Massachussets. Elle est inspirée des « Flash Mobs », où on danse tout à coup à plusieurs en rue pour diffuser un message. Elle consiste à visiter un commerce, pas nécessairement en dansant, pour (r)établir une relation entre le client et le commerçant. Le temps est moins limité, et il s’agit de dépenser de l’argent. D’où le remplacement de « Flash » par « Cash ».

Les règles de fonctionnement des “Cash Mobs” visent avant tout un comportement altruiste et responsable. Ainsi, l’organisateur doit avertir le commerçant, pour vérifier s’il est d’accord et si son magasin sera ouvert durant la période choisie. Les clients doivent dépenser, c’est la condition sine qua non. Dans les actions nord-américaines, le montant est fixé, mais pas toujours, pour éviter que des personnes en mal de fonds ne puissent participer. Car l’important est en effet que chacun, à hauteur de ses moyens, prenne part à l’action s’il la juge utile.