La pub peut nuire gravement à… l’économie !

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Une publicité incitant aux comportements responsables condamnée pour ses effets sur la vie économique, cela vous semble aberrant ?
C’est pourtant ce qui est arrivé au syndicat mixte intercommunal de collecte et traitement des ordures ménagères (Smictom) des Châtelets (Côtes d’Armor). En effet, durant la semaine du Développement Durable française, ce syndicat a souhaité inciter les gens à consommer mieux et moins, via la mise en place d’une campagne d’affichage tout à fait singulière. Celle-ci incitait les particuliers à privilégier la consommation « durable » plutôt que « jetable » : à bas donc les dosettes de café, les rasoirs jetables, les lingettes ou encore l’eau en bouteille. Quoi de plus louable que cette campagne, soutenue par l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie et le Conseil général du département?

Et pourtant, le Bureau de Vérification de la Publicité (BVP) a estimé que ces affiches pouvaient « porter gravement préjudice à des secteurs économiques voire à des marques identifiables de produits, ce qui est contraire aux règles d’autodiscipline des professions publicitaires », suite à une demande d’avis adressé par la société Métrobus (Cette dernière détient la concession des espaces publicitaires des bus de l’agglomération de Saint-Brieuc).
Voici un exemple de caractère jugé trompeur par le BVP, et donc selon lui susceptible d’induire une confusion dans l’esprit du consommateur: « L’eau du robinet ça coule de source ». Effectivement. Voyons, c’est évident! Un autre exemple? « Zéro vitamines dans les emballages » laisserait entendre, toujours selon le BVP, que le fait d’emballer les fruits entraînerait une perte de leurs vitamines. On est en droit de se demander comment d’autres campagnes publicitaires obtiennent la bénédiction du BVP si ses analyses sémantiques sont toujours de la même eau.
Heureusement, quelques corrections ont suffi et permis de maintenir la campagne d’affichage du Smictom, soutenu par plusieurs associations environnementales.

A l’heure où ce même BVP signe une charte d’objectifs pour une publicité éco-responsable avec l’Etat français, ce « fait divers » met singulièrement en cause sa crédibilité et la cohérence de ses avis.
Tout comme les résultats de la campagne « Affichez le CO2 » le font pour notre Jury d’Ethique Publicitaire national… Vous pouvez suivre les multiples rebondissements de ce dossier sur le site consacré à cette campagne.

Crédit photographique: http://c4.agora.eu.org

Valérie Xhonneux

Anciennement: Santé & Produits chimiques