La présidence belge de l’Union européenne et le Green Deal
ébranlés par des manoeuvres partisanes.
La démocratie mise à mal.
La coalition pour la biodiversité tire la sonnette d’alarme. En dépit d’un large plébiscite populaire, d’un accord négocié avec soin en trilogue et d’un vote favorable au Parlement européen, le pouvoir exécutif des États membres pourrait s’opposer à l’adoption de la loi sur la restauration de la nature lors du vote au Conseil des ministres du 25 mars 2024. Sans raison valable, le soutien de la Hongrie ne serait en effet plus assuré, mettant ainsi la loi en péril. Les récentes allégations concernant les prises de positions partisanes au sein de la Présidence belge du Conseil sont alarmantes. La Belgique doit prendre à cœur son rôle de médiateur impartial et efficace au sein de l’Union européenne.
La Belgique, en tant que pays fondateur de l’Union européenne, se trouve actuellement au centre d’une polémique qui remet en question sa réputation de médiateur impartial au sein de l’UE. Il semblerait en effet que certains partis politiques belges cherchent à utiliser la présidence du Conseil pour ralentir l’agenda environnemental européen et bloquer l’adoption de la Loi sur la restauration de la nature. Nous apprenons maintenant que le soutien de la Hongrie pour la loi ne serait plus assuré, dû à l’ingérence de dernière minute de Viktor Orbán, Premier Ministre hongrois, dans les processus démocratiques. Afin de ne pas être co-responsable du potentiel échec de la loi, nous appelons la Belgique à se dissocier de la position de Viktor Orbán en soutenant la loi. Un sondage réalisé par le WWF-Belgique en février 2024 montre d’ailleurs que l’écrasante majorité de la population belge soutient fortement les mesures de préservation et de restauration de la nature.
Si les actions atrribuées à la Présidence belge sont fondées, celles-ci soulèvent de sérieuses interrogations sur l’engagement de la Belgique envers l’esprit de coalition, la volonté des citoyens et les principes fondamentaux des traités européens. De plus, cela pourrait créer un dangereux précédent de la part de la présidence du Conseil dans l’adoption des lois européennes, questionnant ainsi les fondements de la démocratie européenne. En tant que Présidente en exercice du Conseil de l’Union européenne, la Belgique doit agir avec impartialité, en respectant le pouvoir législatif, en garantissant la continuité de l’agenda européen et en encourageant la coopération entre les États membres.
Pour faire face aux défis climatiques et écologiques et à l’effondrement du vivant, l’Europe et ses citoyens ont besoin de règlements ambitieux permettant une transition écologique de toute urgence. Le développement durable de nos sociétés passera par la restauration des écosystèmes. La qualité de vie des citoyens européens présents et futurs en dépend. Nous demandons à la Belgique de soutenir la loi sur la restauration de la nature et, étant chargée de la Présidence du Conseil, d’assumer son rôle de médiateur et de mener à bien le processus d’adoption de la loi la plus importante pour la nature et le climat que nous ayons vue depuis plusieurs décennies.
À propos de la Coalition belge pour la biodiversité : La Coalition belge pour la biodiversité est un partenariat entre le WWF, BOS+, Greenpeace, Natagora, Natuurpunt, Canopea et Bond Beter Leefmilieu. La mission de la coalition est d’arrêter et d’inverser la perte de biodiversité en Belgique et dans ses zones d’influence par un plaidoyer commun auprès des décideurs politiques fédéraux et régionaux belges.