Une nouvelle étude sur les impacts macro-économiques de la transition bas carbone en Belgique a été publiée vendredi dernier. Elle met en évidence les effets positifs que les investissements dans une économie bas carbone peuvent avoir sur la croissance économique, la création d’emplois et la compétitivité et met en avant les nombreux co-bénéfices.
Cette étude fait partie d’un projet ambitieux mené par le Service fédéral Changements climatiques depuis 2012, projet intitulé « Une Belgique bas carbone à l’horizon 2050 ». Celui-ci poursuit un double objectif :
Contribuer directement à l’élaboration d’une stratégie bas carbone belge (que la Belgique s’est engagée à réaliser dans le cadre des négociations internationales sur le climat)
Dans l’esprit du « management de transition », stimuler et alimenter les réflexions et initiatives dans ce domaine afin de favoriser les échanges entre le plus grand nombre d’acteurs possible.
L’étude sur les impacts macro-économiques, réalisée par Climact, le Bureau Fédéral du Plan, Oxford Economics et le Prof Bréchet de l’UCL fait suite à l’étude « Scénarios pour une Belgique bas carbone à l’horizon 2050 »[Voir aussi la niews [2050.be, un travail remarquable ]] publiée en novembre 2013. Les cinq scénarios présentés dans cette première étude démontraient qu’il est techniquement possible de réduire les émissions de gaz à effet de serre en Belgique d’au moins 80% en 2050 (par rapport à 1990) avec les technologies existantes (à l’exception notable de la capture et du stockage de carbone (CCS) et de la géothermie profonde).
L’étude publiée vendredi dernier se penche sur les impacts macro-économiques du scénario central. Comme pour la première étude, une large consultation des experts issus du privé et de la société civile a été réalisée. Quatre résultats principaux se dégagent des analyses :
1. une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre est compatible avec une croissance économique de niveau semblable au scénario à politique inchangé. En 2030, une réduction de 46% des émissions de gaz à effet serre s’accompagne même d’un accroissement du PIB de 2% par rapport au scénario de référence, si les mesures adéquates sont mises en œuvre. Cependant le contenu de la croissance est différent. Les investissements bas carbone des ménages et des entreprises permettent de réduire leur facture énergétique et stimulent la relance de l’activité économique.
2. La transition bas carbone s’accompagne d’une création nette d’emplois, de l’ordre de 80.000 emplois en 2030. Les secteurs économiques sont affectés différemment, le secteur de la construction bénéficiant du plus grand nombre de nouveaux emplois directs. La mise en place d’une tarification du carbone, accompagnée d’une baisse de la fiscalité sur le travail, favoriserait à la fois la création d’emplois et la croissance.
3. La compétitivité pour les secteurs industriels est stimulée sous certaines conditions.
4. De nombreux co-bénéfices accompagnent la transition bas carbone dans toute une série d’autres domaines : diminution de la cogestion routière et des accidents de la route, diminution de la pollution de l’air et de la consommation de protéines animales avec des effets bénéfiques sur la santé publique, amélioration de la sécurité énergétique et de la résilience de l’économie…
L’important travail d’études réalisé par le Service fédéral Changements climatiques est accompagné par nombreux autres outils pour explorer notre avenir bas carbone et alimenter l’indispensable débat sociétal sur la transition avec des bases solides :
Calculateur en ligne éducatif trois étoiles et une version pour les experts permettent d’élaborer son propre scénario et de le partager
Un mapping des initiatives de transition bas carbone pour différents niveaux de pouvoir
Des analyses détaillées par secteur
Des études complémentaires sur les modélisations à l’horizon 2050, la gestion de la transition, les enjeux en matière de formation.