Ce mercredi le Ministre wallon en charge de l’Energie, Paul Furlan dévoilait les objectifs révisés en matière d’énergies renouvelables : 13% en 2020 et 20% en 2030. L’ambition n’est certes pas au rendez-vous, alors que la transition énergétique est en marche – l’impératif climatique l’exige – et que les investissements dans le secteur sont cruciaux. Ce choix condamne la Wallonie à rester à la traîne et à se démarquer ainsi de ses voisins européens.
Le changement de législature laissait présager une nouvelle donne en matière de politique énergétique. Si le choix du Gouvernement wallon de freiner le développement des énergies renouvelables n’est donc pas une surprise pour les acteurs du secteur, il déçoit la Fédération IEW. L’objectif de 20% d’énergie renouvelable dans la consommation finale, précédemment fixé pour 2020 est reporté de 10 ans. Quant à l’atteinte des 8000 GWh d’électricité verte, elle est postposée à 2026. Les potentiels renouvelables existent pourtant pour maintenir un cap plus ambitieux.
Les aspects du coût direct et à court terme via le système de certificats verts auront été primordiaux dans cette décision. Mais, sur le moyen terme, cette stratégie s’avèrera contreproductive tant pour les pouvoirs publics que pour les entreprises et les citoyens en manquant une opportunité environnementale et socio-économique.
La Fédération regrette ce manque d’ambition pour les raisons suivantes :
• l’urgence climatique : les énergies renouvelables sont une des clés de voûte de la décarbonisation de notre société en contribuant à réduire significativement nos émissions de CO2 ;
• l’approvisionnement énergétique : le Bureau Fédéral du Plan[[Bureau Fédéral du Plan « Le paysage énergétique belge : perspectives et défis à l’horizon 2050 » – Octobre 2014]] soulignait récemment les besoins criants d’investissements dans les infrastructures de production électrique (62 milliards d’€ d’ici 2050), tant pour assurer la sortie du nucléaire que pour remplacer un parc de production vieillissant. Les énergies renouvelables constituent un choix et durable et viable économiquement. Par ailleurs, elles permettent d’augmenter notre indépendance énergétique ;
• l’opportunité socio-économique : investir dans les renouvelables assure la pérennisation d’une expertise wallonne dans la chaîne de valeur des filières renouvelables et la création de milliers d’emplois dans des secteurs d’avenir qui créent aujourd’hui le plus d’emplois durables et non délocalisables à l’échelle européenne. Selon une étude du Cluster TWEED[[Cluster TWEED, « L’impact micro et macroéconomique des énergies renouvelables en Région wallonne », Avril 2014]], l’objectif abandonné aurait généré 10 000 emplois directs alors que le scénario retenu par la Wallonie devrait se contenter de 3400.
Au niveau européen, la Belgique fait déjà figure de mauvais élève en matière de renouvelables. La décision du GW risque bien de nous reléguer en queue de peloton et de nous faire rater le train de la transition energétique.
La Fédération commentera plus longuement ce plan wallon EnR dans les prochains jours.
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