Les impacts du bruit sur notre santé ne sont plus à démontrer : gêne, perturbation du sommeil, diminution des capacités cognitives, maladies cardiovasculaires sont autant de troubles générés par notre exposition au bruit. De nouvelles études complètent cette panoplie et l’une[[Prasher, D. (2009). Is there evidence that environmental noise is immunotoxic? Noise & Health. 11(44): 151-155. disponible sur http://findarticles.com/p/articles/mi_7677/is_200907/ai_n32425948/?tag=content;col1]] d’entre elles suggère des liens entre exposition au bruit et troubles du système immunitaire…
Le bruit affecte considérablement la qualité de vie en gênant les activités quotidiennes des individus que ce soit à l’école, au travail ou lors de loisirs. Les conséquences d’une exposition chronique sont multiples et variables, allant de la simple fatigue auditive aux effets cardiovasculaires, en passant par les acouphènes, la diminution des performances à l’école et au travail et les troubles du sommeil. Mais le bruit est aussi un facteur de stress physiologique, perturbant l’homéostasie des systèmes cardiovasculaire, endocrinien et immunitaire.
Un peu de stress, ok, mais trop…
En cas de stress, l’organisme réagit en sécrétant de l’adrénaline et de la noradrénaline, de manière à accélérer le rythme cardiaque et la pression vasculaire et ainsi assurer une meilleure alimentation en oxygène du cerveau et des muscles, au détriment du système gastro-intestinal et de la peau. Ces changements significatifs permettent à l’individu d’affronter la menace tant physiquement que mentalement. Mais cette cascade de réaction entraîne aussi la synthèse de cortisol. Si le cortisol joue un rôle dans l’augmentation de pression artérielle et des teneurs en sucre du sang, il réduit aussi la capacité du système immunitaire à répondre aux maladies et aux blessures. Il est clairement établi que les individus exposés au stress montrent une augmentation des taux d’infection (de 74 à 90%) et présentent de nombreux problèmes de santé, tels que le diabète, les ulcères à l’estomac, etc.
Bruit et cortisol
Or l’exposition au bruit, qu’il soit intermittent ou continu, peut modifier ces niveaux en cortisol, l’ampleur des effets ne dépendant pas uniquement de l’intensité du bruit mais également de sa signification et de sa nature inquiétante. En modifiant le cycle normal des niveaux de cortisol dans le corps – qui chute normalement durant la nuit – le bruit auquel nous sommes exposés durant la journée contribue non seulement à perturber notre sommeil mais pourrait aussi, sur base des mêmes mécanisme qu’un facteur de stress « normal », mettre à mal les mécanismes de défense de notre organisme.
Que faire?
Aujourd’hui, à travers l’Union Européenne, près de 67 millions de personnes (soit 55% de la population vivant dans des aglomérations de plus de 250,000 habitants) sont exposées à des niveaux de bruit routier excédant 55dB. Rien de surprenant à ce que les décideurs politiques y accordent une attention particulière: les enquêtes d’opinion attestent que le bruit est perçu comme la première et la principale nuisance environnementale. La directive 2002/49/CE découle directement de ce soucis d’agir des politiques. En bref, cette directive impose aux Etats membres d’élaborer des cartes mettant en évidence le niveau de bruit dans des secteurs spécifiques et des plans d’action visant à réduire cette exposition.