Les différentes parties prenantes de la certification PEFC wallonne viennent de perdre une opportunité d’affirmer leur crédibilité en se reposant sur l’évolution des normes internationales. Elles ont en effet refusé d’intégrer la gestion de l’équilibre forêt-gibier et l’instauration d’indicateurs auditables. Sachant que la révision des standards belges constitue un test pour le PEFC international et la crédibilité de cette certification, cette décision risque de ne pas rester sans suite et on peut craindre une sanction dont la principale victime serait la forêt publique, certifiée à plus de 90 %.
Au niveau international, le cadre de la certification forestière PEFC (Programme for the Endorsment of Forest Certification Schemes) a fortement évolué afin de répondre aux critiques exprimées tant sur son niveau d’exigence que sur sa fiabilité. En novembre 2010, les standards existant ont été relevés, de nouveaux ont été adoptés pour les forêts tropicales et des critères pour une évaluation objective de la gestion durable ont été mis en place. En cela, les standards internationaux du PEFC se sont rapprochés de ceux de la certification « concurrente » FSC (Forest Stewardship Council) initiée par le WWF.
Le PEFC wallon était censé maturer sous l’impulsion de l’international pour muer d’une labellisation principalement incitative vers une labellisation garante d’une réelle gestion durable, auditée sur base d’indicateurs clairs et objectifs. Sur cette base, notre Fédération s’est s’inscrite dans la révision du référentiel PEFC wallon au sein d’un Forum ouvert pour la circonstance. Les associations environnementales souhaitaient proposer des mesures pour renforcer la biodiversité et améliorer l’équilibre forêt-gibier au sein des forêts certifiées.
La démarche au sein de ce Forum fut constructive dans l’objectivation de l’état de nos forêts. Mais les environnementalistes présents n’ont pu se faire entendre ni sur les réponses à apporter, ni sur l’appréciation de la portée des nouveaux critères internationaux.
La certification actuelle autorise une gestion durable à deux vitesses, tant en forêt publique que privée. Si certains propriétaires s’engagent sincèrement et appliquent les mesures recommandées, d’autres bénéficient d’une belle image sans mettre en ½uvre les conseils en matière de gestion durable. Ainsi, alors que de nombreuses communes wallonnes ont interdit le nourrissage pour amener les chasseurs à réduire les densités de gibier et protéger ainsi la production de bois et la biodiversité, d’autres propriétaires, publics comme privés, privilégient la fonction cynégétique par rapport aux autres fonctions de la forêt. Ce que les associations souhaitaient n’était rien d’autre que de définir des indicateurs auditables afin de limiter les passagers clandestins, ce qui profiterait aussi en terme de marché à ceux qui jouent vraiment le jeu du PEFC.
Outre la consultation publique en cours, ce sera probablement au PEFC international de faire entendre sa voix pour influer sur la certification wallonne.