« Réformer le Conseil économique et social, pour qu’il joue son rôle de représentation et de contribution de la société civile », telle est une des propositions-phares émanant du processus consultatif du Grenelle de l’environnement. En d’autres mots, les ONG environnementales pourraient être, au même titre que les organisations patronales et syndicales, représentées au sein d’organes d’avis tel que ce Conseil. Peut-on espérer pareille avancée en Région wallonne?
Le Grenelle de l’environnement[[Le Grenelle de l’environnement, à l’image de son frangin le Printemps de l’environnement récemment lancé par notre Ministre fédéral de l’énergie, Paul Magnette, se veut être un processus de consultation publique réunissant représentants notamment d’ONG environnementales, des patronats et des syndicats, et lequel a pour ambition de déboucher sur des choix politiques en termes d’environnement.]], modèle du Printemps de l’environnement du Ministre Paul Magnette, a débouché sur quelques propositions phares dont l’une consiste à reconnaître les ONG environnementales comme étant des « acteurs à part entière ». Celles-ci pourraient donc être, tel que proposé et soutenu par le groupe de travail « Construire une démocratie écologique : institutions et gouvernance », intégrer les lieux où sont recueillis les avis en amont de la prise de la décision, à l’instar du Conseil économique et social ([CES) lequel devrait, en vertu des travaux issus dudit groupe de travail, être profondément réformé afin de voir son rôle redéfini.
Il ne s’agit toutefois pas d’y intégrer toute association quelle qu’elle soit. Il ne faudrait également pas voir la voie du peuple, officiellement représentée par les élus grâce au vote, être supplantée par celle des ONG. C’est pourquoi le groupe de travail a élaboré une liste de critères auxquels les ONG représentées au sein du CES devraient satisfaire. Celles-ci devraient ainsi entre autres compter au minimum 5.000 adhérents à l’échelle de la France, faire preuve de transparence quant à leurs aspects financiers, bénéficier d’un agrément du gouvernement, jouir d’une expérience reconnue et avoir un mode de fonctionnement démocratique. Sur cette base, ce ne sont pas moins de 30 à 40 représentants d’associations qui devraient intégrer les organes du CES… de quoi en bousculer substantiellement l’équilibre actuel.
Le même groupe de travail insiste pour que cet organe consultatif soit systématiquement sollicité pour avis à chaque avant-projet de loi lié de près ou de loin à l’environnement.
A quand des ONG d’environnement au c½ur du Conseil économique et social de la Région wallonne (CESRW) ? A ce jour, seuls les représentants des employeurs et employés ont droit de cité dans cette instance consultative qui est, rappelons-le, habilitée à donner des avis dans nombre de matières à compétence régionale tels que l’environnement, l’aménagement et la mobilité. Au total, ce ne sont pas moins de 50 membres (40 directs, 10 cooptés), tantôt interlocuteurs sociaux, tantôt interlocuteurs patronaux, qui siègent à l’Assemblée du CESRW, sans que l’on y retrouve le moindre représentant de la mouvance associative environnementale.