Le rythme endiablé de la salsa des déchets

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Le ministre Lutgen et le Gouvernement wallon ont décidé de maintenir le calendrier de fin de mise en décharge tel qu’il avait été défini par Arrêté du Gouvernement wallon le 18 mars 2004. Etat des lieux…

Un pas en arrière

Cela fait donc près de 4 ans que les producteurs et les gestionnaires de déchets savent qu’à certaines échéances, certains déchets seront interdits de mise en décharge. Au premier janvier 2008 ce sont les ordures ménagères brutes et les encombrants non broyés ; dès le premier janvier 2010 seront interdits de mise en décharge les déchets organiques biodégradables et les encombrants ménagers même broyés. Sans parler de la liste de déchets industriels qui s’allonge progressivement et réduit d’autant les possibilités d’élimination en décharge de ces déchets !

Un pas sur le côté

Est-il encore nécessaire de rappeler que tous les textes-cadres en matière de gestion des déchets définissent la mise en décharge comme la pire des solutions en ce qui concerne l’environnement et la santé des habitants : pollutions des sols, des eaux souterraines, émanations gazeuses lors de la transformation progressive des déchets accumulés, modification durable du paysage… Sans parler du gaspillage des matières premières et combustibles ayant servi à produire (et transporter) ces déchets laissés là à une triste fin. Les décharges coûtent donc à la collectivité et à l’environnement pendant de très nombreuses années. Il est, à ce titre, faux de dire que la mise en décharge est le traitement le plus économique !

Un petit tour

La veille du premier janvier 2008, il est, c’est vrai, fort tard pour commencer à réfléchir à une bonne gestion des déchets. Les intercommunales chargées de la gestion des déchets ménagers ont pourtant, et d’ailleurs, défini des plans stratégiques et leurs besoins en équipement de façon récurrente toutes ces dernières années… Il est également vrai qu’une série d’Arrêtés du Gouvernement wallon ne sont pas encore sortis qui permettraient de financer ces plans. Mais cela ne justifie en rien le fait de ne pas avoir mis en place, une politique de prévention qui fasse en sorte que moins de déchets soient créés et jetés.
Notre fédération regrette ici un manque de concertation avec la société civile sur ces choix qui se révèlent être de société. Car, soit on cherche vraiment à diminuer la quantité de déchets produite soit, fatalisme aidant, on se limite à gérer et prévoir les augmentations de flux dans des équipements toujours plus coûteux…

Un pas en avant ?

Notre fédération souhaite réaffirmer que la mise en décharge doit être abandonnée, que des partenariats doivent être activés entre intercommunales afin d’optimiser les outils de gestion des déchets qui existent à ce jour et qui couvrent suffisamment les besoins actuels eu égard aux quantités d’ordures ménagères à traiter !
Pour l’exprimer tout aussi clairement, notre fédération ne soutient aucunement la filière d’incinération des déchets – à peine moins pire – que la mise en décharge dans la hiérarchie de bonne gestion des déchets. Elle accepte cependant que les outils existants, lorsqu’ils sont dûment autorisés, soient utilisés avec les meilleures techniques disponibles en matière de protection de l’environnement et de la santé des riverains.
Lorsque le Ministre demande aux intercommunales de lui présenter des bilans CO2 des différentes filières, c’est en effet un des indicateurs environnementaux majeurs à prendre en compte, tout comme l’empreinte écologique. Regrettons cependant que cette analyse multi-critères des filières ne soit exigée qu’aujourd’hui ! Nous espérons que ces données seront mises à la disposition du public tout comme les plans de gestion des déchets : ceci afin de mettre « à plat » les avantages et inconvénients de chaque filière et les besoins nécessaires à une véritable politique de réduction des déchets.

Canopea