La dernière gobeleterie de Belgique, Durobor à Soignies, a fermé ses portes en 2019. La Wallonie est maître des opérations dans ce qui s’annonce comme une vaste opération immobilière de réaménagement du site de 10 hectares. Actionnaire à 100 % via la SOGEPA, la région a l’opportunité de mener un chantier de réhabilitation exemplaire. Encore faut-il qu’elle saisisse la chance qui se présente de rénover les bâtiments présents sur le site.
Durobor, usine de verre destiné à la flaconnerie et à l’alimentation a été créée en 1928 dans le Quartier des Carrières de Soignies et déclarée en faillite en 2019. Les ouvriers avaient lancé une opération de rachat sous forme de coopérative, qui n’a pas abouti.
En janvier 2021, la société ABV Development, spécialisée dans la réalisation d’études environnementales, techniques et urbanistiques, mandatée par la SOGEPA, a entamé une mission d’étude sur la pollution des sols et de l’eau sur le site de l’ancienne usine. L’avenir du site : un projet de parc d’activités économiques associé à du logement. Le projet immobilier inclura l’ouverture d’une voirie de liaison vers la chaussée du Roeulx.
En juillet 2021, le député louviérois Michel Di Mattia (PS) s’est adressé à la ministre du patrimoine, Valérie De Bue (MR) pour souligner l’intérêt patrimonial du site : « La reconversion du site de l’usine représente un enjeu important pour la Ville. Dès l’annonce de la fermeture, il a été question de maintenir une activité économique sur place. Du logement y est également envisagé. Mais je plaide aussi pour que la mémoire des travailleurs de Durobor et de leur industrie puisse être sauvegardée sur place. Durobor, et pas uniquement sa façade, doit pouvoir demeurer dans la mémoire collective wallonne et, à ce titre, figurer au cœur des priorités en matière de patrimoine industriel. Pour cela, il faut une coordination entre les services de la ministre, la SOGEPA qui est propriétaire du site, la SPAQuE pour le volet dépollution et la ville [de Soignies]. »
La ministre a répondu en évoquant une rencontre organisée sur site en mai 2021 entre l’AWaP, Agence wallonne du Patrimoine, Idea, agence de développement économique, la Ville et la SOGEPA « afin d’évaluer le potentiel patrimonial du site dans le cadre d’un recensement. La conclusion, c’est que les anciennes verreries pourraient être pastillées [entendez par là, inscrite à l’Inventaire, voire même classées] en raison de leur représentativité typologique, de leur intégrité et de leur intérêt architectural ».
Masterplan
Aux dernières nouvelles, selon la SOGEPA, un appel d’offres a été lancé fin janvier 2022 « pour la sélection d’un prestataire pour la construction d’un Master plan qui tracera les grandes lignes directrices de la reconversion du site de Durobor. L’objectif premier est de pouvoir y réimplanter de l’activité économique ».
Pas de mention du maintien d’un ou de plusieurs bâtiments. Peut-être cela fait-il partie des objectifs seconds.
En janvier 2022, la SOGEPA a donné quelques jours au Cercle d’Histoire de Soignies pour sauver une partie des archives dans une opération de sauvetage express. Comme le relate Elisa Megna dans La Dernière Heure, « L’Agence Wallonne du Patrimoine (l’AWap) et le Cercle royal d’histoire et d’archéologie de Soignies ont entamé une démarche de préservation des archives Durobor. Les deux organismes s’attellent donc à l’archivage des documents de l’ancienne fabrique de verres et à l’emballage des verres qu’ils entreposent ensuite dans des caisses afin de les préserver. (…) la tâche est grande, les effets de l’entreprise sont répartis sur trois dépôts au lieu d’un prévu initialement. C’est donc un cri d’alerte que pousse le Cercle royal d’histoire de Soignies. En manque de bras pour archiver un maximum d’objets, le Cercle d’histoire propose à tout un chacun de venir contribuer à la sauvegarde du patrimoine industriel Hainuyer. Toute personne est donc invitée à venir prêter bénévolement main forte aux équipes de l’AWaP et au cercle d’histoire Sonégien. » L’invitation à participer au sauvetage est même parvenue jusqu’à IEW, par l’entremise de notre association « Sauvons Notre Environnement », de Soignies. Aux côtés de l’AWaP et du Cercle, les archives industrielles du SAICOM (Sauvegarde des Archives Industrielles du Couchant de Mons) sont venues sauver bon nombre de registres du personnel et autres documents représentatifs de l’évolution du site.
Et dans l’intervalle, le bureau d’étude a-t-il été désigné ? Qui étaient les candidats ? Q uelles sont leurs ambitions pour le site ?
Rien ne filtre pour le moment.
Puisque tout n’est pas encore réglé, osons donner l’impulsion pour une rénovation du site !
Maintenir les bâtiments existants
Outre le bâtiment principal en front de site (photo en tête de cet article, prise par Alexandra Cormann lors du Décodage de terrain à Soignies en juin 2021), le complexe industriel se compose d’autres immeubles qu’il faut préserver : par exemple, l’ensemble administratif du milieu du XXe siècle, en briques rouges et briques de verres Made in Durobor, qui forme un coin rue Mademoiselle Hanicq, ainsi que sa voisine, une vaste bâtisse de pierre, beaucoup plus ancienne, plusieurs fois remaniée, et qui a résisté à travers les siècles. Elle s’est adaptée à toutes les occupations du site, elle conviendra encore très bien pour accueillir des activités du futur projet, quel qu’il soit.
La table rase n’est pas une solution économiquement viable. Même si la démolition brutale peut se solder par une facture moins élevée – ce qui est encore à voir – elle reste une démolition brutale. Il n’y a aucune valeur ajoutée à un tel projet. C’est de la valeur soustraite.
- Environnementalement, la dépense d’énergie grise et le bilan carbone mettent la « solution » de la démolition en piètre situation face à la rénovation et au maintien des bâtiments.
- La présence d’amiante, prise comme prétexte pour éliminer les bâtiments de Durobor, se limite en réalité aux installations de chauffage des locaux administratifs et à des toitures, qui devront de toute façon être remplacées. L’amiante ne peut donc pas servir d’alibi à une démolition.
Pourquoi répéter à l’envi que « rénover coûte cher » ? Qui a entendu dire quoi, factuellement ? C’est un peu comme « Charlemagne a inventé l’école » : on répète sans vérifier. Coûte cher à qui ? C’est certain, aujourd’hui dépolluer et rénover représente un plus gros montant sur la facture d’une entreprise, qu’une démolition au marteau-piqueur avec mise en container. Mais la différence de coût sera bien moindre quand il ne restera plus de lieux pour entreposer les inertes et les déchets de démolition. Il deviendra très cher de démolir. Sans compter qu’en démolissant, vous n’avez toujours pas construit. Avec la rénovation, c’est déjà construit.
Quand envisagera-t-on officiellement dans le calcul le coût social, humain des démolitions ? Il n’a pas encore été chiffré sérieusement et des études sur ce sujet sont souhaitables pour démontrer les dégâts socio-économiques que cela entraîne sur le court, moyen et long terme.
Face à un lieu qui a vécu, la meilleure façon de lui assurer un avenir, c’est de garder les strates de ce vécu, qui est un mélange unique, une valeur d’ancrage, un condensé d’affects. Quand les habitant.es demandent qu’on ne démolisse pas tel ou tel îlot, telle maison, qu’on ne supprime pas tel espace vert, c’est d’abord parce qu’il y a cet attachement viscéral au lieu, que les promoteurs refusent trop souvent de reconnaître et de respecter.
Avant de taxer de « conservateurs » ou de nimbystes les riverains qui osent souhaiter le maintien d’une vieille usine, avant de dire qu’ils ont « juste peur du changement », il faut examiner à quel point le quartier va changer de toute façon, même si l’ensemble du site est préservé. Le désenclavement, par l’ouverture d’une nouvelle voirie entre la chaussée du Roeulx et la rue Mademoiselle Hanicq, va complètement modifier la circulation de tous les usagers, à pied, en vélo, en voiture, en camion. Il va bouleverser la perception du quartier depuis l’extérieur, comme depuis l’intérieur. Oui, il va y avoir du changement, et il faut dès à présent l’accompagner en anticipant les conséquences. Par exemple, en mettant tout en œuvre pour que la nouvelle voirie soit une liaison agréable pour les modes actifs, en lui donnant un tracé qui contourne les anciens bâtiments au lieu de trancher dans le vif.
Construire la ville sur la ville
L’expression « (re)construire la ville sur la ville » est beaucoup utilisée en aménagement du territoire et en urbanisme. Une erreur grossière et courante consiste à lui prêter le sens de « démolir pour reconstruire ». La phrase exprime en réalité l’inverse :
1. il faut s’occuper des lieux urbanisés. Il faut éviter d’aller disperser des bâtiments dans les lieux non bâtis et prendre soin de ce qui est déjà construit.
2. il ne s’agit pas de « reconstruire des bâtiments » (démolir ceux qui sont là) mais de « reconstruire la ville », c’est à dire se concentrer sur les activités urbaines existantes, pour les enrichir et les aider à l’endroit-même. Bref, à nouveau, prendre soin de l’existant.
Reconstruire la ville sur la ville, c’est donc d’abord un travail d’entretien des bâtiments, ensuite de rénovation, jamais de remplacement des bâtiments. Sinon, si nous voulons vraiment remplacer, ne nous cachons pas derrière les mots. Disons simplement : « démolition ».
L’enjeu derrière l’expression « (re)construire la ville sur la ville » , c’est le fait urbain avec toutes ses charges et son potentiel d’attractivité. Il faut reconnaître que les villes ont vécu, reconnaître et respecter cette expérience acquise.
De la même façon, une interprétation erronée du terme de « rénovation », dans le chef de grandes entreprises immobilières, est de faire de l’excès de zèle en dépouillant l’ancienne construction, route ou autre structure, à un point tel qu’il ne reste qu’une coquille aseptisée, ou un tracé symbolique. Au contraire, il faut promouvoir la rénovation comme un chantier de valorisation des savoir-faire et encourager les pouvoirs publics à pratiquer le nettoyage avec parcimonie : au lieu de garder un ou deux bâtiments emblématiques et remplir le vide avec des immeubles banals, il faut s’efforcer de réhabiliter l’ensemble des constructions, si disparates soient-elles. Un quartier fait de maisons identiques n’est pas une ville, c’est une « cité », dans le sens belge, péjoratif et populaire du mot.
Economie circulaire
Le sonégien François Desquesnes, député et chef de groupe cdH au Parlement de Wallonie, a interpelé en octobre 2021 Willy Borsus, ministre de de l’Économie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l’Innovation, du Numérique, de l’Aménagement du territoire, de l’Agriculture, de l’IFAPME et des Centres de compétences, sur les perspectives d’avenir du site Durobor. Voici leurs échanges, disponibles en ligne sur le site du Parlement de Wallonie.
M. Desquesnes (cdH). – Monsieur le Ministre, on le sait, l’entreprise Durobor est aujourd’hui en faillite, mais la SOGEPA, via une société immobilière – Durobor Real Estate qu’elle détient à 100 % – est propriétaire du site de Durobor à Soignies. Historiquement, c’était une sucrerie au début du XXe siècle et très vite transformée en gobeleterie qui a fonctionné quasiment 100 ans. Afin de dresser un diagnostic environnemental du site, puisqu’il y a une longue histoire industrielle, la SOGEPA, en collaboration étroite avec la SPAQuE, a lancé deux appels d’offres : l’un sur l’inventaire de l’amiante et un audit technique des bâtiments et un second marché pour une étude combinée – orientation et caractérisation –, bref, un audit de la pollution sol et eau. Normalement, les conclusions de ces études devaient nous parvenir fin septembre. Les avez-vous reçues, Monsieur le Ministre ? En êtes-vous informé ? Quels en sont les principaux enseignements ?
Le site de Durobor est un site stratégique. C’est une époque durant laquelle on construisait les entreprises et la ville ensemble, au même endroit. C’est donc un site stratégique pour tout un quartier – le quartier des Carrières à Soignies. Son potentiel permettrait également le désenclavement routier de ce quartier. Des initiatives ont-elles été prises à cet égard, notamment en lien avec les autorités communales ? Quelles sont les perspectives actuellement ? Vous êtes aussi ministre de l’Aménagement du territoire ; c’est donc à ce titre-là aussi que je vous interroge.
Je reviens sur le volet économique parce que le site est à la fois constitué d’un lieu d’exploitation avec les fours et les machines, mais également d’importants entrepôts de stockage. Ces entrepôts sont idéalement situés à côté du Pôle de la pierre. C’est un consortium qui réunit une série de centres de formation – celui de l’IFAPME, celui du FOREm, celui du Cefomepi – patrons carriers – et celui de l’Agence wallonne du patrimoine qui est d’ailleurs l’ensemblier dans ce projet. On parle beaucoup aujourd’hui d’économie circulaire, de réutilisation, de réemploi. Voilà finalement un site qui correspondrait bien à une capacité de stockage important de ce genre de matériaux pour développer un projet utile à la frontière entre patrimoine, réutilisation, économie circulaire, construction et aussi, par rapport à des métiers qui sont aujourd’hui en pénurie. Je sais que votre gouvernement et vous-même, êtes extrêmement attentifs à cela. N’y a-t-il pas là, finalement, les ingrédients d’une belle opportunité pour demain, pour construire un projet ambitieux, novateur et exemplaire pour le redressement de la Wallonie qui cadrerait bien avec une série de projets ou d’idées que porte le Gouvernement au travers du Plan de relance, bien que le Plan de relance soit toujours en stand-by, comme le ministre président me l’a expliqué hier ?
Enfin, je voudrais aborder un dernier volet lié à la reprise du site de Durobor, qui est la mémoire industrielle de ce lieu. Je l’ai dit, il s’agit de presque cent années d’exploitation. Cette mémoire a-t-elle pu être sauvée ? Vous êtes le ministre qui a la tutelle sur la SOGEPA, qui est la principale créancière de la société d’exploitation qui est en faillite. Avez-vous ainsi pu sensibiliser les différents gestionnaires à l’importance de préserver les archives industrielles de l’entreprise ? Je pense notamment, mais pas seulement, à des collections de verres. Je ne parle pas des stocks, parce que les stocks, évidemment, ont été valorisés. Cela fait partie du travail des curateurs. Je vise plutôt la mémoire industrielle, les verres de démonstration, et cetera. Ce sont là des témoins importants d’une histoire séculaire de l’industrie dans la région de Soignies et du Centre. Je voulais savoir si vous avez pu prendre des initiatives de ce point de vue, via la tutelle que vous exercez sur la SOGEPA. Merci de m’éclairer sur les différents volets de ce dossier, qui est important pour le développement d’une région et le rebondissement que nous pouvons en espérer.
Mme la Présidente. – La parole est à M. le Ministre Borsus.
M. Borsus, Ministre de l’Économie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l’Innovation, du Numérique, de l’Aménagement du territoire, de l’Agriculture, de l’IFAPME et des Centres de compétences. – Monsieur le Député, en effet, en étroite collaboration avec la SPAQuE, la SOGEPA a lancé deux études pour établir un diagnostic du site de Durobor. Tout d’abord, la première étude est une étude technique. Cette étude porte principalement sur un inventaire des matériaux contenant de l’amiante, un inventaire des déchets, ainsi qu’une évaluation de l’assainissement et du démantèlement des structures. Une présentation des conclusions de l’étude technique a été faite à la Ville de Soignies et à l’IDEA. Nous pouvons d’ailleurs vous tenir une copie de ces diverses conclusions.
Ensuite, la deuxième étude est une étude combinée, qui rassemble, en même temps, l’orientation et la caractérisation du site et de son sol ainsi que de son sous-sol. Cette étude porte sur un audit de la pollution sol et eau, et ce, conformément au décret Sol et au Code wallon de bonnes pratiques. Une présentation des préconclusions de l’étude combinée a été faite à la Ville de Soignies et à l’IDEA. La mission exigeait des investigations complémentaires.
Toujours en ce qui concerne ce volet complémentaire, en cours actuellement, il convient de souligner que les investigations sont réalisées en fonction du plan de secteur actuel. Les normes d’investigation sol-eau et de dépollution ne sont pas les mêmes selon ce qui sera ou serait implanté sur chaque parcelle, que ce soit du résidentiel, de l’industriel ou du récréatif. Tout changement – et il devrait y en avoir dans le cadre d’un plan de reconversion – imposera, le cas échéant, des investigations supplémentaires.
Entre-temps, un appel d’offres auprès de sociétés spécialisées a été lancé pour l’évacuation des déchets. Sur cette base et en concertation avec la Ville et l’IDEA, il est prévu de lancer un appel d’offres auprès de sociétés externes spécialisées pour assister les parties prenantes dans l’élaboration d’un masterplan et de chiffrer les travaux nécessaires. Afin de préciser le futur aménagement du site et du quartier dans lequel il est situé, la Ville de Soignies, l’IDEA et l’AWaP sont associés à la réflexion. Le périmètre de la mission lié au masterplan sera d’ailleurs un peu plus large que le seul site de Durobor, puisque la volonté de la Ville est d’évaluer également le désenclavement du quartier.
Les remarques des parties prenantes seront communiquées à la société qui sera mandatée pour le masterplan, étant entendu que le projet de reconversion devra aussi tenir compte des coûts liés à l’assainissement, mais aussi des retours escomptés des investissements, que ce soit en termes d’emploi, en termes financiers ou en termes de dynamique pour le quartier ou, plus largement, pour la ville, auxquels il y aura lieu de consentir, qu’il y aura lieu de faire, le cas échéant.
Vous évoquez les filières de réutilisation de matériaux, c’est une piste, bien sûr, mais dans le cadre d’une dynamique de masterplan c’est une des pistes qui est sur la table et qui sera étudiée dans ce contexte. Par ailleurs, vous mentionnez, à juste titre, le fait de préserver et de gérer le patrimoine industriel dans l’intérêt collectif. À cet égard, notons qu’une convention de séquestre a été établie par la SOGEPA. Elle est en cours de discussion avec l’AWaP et la Ville de Soignies et devrait aboutir de façon imminente. Il s’agit et sont visés essentiellement ici d’une part de verre, de plans industriels et d’archives. Comme vous l’avez mentionné, les stocks en tant que tels ont été cédés par la curatelle dans le cadre de sa mission de gestion des actifs. En l’espèce, cet élément gestion du patrimoine industriel – ou en tout cas de certains aspects de ce patrimoine – fera l’objet de cette convention de séquestre, de manière à ce que la SOGEPA, eu égard à son rôle dans ce dossier, puisse également être actrice active de cette préservation d’une part du patrimoine industriel.
Mme la Présidente. – La parole est à M. Desquesnes.
M. Desquesnes (cdH). – Je remercie M. le Ministre pour les réponses très complètes qu’il m’a fournies. Ce site a un réel potentiel pour participer au redéploiement économique de la Ville de Soignies et de la région du Centre. Je ne manquerai pas de revenir vous interroger d’ici quelques semaines. Je vous remercie d’ores et déjà de la proposition de transmettre les documents concernant la première étude réalisée par les soins de la SOGEPA.
En savoir plus
(re)construire la ville sur la ville
L’expression « (re)construire la ville sur la ville » est passée des cercles de réflexion en urbanisme vers le grand public aux environs de l’an 2000 à la faveur d’une des éditions du concours d’urbanisme Europan, dont elle était le titre.
« On peut déceler l’émergence de la notion de ville sédimentaire, incarnée par la formule ‘construire la ville sur la ville’, au travers des différentes ruptures qui ont marqué la réflexion urbaine depuis la fin des Trente Glorieuses. Des derniers chantiers de grands ensembles, au début des années soixante-dix, jusqu’à la loi Solidarité et renouvellements urbains (SRU) de décembre 2000, l’affirmation de cette problématique aura été l’affaire d’une génération.
Dans « Un avenir pour notre passé », un article paru en 1976 dans la revue ‘Architecture d’Aujourd’hui’, Bernard Huet stigmatisait les interventions en centre ancien, menées au mépris du contexte, par les architectes « modernes » des années soixante et soixante-dix. Contre l’idée de tabula rasa il défendait au contraire ‘l’ordinaire de la ville’, valorisait les tissus urbains préexistants, le ‘déjà là’. »
« Cette approche marque la fin de l’idéologie moderne comme foi dans un progrès technique qui, garant d’un avenir nécessairement meilleur, vaudrait bien qu’on lui sacrifie le passé. Une nouvelle attitude des architectes et des urbanistes apparaît progressivement, affirmant la qualité de situations urbaines singulières qui enrichissent les réponses à des programmes de logements ou d’équipements. »
Extrait de « Construire la ville sur la ville : l’affaire d’une génération », de Nicole ELEB-HARLE et Stéphane BERTHIER. Article publié dans l’ouvrage collectif : « Europan France 1988-2007 : Innover Dialoguer Réaliser », éditions Jean Michel Place, 2007. Disponible sur internet : https://www.mesostudio.com/enseignements_recherche/construire_la_ville_sur_la_ville_l_affaire_d_une_generation.pdf
Ancienne sucrerie Wincqz
Le site de Durobor avait préalablement été occupé par une sucrerie, les établissements Wincqz. La sucrerie utilisant des produits de l’industrie extractive, il était tout à fait logique qu’un magnat de la pierre développe cette activité à proximité immédiate de ses fosses d’extraction.
Pour une explication des procédés impliqués dans la fabrication du sucre de betteraves, dont l’épuration, à base de chaux et de CO2 : un article du Syndicat National des Fabricants de Sucre (France).
La gobeleterie Durobor, images d’archives
Derniers jours de l’entreprise au Journal de RTL Tvi en 2019 : https://www.rtl.be/info/video/706237.aspx
L’histoire ancienne et récente de Durobor, avec l’explication du nom, sur Antenne Centre en 2020 : https://www.antennecentre.tv/article/durobor-triste-fin-pour-une-marque-autrefois-prestigieuse
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