Afin de permettre à chacun.e de choisir une voiture en « éco-connaissance » de cause, France Nature Environnement (FNE) et son association membre Inspire ont, au terme d’un remarquable travail scientifique et pédagogique mené avec l’appui technique de l’institut Paul Scherrer, rédigé un non moins remarquable guide d’achat que ses auteures présentent à juste titre comme « inédit, impartial et déroutant ».
Chez IEW, nous sommes régulièrement interpellés par des personnes désirant limiter l’impact environnemental associé à l’achat d’une voiture. Guider ces personnes n’est pas toujours évident, car le bon choix (ou le moins mauvais) dépend de nombreux paramètres, dont certains liés à l’utilisation qui sera faite du véhicule.
Ce sera désormais plus facile : l’éco-guide d’Inspire, rédigé de manière très fluide, joliment mis en pages, permet à chacun.e de poser un choix éclairé, en fonction de son propre profil. Pour ce faire, l’éco-guide fournit une information complète et synthétique sur l’ensemble des impacts environnementaux de chaque type de motorisation, sur l’intégralité de son cycle de vie. Sans biais et sans tabou, le guide dévoile l’impact caché des voitures et des carburants sur l’eau, les sols, l’air, la biodiversité, le climat et la santé humaine.
La méthodologie suivie par les auteures :
- une analyse de l’impact environnemental ; ne sont donc pas étudiés d’autres paramètres, tels que le coût des motorisations et carburants ou les dispositifs d’aides à l’achat ;
- une analyse en cycle de vie complet, dans une logique d’approche systémique ;
- une analyse des solutions disponibles et réalistes pour les consommateurs en France aujourd’hui.
Le dernier point appelle deux commentaires :
- le mix de production d’électricité (plus de nucléaire en France) influe sur les résultats des filières électrique et hybride. Les conclusions demeurent néanmoins largement transposables à la Belgique ;
- il est question, dans l’éco-guide, de la classification française Crit’Air ; celle-ci (présentée à la page 28) est basée sur les normes Euro ; Crit’Air 2 correspond à la norme Euro 4 et Crit’Air 1 aux normes Euro 5 et 6.
La langue de bois n’est pas le style de la maison : le but avoué est d’aider les citoyen.ne.s à « choisir la solution la moins mauvaise pour l’environnement » (pas la meilleure). Et pour cela, trois impératifs :
- repenser la place de la voiture dans sa mobilité ;
- choisir une voiture répondant à ses besoins réels ;
- opter pour un poids plume.
Face aux affirmations souvent contradictoires des promoteurs de telle ou telle motorisation, il est rafraîchissant de disposer d’un guide réalisé grâce à de solides bases scientifiques, avec une vision d’ensemble permettant d’y voir clair. Les conclusions de l’éco-guide, cependant, risquent de déplaire, car elles montrent (entre autres) que :
- il n’y a pas de voiture propre, mais beaucoup de propagande : toutes les motorisations et carburants ont des impacts lourds sur la santé et la biodiversité ;
- le poids du véhicule est un facteur majeur d’impact et la tendance actuelle vers des véhicules de plus en plus lourds va à l’encontre de la recherche d’une meilleure qualité de l’air, de la protection du climat et de celle de la biodiversité ;
- c’est le changement climatique qui a l’impact le plus néfaste sur la santé et la biodiversité : « les maladies et les décès liés à la pollution de l’air à l’échappement, bien que graves et alarmants, ne sont que la partie visible de l’iceberg » ;
- l’électrique est une bonne solution pour les usages intensifs ; une voiture électrique est particulièrement recommandée pour les usages fréquents, de type livraisons ou visites à domicile et pour les voitures partagées.
Un éco-guide réellement « inédit, impartial et déroutant », une lecture à recommander chaudement ! Télécharger l’éco-guide et son annexe