Les encombrants en question

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L’encombrant c’est ce qui… encombre, prend de la place, skate nos greniers, caves et garages jusqu’à ce qu’on décide un grand nettoyage de printemps…
Et c’est là que les choses se corsent: que faire de tout ce « brol »?

Les encombrants sont les déchets ménagers qui n’entrent pas dans un sac ou récipient de collecte de 60 litres: c’est la seule définition prévue au niveau de la législation en Région wallonne[[Arrêté du gouvernement wallon relatif à la gestion des déchets issus de l’activité usuelle des ménages et la couverture des coûts y afférents (3ème lecture GW le 14 février 2008)]]. C’est donc bien la taille (le volume) qui fait l’encombrant.
Et tant que nous en sommes dans les définitions, rappelons celle de « déchet »: une déchet est toute matière ou objet dont le détenteur se défait ou dont il a l’intention ou l’obligation de se défaire[[Décret relatif aux déchets (27 juin 1996)]]. Ce n’est donc ni la composition; ni l’état de conservation d’un produit qui en font un déchet…

Matelas, sommiers, vieux tapis, meubles de jardins… sont bien des encombrants. Vieilles godasses, pots de fleurs, jouets en plastique, petits électroménagers, vêtements… n’en sont pas.

Quelques précisions sont encore nécessaires avant d’avancer dans notre propos, signe clair qu’en matière de déchets, tout se complexifie: les collectes sélectives se spécialisent, de nouvelles filières se développent.
D’une part, des obligations de reprises sont mises en place qui obligent les producteurs à assurer le coût du suivi de leurs produits devenus déchets. Il en va ainsi des appareils électriques et électroniques ménagers, du gros matériel électroménager et des TV, ordinateurs, écrans etc (taxe RECUPEL). Cette fraction ne peut être mise dans les « grandes poubelles », collecte des encombrants ou conteneurs « encombrants » des parcs à conteneurs.
D’autre part, certains déchets ne sont plus admis en décharge : les voitures hors d’usage, le bois, les pneus, les déchets issus de collectes sélectives (emballages, papiers cartons, métaux, déchets de construction…) …

Qui gère les encombrants ?

Les communes, en charge de la salubrité publique, sont donc responsables de la gestion des déchets ménagers. Elles gèrent donc les déchets encombrants : collecte en porte à porte, containers fixes ou mobiles mis à disposition des citoyens. Dans certaines communes, les encombrants ne sont plus récoltés, augmentant le risque de dépôts clandestins. La majorité du tonnage est mis en centre d’enfouissement technique ou incinéré.

Les intercommunales. Mandatées par les communes, elles gèrent tout ou partie de la collecte et du traitement des déchets, notamment le réseau des parcs à conteneurs et éventuellement la mise en décharge ou incinération.

Les entreprises d’économie sociale. Souvent en collaboration avec les CPAS et de plus en plus avec les communes, villes ou intercommunales; ce sont des initiatives innovantes de tri en vue de la réparation, réutilisation ou recyclage des éléments du déchet.

Et puis il y a les dépôts clandestins, le long d’une route, sur un terrain derrière le petit bois… Le coût environnemental (et économique) de ces dépôts est très élevé car ils sont dispersés sur l’ensemble du territoire, et les déchets accumulés sont de nature potentiellement dangereuse.

Que deviennent les encombrants ?

Les encombrants collectés en porte à porte ou aux parcs à conteneurs finissent principalement en décharge mais aussi, et de plus en plus, dans les incinérateurs.

En décharge, leur amoncellement puis leur tassement en font des dépôts stables remplis de composés chimiques complexes et variés qui, mélangés à de la matière organique fermentiscible, produisent des lexiviats : coktails variés nocifs…

En incinérateur, leur combustion partielle les réduit en fumées, poussières et résidus solides également riches en composés chimiques variés dont la destination finale « optimale » au niveau environnementale n’est pas évidente: il s’agit des machefers (dont nous vous parlerons dans notre prochain numéro de nIEWs).

On peut, cependant, imaginer beaucoup d’autres gestions, destinations ou usages pour ces encombrants.
Rappel préalable: lors d’un achat, réfléchissez… Ne pas céder à l’achat non réfléchi est sans doute la meilleure manière de ne pas avoir à gérer les déchets.

En tant que citoyen consciencieux, vous pouvez, soit imaginer une nouvelle vie pour cet encombrant: en le mettant sur une donnerie organisée ou en le proposant à d’autres utilisateurs qui en auraient usage.

Si vous vous en débarrassez dans un parc à conteneurs, prenez le temps de bien séparer de cet encombrant ce qui peut être recyclé (les métaux par exemple).

Si votre commune organise des collectes, soyez patients et profitez-en.

Le NEC: les entreprises d’économie sociale

La destination de rêve pour cet encombrant est finalement une entreprise d’économie sociale ou une asbl qui assure une filière complète de collecte et récupération d’encombrants ménagers. Elle assume donc: la prise en charge chez l’habitant et le maintien de l’état des bien au cours du transport, l’identification des possibilités de seconde vie, le tri et le dispatching en fonction des besoins et demandes en produits de seconde main, la réparation des électroménagers et de certains équipements de bureautiques, le démantèlement des fractions restantes en vue de permettre soit une valorisation matière soit l’homogénéisation des fractions.

RESSOURCES est LE réseau de l’ensemble des acteurs d’économie sociale des Régions wallonne et de Bruxelles-Capitale. Ils reçoivent, récoltent, trient, réparent, recyclent et revendent des produits en fin de vie. RESSOURCES regroupe aujourd’hui une soixantaine d’entreprises d’économie sociale, ce qui représente une activité pour plus de 4000 personnes.

Nouveautés en 2008

La grande nouveauté 2008 c’est que, dans le cadre de l’agenda de la fin de la mise en CET de certains déchets[[Arrêté du GW du 18 mars 2004 interdisant la mise en CET de certains déchets.]], les encombrants non broyés ne sont plus admis en décharge, sauf à payer une taxe[[Décret fiscal du 22 mars 2007]].
Par ailleurs, la hausse du prix du pétrole commence à se faire sentir pour les collecteurs de déchets: les flottes de camions qui sillonnent nos rues consomment beaucoup.
C’est entre autre pour ces raisons que certaines communes et intercommunales ont diminué leur offre en collecte des encombrants; laissant le soin aux citoyens de se rendre à leur parc à conteneur le plus proche.

Ou en développant un partenariat avec des entreprises d’économies sociales qui développeront des filières de tri, séparation, réparation en vue de nouvelles vies pour les produits ou leurs composantes. Les objectifs de ces acteurs sont aussi bien socio-économiques ((ré)insertion socio-professionnelle), qu’environnementaux (allonger la durée de vie des produits et matériaux avec un minimum de ressources consommées). Ces acteurs, pour être « crédibles », ont besoin d’être reconnus sur la place publique: un agrément est sur le point d’aboutir.

Vous souhaitez voir concrètement comment cela fonctionne? Joignez-vous à nous pour découvrir la solution de la commune de Namur en visitant la Ressourcerie Namuroise avec Marc Detraux.
Pour plus d’informations : consultez le site www.now-future.be.

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