Il reste moins de 10 jours aux Européens pour s’accorder sur la politique climatique qu’ils défendront lors du Sommet de Copenhague, en décembre prochain. C’est en effet lors de leur réunion des 29 et 30 octobre que les Chefs des Etats membres de l’Union adopteront une position commune. Dans une résolution adoptée ce lundi, les euro-parlementaires de la Commission environnement les ont appelés à (re)faire de l’Europe le fer de lance de la politique mondiale.
Cette résolution rappelle la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) des pays industrialisés selon les recommandations les plus récentes du GIEC[[Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat.]]. La résolution reconnaît ainsi explicitement que l’Union devra réduire ses émissions de 40% en 2020 par rapport aux niveaux de 1990.
Les euro-parlementaires ont également demandé à l’Union de dégager chaque année (au plus tard pour 2020) 30 milliards d’euros pour la mise en oeuvre de politiques d’adaptation aux conséquences des changements climatiques dans les pays en développement. Les députés souhaitent que ce financement soit garanti et additionnel aux fonds existants en matière de coopération au développement et qu’il ne dépende pas des discussions budgétaires annuelles des pays membres.
On peut se réjouir de cette déclaration mais on doit également il la relativiser au regard des discussions menées lors des derniers conseils européens où, si l’on a entendu la volonté de l’Union de limiter le réchauffement à une augmentation maximale de 2°C, aucun accord sur les actions nécessaires pour limiter cette augmentation de température n’a pu être conclu.
La proposition européenne actuellement sur la table, à savoir une réduction de 30% des émissions en cas d’accord international, est insuffisante pour faire face aux enjeux. A l’instar des autres régions industrialisées, l’Union est responsable d’une large part des émissions de GES (tant passées qu’actuelles): son effort de réduction doit donc être proportionnel à ses responsabilités. Par ailleurs, les pays les plus vulnérables attendent de sa part une contribution proportionnelle au niveau de sa richesse.
Un accord sur des objectifs de réduction d’émission ne pourra être trouvé sans accord sur le financement des efforts nécessaires dans les pays non industrialisés – principales victimes du réchauffement… sans en être responsables. Et sur ce point, le conseil européen des ministres des finances n’a abouti qu’à un énième report de la décision sur la part financière à assumer par l’Union.
La résolution votée à la quasi unanimité (55 voix pour, 1 contre) par la Commission environnement du Parlement européen constitue un message clair et puissant que les chefs d’Etat devront prendre en compte. Car s’ils veulent réellement limiter le réchauffement climatique sous la barre des 2°C et assumer leur part de responsabilité dans l’effort pour y parvenir, la piste balisée par cette résolution est la seule possible.
Les euro-parlementaires ont par contre laissé passer une chance d’inscrire les enjeux sanitaires des changements climatiques à l’ordre du jour de Copenhague. (Voir notre article sur le sujet.) On ne peut que le déplorer…