Mais on fait comment ?
Diminuer la surface ou la température de nos logements, la taille de nos voitures et les km parcourus, le nombre d’objets connectés en notre possession et les heures de streaming, la consommation de viande… Nous savons devoir activer les leviers de la sobriété pour garder une planète résiliente… mais comment on fait ?
Est-ce chacun d’entre nous qui porte la responsabilité d’atteindre ces objectifs vitaux pour la collectivité ? Ou au contraire doit-on attendre tout de l’Etat ou des entreprises ? La réponse à cette question est claire : chacun doit accepter une part de responsabilité. Et rien ne se fera sans l’activation des différents niveaux de la société de l’individuel au collectif.
La responsabilité des uns et des autres variera d’un levier à l’autre. Petit exercice pratique avec les deux principaux leviers de sobriété pour les bâtiments : la taille des logements et leur température. Ces deux leviers de la sobriété sont, selon l’administration fédérale, les principaux leviers pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre dans le bâti.
L’individus responsable… Parfois
Prenons la température au sein des logements. Un degré de moins fera baisser de 7-15% la consommation d’énergie selon le type de logement. Ce, dans un contexte où la température moyenne dans nos maisons est passée de 17°C dans les années 70 à 21°C aujourd’hui. C’est donc un levier accessible et nécessaire…
Dans les lieux publics évidemment les choses sont différentes. Les collectivités publiques et les entreprises disposent d’une marge de manœuvre importante pour réduire la température dans les lieux qu’ils gèrent (journée gros pull ou mois gros pull à l’école ou dans les administrations).
Quels leviers pour diminuer la température des logements privés. | ||
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Individus | Etat | Acteurs économique |
– Mettre un pull – Diminuer les thermostats | – Sensibilisation – Température dans les bâtiments publics – Signal prix sur les carburants | – Application user friendly et diffusion – Température bâtiments privés professionnels |
L’individu démuni… Souvent
Mais d’autre leviers de la sobriété laissent les individus totalement démunis face à sa capacité d’action. Prenons la taille des maisons qui est un levier majeur pour diminuer nos émissions de GES (diviser la taille de l’espace chauffé par deux diminue au minimum par 2 les consommations d’énergie). Or beaucoup d’individus seraient demandeurs pour déménager, par exemple, pour avoir un logement plus petit quand les enfants sont partis ou pour se rapprocher de leur travail, pour diminuer leur loyer… Mais tout est mis en place pour qu’ils ne puissent pas le faire. Nous sommes la plupart du temps prisonniers de notre logement même si nous désirons en changer (Voir aussi, sur ce sujet, le texte d’Hélène Ancion).
Les principaux freins :
- Les Wallons sont souvent propriétaires de leur logement et sont liés à un emprunt difficilement renégociable. Les banques pourraient à l’opposé développer des prêts liés à la pierre, c’est-à-dire qu’on pourrait revendre avec la maison.
- SI vous vendez votre bien et devez en racheter un autre vous devrez payer une seconde fois des droits d’enregistrement. IEW plaide pour qu’ils soient portables… C’est-à-dire payables une seule fois pour un logement unique.
Bref aujourd’hui, en Wallonie, déménager est un parcours du combattant a fortiori pour les propriétaires. Et rien ne se fera si l’Etat ne change pas les règles du jeux.
L’injonction sociétale à l’excès
Tout nous pousse à l’excès de consommation voire à l’ébriété (voir le texte de Alain Geerts). Au final, les acteurs structurels surtout économiques ont la responsabilité d’arrêter de nous pousser au toujours plus. Et si ils ne le font pas spontanément, seul l’Etat peut les forcer à revoir notre modèle économique, social et culturel de développement.