Ce jeudi 14 décembre, cinq ONGs ont organisé une action devant les portes de l’Assemblée Générale de Publigaz, le holding d’intercommunales, actionnaire majoritaire de Fluxys, le gestionnaire de réseau de gaz. Elles demandent que les communes, en tant qu’actionnaires majoritaires, poussent Fluxys à préciser son plan de sortie des énergies fossiles et à stopper le soutien à la Russie.
Des représentants des ONGs Vredesactie, Greenpeace Belgique, Bond Beter Leefmilieu, Promote Ukraine et Canopea ont rencontré le directeur de Publigaz et de Fluxys, Andries Gryffroy, alors qu’il se rendait à l’Assemblée générale de Publigaz qui se tenait ce jour à Bruxelles. Elles ont demandé aux communes de jouer véritablement un rôle actif dans la politique d’investissement et dans le positionnement de Fluxys.
Selon les organisations : « Les nombreux investissements de Fluxys dans l’infrastructure fossile sont totalement contradictoires avec l’engagement des communes dans la Convention des maires qui vise à maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5°C.«
Ils rajoutent : “Le gaz de schiste américain notamment importé via le terminal de Fluxys est encore plus nocif pour le climat que le gaz importé par pipeline. Il ne peut en aucun cas représenter une solution alternative. A l’inverse, nous estimons que Fluxys doit travailler à un plan de sortie des énergies fossiles qui soit crédible.”
Fluxys sur la liste des « Sponsors internationaux de la guerre »
Olena Kuzhym, chargée de mission à Promote Ukraine, précise : “Le transbordement en Belgique sert au géant du gaz russe Novatek. Cette entreprise fournit des mercenaires à l’armée russe qui commet de nombreux crimes de guerre en Ukraine. Les profits de Fluxys se font donc clairement au détriment des droits de l’homme. Si la démocratie et la durabilité doivent prévaloir en Europe, les pouvoirs locaux, en tant qu’actionnaires, doivent prendre Fluxys à partie.«
Il est clair que la stratégie actuelle n’est pas sans risque pour Fluxys elle-même. « Aucune autre entreprise au monde ne fait transiter autant de GNL russe. C’est ce qui a valu à Fluxys de figurer sur la liste ukrainienne des sponsors internationaux de la guerre« , explique Mattijs Van den Bussche, chargé de campagne à Peace Action. « Les villes et communes belges, véritables actionnaires de Fluxys, ont ainsi fait les frais de la confiance qu’elles avaient placée dans la direction de Fluxys. Il est grand temps de leur reprendre les rênes et de faire du respect des droits de l’homme un principe directeur de ses activités.«
Les trois demandes des ONGs aux Communes et Intercommunales
- Mettre un terme aux investissements et aux prises de participation dans les infrastructures de gaz fossile. Ceux-ci ne sont pas conformes aux engagements des communes dans la Convention des Maires.
- Demander au Gouvernement belge d’interdire le transbordement de GNL russe, de manière à ce que Fluxys puisse rompre le contrat avec les Russes sans devoir payer de dommages et intérêts.
- Exiger de la part du Gouvernement belge et au niveau européen des critères d’accès clairs pour le gaz utilisant notre infrastructure. Ces critères devraient tenir compte des droits de l’homme, de l’impact environnemental et climatique, et être étendus aux futures infrastructures d’hydrogène.