Bruxelles 21 novembre 2023 – Ce matin, les membres des cabinets (environnementaux) de nos différents gouvernements se sont réunis pour déterminer la position belge sur l’accord conclu au niveau européen le 9 novembre sur la loi européenne sur la restauration de la nature. Le communiqué de presse que vient de publier la ministre flamande Demir montre que la Flandre ne peut pas soutenir l’accord européen. La Coalition Biodiversité est déçue et estime que la position de la Flandre est irresponsable dans un contexte où les conséquences de la crise du climat et de la biodiversité sont de plus en plus claires et profondes.
Le communiqué de presse de la ministre Demir suite à la réunion d’aujourd’hui commence par la déclaration – désormais célèbre – « La Flandre est en principe favorable à une loi européenne sur la restauration de la nature ». Viennent ensuite les raisons – désormais tout aussi célèbres – pour lesquelles la Flandre ne peut pas approuver l’accord européen du 9 novembre sur la loi de la restauration de la nature. Il s’agit principalement de la demande de la Flandre de prendre en compte les caractéristiques régionales et la densité de population. Alors que l’accord européen s’est clairement rapproché de la position flamande, comme le souligne Mme Demir elle-même dans son communiqué de presse. La Flandre empêche ainsi la Belgique d’adopter une position positive à l’égard de cette loi indispensable. Il semble que le temps manque pour réaliser une analyse d’impact suffisamment approfondie, indique-t-elle.
Alors que la Flandre-Occidentale est sous l’eau et subit les conséquences de l’absence de restauration de la nature, la Flandre demande plus de temps pour réaliser une analyse d’impact de la loi sur la restauration de la nature. La ministre Demir prétend que la Commission européenne force la Flandre, « le couteau sous la gorge, à montrer enfin sa couleur dans quelques jours. Mais ce n’est pas la Commission européenne qui forcera les Etats membres, ce sont les effets de la crise climatique qui le feront irrévocablement. La nature est et restera notre meilleure alliée contre la crise climatique.
Le dernier rapport du GIEC est clair : sans restauration de la nature à grande échelle, l’Europe, y compris la Belgique, sera confrontée à davantage d’inondations catastrophiques, de sécheresses prolongées et d’autres menaces pour notre vie quotidienne. Les phénomènes météorologiques extrêmes tels que celui qui a entraîné les inondations meurtrières en Wallonie en 2021 deviendront plus fréquents. La question n’est pas de savoir si, mais quand la Belgique sera à nouveau touchée. Pour atténuer ces conséquences, la restauration de la nature est cruciale. La loi est urgente pour nous aider à faire face à la crise actuelle du climat et de la biodiversité.
De plus, nos gouvernements se doivent de respecter les engagements internationaux que la Belgique a pris en faveur de la nature, notamment l’accord mondial sur la biodiversité, que la loi européenne sur la restauration de la nature contribuera à mettre en œuvre. En ne soutenant pas cette loi, la Flandre ignore nos engagements internationaux et empêche la Belgique de s’y tenir.
Pour rappel, la loi bénéficie d’un large soutien sociétal, avec plus d’un million de citoyens européens, dont plus de 33 500 Belges, plus de 6 000 scientifiques, plus de 100 entreprises, plus de 200 ONG et d’innombrables activistes climatiques de toute l’Europe qui se sont déjà exprimés en faveur de cette loi.
Nous appelons nos députés européens belges à prendre leurs responsabilités en écoutant les citoyens et les scientifiques et ainsi à voter en faveur de l’accord provisoire au sein du comité environnement du Parlement européen le 29 novembre. Ce vote crucial est une opportunité à ne pas manquer pour contribuer à un avenir bénéfique à la fois pour la biodiversité, pour le climat et pour la société.
À propos de la Coalition belge pour la biodiversité
La Coalition belge pour la biodiversité est un partenariat entre le WWF, BOS+, Greenpeace, Natagora, Natuurpunt, Canopea et Bond Beter Leefmilieu. La mission de la Coalition est d’arrêter et d’inverser la perte de biodiversité en Belgique et dans ses zones d’influence par un plaidoyer commun auprès des décideurs politiques fédéraux et régionaux belges.