Qu’ils soient exotiques ou proviennent des régions tempérées, les fruits nous offrent une impressionnante palette de goûts, de texture et d’aspect. Mais pour être bénéfique, tant à notre santé qu’à l’environnement, la consommation et la production de ces fruits ne doit pas se faire n’importe comment… et la réglementation doit être suffisamment exigeante pour nous assurer un niveau de protection décent. Depuis le premier septembre, ce n’est plus le cas.
La grande majorité de la culture fruitière belge se trouve en Flandre: 94 % des 17 831 hectares de fruiticulture y sont localisés. La culture fruitière de plein air comprend 16 202 hectares de vergers, majoritairement constitués de pommes et de poires, ainsi que 1 347 hectares d’autres fruits (essentiellement des fraises). La culture fruitière sous serre représente quant à elle 282 hectares (INS, 2005).
Malheureusement, ce type de culture est caractérisé par l’intensité de sa protection phytosanitaire: pas moins de 17,6 traitements fongicides et 10,5 traitements insecticides/acaricides peuvent être nécessaires sur les vergers de pommiers. Les résidus de produits phytosanitaires dans les aliments sont strictement réglementés et contrôlés. Pour limiter l’exposition des consommateurs aux résidus de pesticides, des Limites maximales de résidus (ou LMR) ont été fixées. Cette valeur détermine la concentration maximale (en mg/kg) de résidus de pesticides qui peuvent être présents dans les aliments. Ces limites poursuivent un double but: protéger la santé des consommateurs et contrôler le respect des pratiques agricoles autorisées.
Jusqu’à présent, il appartenait à chaque état membre de l’Union européenne de fixer les LMR que l’on trouve dans les produits d’origine agricole (légumes, viandes, fruits, lait, ½ufs, céréales, épices, thés, cafés, etc.). Depuis ce lundi premier septembre 2008, c’est fini. Les LMR sont dorénavant fixées par la Commission européenne et se substituent à l’ensemble des 27 législations nationales, dans le but officiel de simplifier les choses pour les professionnels comme pour les consommateurs.
Jusqu’à présent, une même valeur de pollution par les résidus de pesticide d’un produit donné pouvait conduire tant à une commercialisation dans un Etat membre qu’à une interdiction dans un autre, et ce en fonction des LMR fixées par les législations nationales. Les pays ayant des réglementations strictes préservaient ainsi la qualité des aliments consommés par la population.
La nouvelle réglementation, en alignant tous les pays européens sur le même taux, permet donc d’assurer un niveau égal de protection des consommateurs européens. Malheureusement, ce sont les LMR les moins exigeantes qui ont été prises comme référence, en contradiction totale avec l’article 25 du règlement 396/2005 concernant les limites maximales applicables aux résidus de pesticides présents dans ou sur les denrées alimentaires et les aliments pour animaux d’origine végétale et animale en modifiant la directive 91/414/CEE du Conseil ! Et pour les états membres ayant les normes les plus ambitieuses jusqu’à présent, comme l’Allemagne et l’Autriche, l’adoption de ce texte signifie une augmentation jusqu’à 1000 fois des taux de résidus dans les aliments pour 65 % des pesticides utilisés, alors que seuls 4% sont à la baisse.
Les fruits (et légumes) locaux, de saison et issus de la production biologique et intégrée sont définitivement à privilégier, tant pour leur saveur inégalable que leur impact minimal sur l’environnement au vu des conditions de production raisonnée et de la limitation du nombre de kilomètres nécessaires à leur transport.
Vous souhaitez tout savoir sur la question? Consulter « Petit tour des résidus de pesticides dans les fruits en Belgique ».