Ce mercredi 13 juin, les experts du comité REACH doivent se prononcer sur la classification du dioxyde de titane comme cancérigène suspecté pour l’homme. Cette classification est entièrement justifiée sur base des données scientifiques disponibles. Elle vise à assurer l’information des travailleurs et des consommateurs des produits contenants cette molécule, par le biais de l’étiquetage CLP (Classification, Labelling and Packaging). Cette classification a été proposée par le comité d’évaluation des risques (RAC) de l’ECHA en septembre 2017, et concerne toutes les formes de dioxide de titane.
C’était sans compter sur le lobbying intense exercé pour contrer cette classification. Selon ENDSEurope, les entreprises de produits chimiques auraient, pour ce faire, dépensé des millions d’euros. Et ce lobbying est sur le point d’aboutir. Il permettrait un affaiblissement de la proposition initiale du RAC, en prévoyant des dérogations à certaines formulations du dioxide de titane, sur base de motivations économiques, et non scientifiques.
Ce choix serait d’autant plus aberrant que la classification comme cancérigène suspecté par le biais de la législation CLP n’entraine aucune interdiction d’utilisation, mais vise uniquement à assurer l’information des utilisateurs.
Les associations de protection de l’environnement, par le biais du Bureau Européen de l’Environnement, de l’Alliance pour la santé et l’environnement et d’ECOS appellent donc les membres du comité REACH à rester objectifs et à adopter un étiquetage de danger pour toutes les formulations de dioxyde de titane, tel que proposé par le RAC à l’automne 2017.