Le texte qui suit est le compte rendu d’un « atelier » qui s’est tenu lors de notre Université Transition Commune. Nous réalisons ce travail pour l’ensemble des moments de réflexions qui ont eu lieu lors de cette manifestation qui a connu un beau succès et a été très appréciée des personnes qui s’y sont rendues (ce sont les questionnaires d’évaluation qui le disent ! ;-)) Nous les diffuserons donc régulièrement dans les prochains numéros de nIEWs.
Intervenant : Francis Maréchal, Adjoint au Maire de Loos-en-Gohelle
Projet :
Loos-en-Gohelle est un ancien site minier entouré de surfaces agricoles, dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Pendant 136 ans, de 1850 à 1986, le charbon a été a été exploité à Loos-en-Gohelle. Ses terrils, les plus hauts d’Europe, sont reconnus au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Dans les années 2000, la ville décide de se lancer dans le développement durable en s’appuyant sur un héritage post-industriel important :
- 29 nationalités différentes du fait du travail de la mine
- Existence de « cités minières » aux pieds des mines
- Affaissement du terrain de 15 mètres à cause des galeries de mine s
- Chômage, délocalisations,…
- 20% de friches, forte pollution
- 1100 logements miniers détruits
- Image de la ville et de la population dégradée
On le voit, c’est tout un système social qui s’écroule…
La dynamique de changement proposée vise à construire un nouveau mode de vie en tenant compte des racines, du passé. La population doit reprendre à son compte son patrimoine, sa culture, se réapproprier ses espaces miniers.
Une révision du Plan d’Occupation des Sols (POS) a été effectuée en 1995 avec l’implication des habitants. En 2000, une charte du cadre de vie a été rédigée avec les habitants. Lors des élections de 2008, la légitimité démocratique permet de lancer le processus de développement durable.
Les autorités communales ont pris le temps de dialoguer avec la population, ce qui a permis aux associations de devenir plus dynamiques et compétentes. Elles ont réussi à impliquer toutes les tranches de population dans le projet, y compris des publics plus fragilisés, en travaillant notamment avec des enfants, à travers des projets de quartiers et des projets socio-culturels. Les habitants sont motivés et impliqués ce qui permet une pérennisation du projet.
Loos-en-Gohelle veut offrir le droit d’oser les petits projets et laisser le droit à l’erreur. Les projets peuvent ainsi apprendre les uns des autres, se perfectionner et rester innovants.
Quelques chiffres :
- Jusqu’à 220 réunions publiques par mandant en moyenne,
- 350 jeunes par an formés à l’écoconstruction,
- 55 hectares convertis en agriculture biologique, soit 10% de la surface agricole utile,
- 15 km de ceinture verte créés,
- 321 emplois créés entre 1999 et 2008,
- Chômage inférieur de 4 points par rapport à la moyenne de la région.
Pour aller plus loin :
- Le power point présenté à l’Université d’IEW
- Le site internet de la commune : http://www.loos-en-gohelle.fr/loos-ville-pilote/
- une petite vidéo (parmi d’autres) présentant le projet à Loos-en-Gohelle : https://www.youtube.com/watch?v=lroUU2_OB1Y