Le Plan wallon Air/Climat consiste en une centaine de mesures dont dix sont qualifiées de « priorité 1 » en matière d’air. Un peu plus d’un an après son lancement, quelle évaluation pouvons-nous en faire ? Petit tour d’horizon des points positifs et de ce qu’il reste à faire.
Première mesure qui mérite d’être saluée : la mise sur pied d’une Agence wallonne de l’air et du climat (AWAC). Hormis une cellule d’une dizaine de personnes au sein de la division normative de la DGO3, la Région wallonne ne disposait pas de structure administrative ni de programme de financement spécifiques dédiés aux problématiques de la qualité de l’air et des changements climatiques. L’AWAC peut désormais s’appuyer sur une équipe plus étoffée (28 agents). Parallèlement, la mise en ½uvre du Plan Air/Climat s’accompagne du développement de compétences nouvelles.
Deuxième mesure importante : la finalisation du réseau de surveillance de la qualité de l’air. Le nombre de stations fixes et mobiles est maintenant conforme aux exigences des Directives européennes ce qui garantit une surveillance correcte de la qualité de l’air. Il sera enfin possible de déterminer si des politiques et mesures permettent de respecter les critères de qualité de l’air dans une zone déterminée.
Troisième mesure qu’il convient de souligner : la mise au point d’une procédure d’assainissement dans trois zones particulièrement exposées à la pollution : Farciennes, Engis et Jemeppe-sur-Meuse. Cet assainissement est suivi par une Task force composée de personnes de l’administration, des autorités communales, de l’ISSeP et des représentants des émetteurs. Le fonctionnement de ce type de Task Force a pu être testé pour la première fois lors de l’épisode de pollution par particules fines survenue en janvier 2008 dans la région de Charleroi. On a pu constaté depuis une baisse du nombre d’épisodes de pollutions aiguës à la station de Marchienne-au-Pont. Malheureusement, la Task Force de Liège (compétente pour la zone de Jemeppe-sur-Meuse) n’est pas encore totalement opérationnelle.
Une des mesures prévoyaient un renforcement des synergies entre le PARES (Plan d’actions régionales en environnement-santé) et le plan Air/Climat. Force est de constater que toutes les pistes de coordination, voire de coopération, méritent d’être ré-explorées de manière approfondie dans un but de complémentarité et d’efficience. Il conviendra de continuer le renforcement des synergies.
Si ces avancées méritent d’être soulignées, il n’en demeure pas moins que des questions demeurent sur l’ambition de ce plan relativement aux mesures de type structurelle et pas seulement conjoncturelle.
Enfin, nous avions déjà écrit nos doutes à propos du plan pics de pollution. Cette dernière mesure est exemplative du niveau d’ambition du plan Air/Climat[A ce propos, lire [ici et ici les analyses de la Fédération sur le plan Air/climat]]. En matière d’air – mais aussi en matière de climat, le plan ne s’attaquant pas à la maîtrise de la consommation énergétique – les mesures mises en place n’ont pas agi sur les émissions structurelles de polluants mais en grande partie sur les émissions conjoncturelles. Le défi reste donc entier.