D’un côté, l’équipe chargée du volet scientifique prépare les premiers arrêtés de désignation qui définiront, entre autres, les mesures de gestion et de protection à respecter dans chaque site. Parallèlement, le contenu de ces arrêtés fait l’objet de concertation avec les acteurs concernés. Le volet règlementaire progresse donc.
D’un autre côté, le volet socio-économique n’est pas abordé. Or, en l’absence de toute évaluation objective des contraintes socio-économiques et en l’absence de connaissance des modalités par lesquelles elles seront prises en compte, la seule option laissée aux représentants des propriétaires et occupants est de revoir l’ambition de Natura 2000 à la baisse, au détriment des objectifs de la Directive auxquels ils adhèrent pourtant pleinement.
Pour éviter d’aboutir à une telle situation, Inter-Environnement Wallonie, la Fédération Wallonne de l’Agriculture et les propriétaires forestiers (Nature, Terres et Forêts) ont interpellé ensemble le ministre pour demander le maintien des exigences actuelles des arrêtés de désignation tout en accélérant l’avancement du dossier sur les aspects socio-économiques. Quatre points constituent, aux yeux des associations signataires, un préalable à la mise en œuvre effective des premiers arrêtés de désignation :
- Le maintien d’arrêtés de désignation exigeants, reprenant les caractéristiques des sites et les objectifs de conservation, tout en veillant à consulter, en amont de l’arrêté les propriétaires et occupants concernés et ce, en lien avec les commissions de conservation.
- La création d’un réel espace de négociation avec les propriétaires et occupants relatif aux modalités pour atteindre les objectifs de conservation des sites. Et ce, en lien avec les commissions de conservation. Cette négociation doit favoriser leur adhésion aux contrats de gestion.
- La réalisation d’un encadrement adéquat permettant d’assurer l’information et le soutien des propriétaires et occupants, notamment dans le cadre de la mise en œuvre pratique des objectifs de gestion.
- Une évaluation des coûts liés aux mesures de maintien et de restauration envisagées afin d’objectiver l’incidence économique des mesures qui seront retenues ainsi qu’une évaluation des moyens qui devraient être dégagés pour en assurer la réalisation.
Le message a été entendu, mais le chemin de la concrétisationest encore long.
En attendant, les sites désignés depuis plus de quatre ans continueront à bénéficier du seul régime de protection préventif qui reste insuffisant…