Non ! Les pesticides ne sont pas inoffensifs !

Non ! Les pesticides ne sont pas inoffensifs !

Inter-environnement Wallonie et le Réseau éco-consommation dénoncent la campagne de publicité mensongère que l’Union des Industries de la protection des plantes mène actuellement. Ces associations ont déposé une plainte au jury d’éthique publicitaire.

En février, une campagne européenne destinée à promouvoir les pesticides a été lancée par l’Association Européenne de Protection des Récoltes (European Crop Protection Association), organisme représentant les producteurs européens de produits phytosanitaires.

L’Union des Industries de la protection des plantes (UIPP) –regroupant les industriels des pesticides en France- relaie cette campagne auprès du grand public pendant 6 mois. Les moyens utilisés : une publicité diffusée dans des magazines français disponibles également en Belgique (Marie-France, Télérama, Avantage, Elle,…) (1), un site Internet et un numéro vert (2).

Et ils tapent forts ! Sur leur site on lit notamment « Les pesticides ne sont pas des produits anodins, mais bien utilisés, ils ne présentent pas de risque pour l’homme ni l’environnement. » Cette affirmation est fausse et dangereuse. Elle laisse à penser que puisque les produits sont agréés et font l’objet d’une homologation, leur usage est inoffensif (3). De plus, une comparaison fallacieuse fait croire que les plantes ont besoin des pesticides comme les malades d’un médicament. Cela permet de faire oublier les impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine et surtout, les intérêts économiques en jeu. Autre idée erronée véhiculée par l’UIPP : l’emploi des pesticides de synthèse serait indispensable sous peine de famines. L’expérience de pays tels que le Danemark, la Suède ou la Norvège indique le contraire : ces pays ont divisé par deux, ou plus, leur consommation de pesticides en 5 à 10 ans et parviennent toujours à produire suffisamment.

On sait aussi que la directive européenne sur les pesticides, bien que votée en 1991, n’a pas encore donné lieu à des analyses suffisantes et permis que les pesticides dangereux soient écartés du marché. De nombreuses substances dangereuses et même soupçonnées d’être cancérigènes, mutagènes, perturbatrices de fonctionnement hormonal, toxiques pour la reproduction , neurotoxiques, inductrices de sensibilisation cutanée sont encore en vente.

De plus, la vente aux particuliers ne permet pas un contrôle suffisant de la maîtrise des doses utilisées. On connaît la tendance des utilisateurs particuliers à « en mettre un peu plus », à la maison comme au jardin, pour être sûr de l’effet d’un produit.

Il s’agit d’un secteur pour lequel la publicité devrait être interdite, à l’image de celle sur le tabac, pour les mêmes raisons de santé publique.

Sous le couvert du droit à l’information, cette campagne de désinformation sur la dangerosité des pesticides pour la santé et pour l’environnement est un pur scandale qu’il convient de dénoncer. C’est d’ailleurs ce que fait en France le Mouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures (www.mdrgf.org) en proposant aux citoyens de s’opposer à cette campagne. Des lettres types à envoyer aux journaux concernés sont proposées. A ce jour, la cyberaction compte plus de 4700 envois à chacune des rédactions visées. Une action en justice à l’encontre de l’UIPP et des rédactions ayant publié ces pubs est également en cours en France.


Renseignements :

  • Inter-environnement Wallonie
    Anne Thibaut et Véronique Bouttin, 081/255280-gsm 0479/497656
  • Réseau éco-consommation
    Thérèse Snoy et Edurne Gil ( 071/ 65 48 71)
    • Par exemple Marie-France Avril p. 107; Avantage Avril p. 151 ; Télérama du 13/03/05 et du 27/03/05
    • L’herbicide le plus utilisé dans le monde : le Roundup de Monsanto ( produit formulé à base de la matière active glyphosate) a longtemps joui d’une réputation d’innocuité vis-à-vis de la santé humaine et de l’environnement. Mais plusieurs études récentes semblent indiquer que ce produit, utilisé aussi bien par les agriculteurs que les services de voirie ou les jardiniers du dimanche, pourrait n’être pas aussi anodin que le clament ses promoteurs. Le Roundup serait même plus toxique que le glyphosate seul ! Or, aujourd’hui seul le principe actif est soumis aux principaux tests toxicologiques lors de la procédure d’autorisation.

Inter-Environnement Wallonie
boulevard du Nord, 6
5000 Namur
Tél: 081/255 281
Fax: 081/22 63 09
internet: www.iewonline.be

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