Nucléaire : mesdames et messieurs les parlementaires, ne votez pas une loi caduque !

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A quelques heures du vote sur la prolongation d’une partie du parc nucléaire, Inter-Environnement Wallonie invite les parlementaires de la majorité à un sursaut de lucidité afin de ne pas voter la prolongation des vieux réacteurs Doel 1 et Doel 2. Si le Parlement autorise cette ineptie, le mouvement environnemental examinera les recours susceptibles d’empêcher la mise en pratique de cette loi illégale et anti-démocratique.

Le jugement rendu au début du mois de juin par le tribunal de Bruxelles[Voir « [Un jugement du tribunal de Bruxelles nie les obligations internationales de la Belgique »]] dans le dossier opposant Greenpeace à l’Etat belge[Voir « [Nucléaire : Greenpeace assigne l’Etat belge en justice »]] n’y change rien : le projet de loi de la Ministre Marghem ne respecte pas les conventions internationales d’Espoo et d’Aarhus. « Le juge soutient la logique du gouvernement », selon la Ministre. Non, il a surtout choisi de ne pas se prononcer sur le fond de la question et l’obligation pour la Belgique d’organiser une consultation publique et une étude d’incidence environnementale en cas de prolongation de vieilles centrales nucléaires.

Le projet de loi porté par les partis de la majorité suédoise est caractéristique du manque de vision énergétique de notre pays. Et du peu de considération du citoyen. Le mouvement environnemental se réserve le droit d’examiner d’autres pistes juridiques, à l’instar d’une plainte à la Cour constitutionnelle et au Comité d’application de la Convention d’Espoo.

« La Ministre Marghem et ce gouvernement se croient visiblement au-dessus de leurs obligations internationales », avance Christophe Schoune, secrétaire général d’Inter-Environnement Wallonie. « La Ministre n’a pas hésité à mentir au Parlement, à plagier et à adapter à sa guise un avis d’un bureau d’avocats indépendants. Elle ignore également les recommandations du Conseil d’Etat et préfère réduire la population belge au silence. Son attitude ne relève certainement pas d’une société démocratique ouverte. Nous ne la laisserons pas faire et lui montrerons que même une Ministre se doit de respecter des règles internationales. »

Pour le mouvement environnemental, cette loi est également contreproductive et dangereuse. Nos vieilles centrales sont à la base des problèmes de sécurité d’approvisionnement en Belgique. Les maintenir en activité plus longtemps n’apportera aucune solution à court terme et ne fera qu’empirer la situation à plus long terme.
Les plus vieux réacteurs belges (Doel 1, Doel 2 et Tihange 1) ont été construits dans les années 1970 et ne répondent nullement aux exigences de sécurité de l’ère post-Fukushima. Si un nouveau réacteur du type Doel 1 et Doel 2 était construit aujourd’hui, il n’obtiendrait jamais les autorisations nécessaires. Notre gouvernement semble vouloir l’ignorer, quitte à faire courir un énorme risque aux 9 millions de personnes vivant dans un rayon de 75 km de la centrale nucléaire de Doel. Ainsi qu’à l’ensemble du pays[Voir « [Catastrophe nucléaire à Doel = faillite de la Belgique ! »]].

« Au lieu d’opter pour des alternatives durables comme le renouvelable et l’efficacité énergétique, la Ministre Marghem organise elle-même le black-out en s’accrochant coûte que coûte à une énergie non-fiable et risquée », conclut Christophe Schoune. « Le gouvernement suédois joue aux apprentis sorciers. Le mouvement environnemental demande deux minutes de lucidité aux parlementaires de la majorité. Il est encore temps de dire non à une solution du passé ».

Contacts :
Christophe Schoune, IEW, 0477.685.021, c.schoune@iew.be

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