Hier entre 19h55 et 20h, 20% des ménages ont éteint éclairage et appareils électriques pour exprimer leur préoccupation face au réchauffement global et leur désir de voir nos décideurs prendre les mesures concrètes et radicales que la situation exige. Inter-Environnement Wallonie, fédération des associations environnementales wallonnes, se réjouit de cette mobilisation réussie. Pour que ce coup d’éclat ne soit pas un coup de bluff, IEW appelle citoyens et politiques à franchir maintenant le fossé qui sépare encore trop souvent le geste symbolique de l’action concrète.
Il apparaît difficile de tirer un bilan quantitatif précis de l’extinction des feux organisée hier soir afin d’exprimer symboliquement la préoccupation de la population face au réchauffement global en cours et aux changements climatiques qui en résultent. Un chiffre est indiscutable : selon Elia, gestionnaire du réseau de transport de l’électricité, la consommation a baissé de 325 MW pendant ces cinq minutes. A titre de comparaison, la diminution enregistrée en France a été de 800 MW, soit un volume 2,5 fois supérieur … pour une population 6 fois plus importante. Cela corrrepond à une baisse de la consommation de 2,7% en Belgique et de 1% en France.
Par-delà cette donnée brute, toute extrapolation quant à la participation dépend fortement d’un certain nombre de présuppposés (part plus ou moins importante des entreprises et administrations ; nature de l’extinction réalisée, avec une fourchette allant de l’éclairage seul à l’ensemble de l’appareillage électrique…). Elia estime ainsi que la baisse de 365 KW enregistrée en Belgique équivaut à 300.000 ménages participants alors qu’en France, le Réseau de Transport de l’Electricité attribue la baisse de 800 KW à la participation de 3.000.000 de ménages. En appliquant le mode de calcul français à la Belgique, on arriverait à 1.200.000 ménages !
En se basant sur des hypothèses moyennes voire basses, on peut estimer que ce sont entre 600 et 800.000 ménages, soit entre 15 et 20% des ménages belges, qui ont participé à l’action et exprimé leur préoccupation face au changement climatique. C’est donc un réel succès dont on doit se féliciter… mais dont on ne peut se contenter. Le rapport présenté aujourd’hui à Paris par le GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) dresse en effet un état des lieux alarmant des changements climatiques en cours et il y a urgence d’agir si on veut en limiter – puisqu’il est déjà trop tard pour les éviter… – les conséquences économiques, sociales et environnementales.
Pour Inter-Environnement Wallonie, la mobilisation citoyenne de ce 1er février ne saurait donc être une fin en soi. Elle doit au contraire être le déclencheur d’une action de grande ampleur. Par-delà le geste symbolique posé hier, il importe que chacun(e) reconsidère ses manières de faire et de consommer pour adopter des comportements moins polluants et énergivores. Le politique doit quant à lui assumer pleinement ses responsabilités et faire de la lutte contre le réchauffement global le maître-étalon de ses choix et de ses décisions.
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