On vous l’avait annoncé début octobre et ça y est ! IEW a lancé un projet de science citoyenne à Liège pour analyser l’incidence du trafic sur la concentration de l’air en particules ultrafines. Pendant un mois et demi, nous avons placé des capteurs de particules ultrafines à la fenêtre de nos 12 participants. Rencontres, discussions, partages… Les résultats finaux ne sont pas encore disponibles mais grâce à ces moments d’échange, on a une meilleure compréhension de leur ressenti et de leurs inquiétudes face à cette problématique. Ils nous ont permis d’identifier les problèmes et pistes de solutions spécifiques à la Cité Ardente. On fait le point !
La science citoyenne, c’est le fait de produire des connaissances scientifiques avec la participation active et délibérée de professionnels non-qualifiés (ici, les citoyens). On a été un pas plus loin ! En plus de nous permettre d’avoir des données quantitatives sur la concentration en particules ultrafines dans leur rue, les participants ont pro-activement partagé leur vision de la problématique. De ces rencontres, on a retiré beaucoup d’informations sur les sources du problème, les « comportements aggravants », les potentielles pistes de solution, les ressentis d’une certaine partie de la population, les acteurs clés à contacter… On en attendait pas tant, ça nous donne envie de plus !
Un projet qui nous tient à cœur
Pour toutes ces raisons et pour d’autres développée ci-dessous, ce projet nous tient à cœur.
Tout d’abord parce que la voix de nos participant.e.s est forte et engagée. Relayer leur message, appuyé par des chiffres objectifs obtenus grâce aux appareils de mesure, aux acteurs de changements (administration communale, régionale …) sera, je le pense, percutant.
L’engagement des citoyens et leur connaissance de la ville et des acteurs clés nous donnent envie de co-construire la suite du projet : interpréter ensemble les résultats, réfléchir à une communication efficace et adaptée à la réalité de Liège, engager les acteurs pertinents… Cela rend la palette des possibles de notre projet encore plus colorée !
Et, finalement, comme le souligne les nouvelles lignes directrices de l’Organisation Mondiale de la Santé concernant la qualité de l’air, les informations disponibles concernant les particules ultrafines sont insuffisantes mais leur potentiel impact sanitaire est préoccupant. Ce projet contribue (à son échelle) à renforcer les recherches et connaissances sur les risques et sources de ces polluants.
Le message des participants
Les moments passés avec les citoyens lors de l’installation et désinstallation des appareils nous ont permis d’extraire un aperçu qualitatif de l’état de la qualité de l’air à Liège (au contraire de l’aperçu quantitatif qui sera disponible grâce à l’analyse des données). Ou en tous cas, comment certains citoyens la perçoivent.
Quel ressenti sur la qualité de l’air à Liège ?
La majorité des participants, si pas tous, estiment que la qualité de l’air à Liège est mauvaise, voire très mauvaise. Tous ne se sentent pas exposés de la même manière à proximité de chez eux, cela dépend en effet du trafic et de l’aménagement aux alentours mais aussi de la sensibilité de chacun. Mais ils ont tous affirmés être conscients de cette pollution et la ressentir – odeurs de gaz d’échappement – lors de leurs déplacements à pied ou en vélo.
Le fait de se rendre compte de la présence de cette pollution et de la « sentir » engendre des réactions différentes chez les uns et les autres. Certains sont inquiets de la situation car ils en ressentent directement les effets sur leur santé ou ont un proche qui en souffre (asthme, problèmes respiratoire). Beaucoup sont préoccupés et en colère face à l’inaction et au manque de changement, que ce soit au niveau politique ou individuel. On note, par exemple, de l’incompréhension vis-à-vis de certains comportements d’automobilistes (eg. conduite sportive et rapide) et vis-à-vis des axes routiers à grande vitesse et à deux bandes qui se trouvent en pleine ville, notamment les quais de la dérivation.
Les sources de problèmes
Le fait que Liège soit un ancien bassin industriel et que la ville soit située en fond de vallée jouent un rôle indéniable. Mais outre ces données historiques et géographiques, un mot revient à la bouche de tous les participants : le trafic.
Pour tous, la voiture occupe trop de place à Liège. Les voitures sont plus grosses, les comportements de conduites trop rapides et dangereux et les nombreux grands axes routiers favorisent une utilisation déraisonnée de la voiture.
En sus, les inquiétudes face à la pollution liée à l’aviation (Bierset) sont exacerbées par la venue du géant chinois du commerce en ligne Alibaba.
Et la suite ?
Lors de nos rencontres avec les participants, nous avons eu l’occasion d’échanger sur des pistes de solutions pour donner un peu d’air (frais) à Liège. Nous avons envie d’approfondir ces réflexions au cours de prochains ateliers et de construire ensemble notre message sur base des résultats finaux et de cet exercice ! La suite pour bientôt…
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