Pathétique…

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En conclusion d’une semaine où l’éventualité d’une augmentation des accises sur le diesel agita les rédactions et les cercles du pouvoir, les débats télévisés du week-end se proposaient de faire le point sur la question. A « Controverse » (RTL-TVi) comme à « Mise au point » (RTBF) on discuta donc de l’opportunité d’une mesure dont on se rendit vite compte qu’elle faisait l’unanimité politique contre elle. En effet, tous les participants à ces pow-wows médiatiques s’accordèrent, avec des nuances sémantiques plus ou moins fondées, sur le fait que taxer davantage était une très mauvaise idée, même si la taxe évoquée portait sur un produit bénéficiant d’un régime de faveur incompréhensible au regard de ses nuisances et si elle pouvait participer tant soit peu au colossal effort que nous serons contraint de faire pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre responsables d’un réchauffement global dont beaucoup peinent manifestement à mesurer les conséquences catastrophiques.

Dans la foulée, Bleus, Oranges et Rouges convinrent qu’il n’était pas non plus question de toucher au régime fiscal des voitures de société et même les Verts se gardèrent bien d’aller contre cette position populiste, s’efforçant de vendre leur idée de « Carte multimodale » sans jamais attaquer le régime que cette carte magique est sensée battre en brèche…
En fin de compte, seuls les représentants de la Fédération et un responsable du Conseil Supérieur des Finances gêné comme un ado faisant son coming-out défendirent le bien-fondé d’une augmentation des accises sur le diesel et la remise en cause des voitures de société.
Bref, en moins d’une semaine, on assista à un revirement politique aussi magistral que pathétique.

Certes, une taxe n’est jamais populaire et les politiques y réfléchissent toujours deux fois avant de se mettre les électeurs à dos. Certes, le contexte dans lequel cette mesure a été présentée n’était pas le plus propice à la faire accepter, la dimension environnementale de la chose étant reléguée derrière son opportunité budgétaire. Il n’en reste pas moins vrai que l’augmentation envisagée était à la fois nécessaire et légitime et que son abandon constitue un signal on ne peut plus négatif et témoigne de la difficulté pour ne pas écrire l’impossibilité de mettre en cause l’autocentrisme de nos sociétés. Un autocentrisme dont il conviendrait de rappeler plus souvent le coût non seulement pour l’environnement mais aussi pour le budget de l’état et la sécurité sociale. Car ce que les possesseurs de voitures sont emmenés à payer n’est pas une rançon versée à un Etat prenant la mobilité en otage mais une contribution (insuffisante, les chiffres sont sans équivoques) aux frais que l’utilisation de ce véhicule génèrera pour la société.

Un des débats du week-end avait pour titre : « Voiture et automobiliste, les éternelles vaches à lait ? ». Il eut été plus judicieux de parler de « vaches sacrées »

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 Communiqué de presse : « Le diesel va augmenter. Enfin ! »

 Carte blanche : « La fiscalité verte, c’est taxer autrement, pas taxer davantage. »