Interdisons les PFAS à la source !
Le robinet des PFAS doit être fermé, sans exception. Les PFAS présentent une multitude de risques sanitaires scientifiquement établis. Affaiblissement de notre système immunitaire, problèmes de fertilité, … cette liste ne cesse de s’allonger!
Les coûts de santé et les souffrances humaines occasionnés par l’amiante et le DDT au cours des dernières décennies devraient nous inciter à appliquer le principe de précaution et endiguer la propagation des PFAS sans tarder.
Nos décideurs politiques doivent protéger notre santé: leur responsabilité est claire!
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Les PFAS sont dangereux et doivent être interdits
Sans rentrer dans les détails de leur composition chimique, les PFAS – prononcé « Piface » et acronyme d’alkyls perfluorés et polyfluorés – désignent une famille de 4700 produits chimiques de synthèse.
On en retrouve un peu partout : ustensiles de cuisine antiadhésifs, emballages alimentaires, peintures, textiles, cosmétiques, produits d’entretien, mousses ignifuges, produits électroniques, fil dentaire… Leurs propriétés ? Ils résistent à l’eau, à l’huile, à la graisse, à la chaleur, sont non-tachants, …
Le problème, c’est que les PFAS sont « indestructibles » dans l’environnement et dans l’organisme. Ils font partie des « produits chimiques éternels ». Dans les PFAS, les liens entre les atomes de fluor et de carbone sont tellement forts qu’ils rendent presque impossible leur dégradation.
Ces substances sont facilement solubles dans l’eau et se retrouvent vite dans nos sols et eaux souterraines, … En plus d’être transportées par l’eau, elles sont facilement véhiculées par l’air. Au-delà de leur diffusion dans l’environnement (air – sol – eau), nous y sommes exposés dès qu’on utilise un produit qui en contient !
En s’accumulant dans l’organisme, ils peuvent également entraîner des problèmes de santé tels que des lésions hépatiques, des maladies thyroïdiennes, de l’obésité, des problèmes de fertilité, des cancers (reins, testicules, …), une mauvaise élimination du cholestérol, une perturbation des fonctions endocriniennes et immunitaires, …
Toutes ces particularités font qu’il est nécessaire de limiter à la source les pollutions de PFAS dans l’environnement si nous souhaitons réduire les risques sanitaires associés. Certains ont déjà fait l’objet d’interdiction (PFOA et PFOS) mais il demeure plusieurs milliers de substances appartenant aux PFAS qui se répandent dans l’environnement.
Le problème s’aggrave de jour en jour et il est grand temps que nos décideurs politiques prennent leur responsabilité en fermant le robinet des PFAS, au nom de notre santé!
Que faut-il faire ?
Toutes les sources de PFAS nocifs pour notre santé et pour l’environnement doivent être éliminées. L’industrie chimique doit s’engager à trouver des alternatives plus sûres et plus durables. Nos décideurs politiques doivent prendre des mesures fortes pour remettre les industries dans le droit chemin:
- La Belgique doit voter en faveur d’une interdiction européenne de tous les PFAS dédiés aux usages non-essentiels (*)
- La Belgique doit travailler à l’élaboration d’un plan national de substitution et d’élimination progressive qui remplace les PFAS dans les produits de consommation par des alternatives sûres.
*Les dérogations ne sont possibles que pour les « utilisations essentielles », c’est-à-dire les utilisations cruciales pour la santé, la sécurité, le bon fonctionnement de la société, et pour lesquelles il n’existe actuellement aucune solution de remplacement. Ces dérogations doivent être limitées dans le temps et faire l’objet d’un réexamen régulier.
Votre voix compte !
Voulez-vous contribuer à mettre fin à la pollution par les PFAS ? Voulez-vous protéger votre environnement et vos proches des risques pour la santé que représentent plus de 4 700 PFAS ?
Signez notre pétition pour exiger de nos décideurs politiques qu’ils s’engagent à interdire les PFAS à l’échelle européenne et qu’ils continuent à travailler sur une politique wallonne et fédérale ambitieuse pour éliminer progressivement les PFAS de notre environnement. Faites entendre votre voix et rappelez aux gouvernements leur responsabilité de protéger notre santé. Le robinet des PFAS doit être fermé !
Oui, je signe la pétition
Je veux que le Belgique élimine progressivement les PFAS !
Signez la pétition : rejoignez-nous pour demander aux gouvernements de fermer le robinet des PFAS. Ces substances nous exposent à de sérieux problèmes de santé (affaiblissement du système immunitaire, augmentation du cholestérol, lésions hépatiques, risque de fausse couche, perturbations hormonales, cancers,…). Le gouvernement doit agir pour protéger notre santé et notre environnement des effets nocifs de ces produits chimiques.
Oui, je soutiens ces demandes :
- La Belgique doit voter en faveur d’une interdiction européenne de tous les PFAS dédiés aux usages non-essentiels (*)
- La Belgique doit travailler à l’élaboration d’un plan national de substitution et d’élimination progressive qui remplace les PFAS dans les produits de consommation par des alternatives sûres.
Pour en savoir plus sur la façon dont nous protégeons vos données, cliquez ici.
Vous voulez en savoir plus sur les PFAS ? Lisez les réponses aux questions fréquemment posées ici.
*Les dérogations ne sont possibles que pour les « utilisations essentielles », c’est-à-dire les utilisations cruciales pour la santé, la sécurité, le bon fonctionnement de la société, et pour lesquelles il n’existe actuellement aucune solution de remplacement. Ces dérogations doivent être limitées dans le temps et faire l’objet d’un réexamen régulier.
Les PFAS : questions fréquemment posées
L’abréviation PFAS est un nom générique pour plus de 4 700 substances per- et polyfluoroalkyles. Il s’agit de produits chimiques composés, entre autres, d’une combinaison de composés fluorés et de groupes alkyles (molécules contenant du carbone et de l’hydrogène).
En plus d’être imperméables à l’eau, à la saleté et à la graisse, les PFAS sont très résistants aux températures élevées et assez stables en présence d’autres produits chimiques.
En raison de leurs propriétés, ils sont souvent utilisés dans des applications industrielles et rentrent dans la composition d’une multitude de produits de consommation.
Les PFAS ne sont pas naturellement présents dans notre environnement. Ils sont fabriqués par l’industrie chimique. Ils sont appelés « polluants éternels » car ils ne se dégradent pas ou peu dans l’environnement et parce qu’ils s’accumulent dans le corps humain ainsi que dans les autres organismes vivants.
Parmi les PFAS, on peut citer le PFOS (acide perfluorooctane sulfonique), le PTFE (polytétrafluoroéthène, connu sous le nom de marque Teflon), l’APFO (acide perfluorooctanoïque) et les substances GenX (souvent utilisées comme alternative à l’APFO). Bref, des noms barbares, aux effets sanitaires tout aussi brutaux.
Les PFAS sont des « polluants éternels » : ce sont des produits chimiques qui ne se décomposent pas ou très peu. Ils polluent l’air, l’eau et le sol et s’accumulent dans les plantes, les animaux ainsi que dans nos organismes.
Plusieurs types de PFAS ont été trouvés dans des échantillons de sang de citoyens de différentes régions d’Europe (dont en Belgique), à des concentrations jugées néfastes pour notre santé.
La recherche scientifique a déjà établi un lien entre l’exposition accrue aux PFAS et l’affaiblissement du système immunitaire, l’augmentation du taux de cholestérol, la perturbation des fonctions hépatiques et thyroïdiennes, l’augmentation du nombre de fausses couches, la perturbation hormonale, l’augmentation du risque de cancer,… Plus le temps passe, plus les scientifiques tirent la sonnette d’alarme face à cette liste qui s’allonge.
Les PFAS sont omniprésents. En contaminant tous les milieux (air, sol, eau), ces substances s’immiscent dans tous les organismes vivants (humains, animaux, plantes).
En 2023, le journal français Le Monde a publié une étude sur la pollution aux PFAS en Europe : le « Forever Pollution Project ». Pendant plusieurs mois, des données ont été collectées dans des milliers de lieux afin de créer une « carte de la pollution éternelle ». Cette carte montre pour la première fois l’ampleur de la pollution de l’Europe par les PFAS. Cliquez ici pour consulter la carte. Vous y trouverez des sites industriels où les PFAS sont produits et / ou utilisés, ainsi que différents sites connus ou suspectés d’être contaminés.
Au total, pas moins de 23 000 sites se sont révélés contaminés par des PFAS. C’est en Belgique que les niveaux de contamination sont les plus élevés! Une étude commandée par les autorités scandinaves estime même ce nombre à 100 000, principalement concentrés autour des régions productrices de PFAS. Il faudrait dépenser 95 milliards d’euros pendant les 20 prochaines années si nous souhaitions décontaminer l’Europe de la pollution aux PFAS. La facture monte à 2000 milliards d’euros si on se donne l’ambition d’également décontaminer les PFAS émergents (à chaine courte).
Les PFAS peuvent se retrouver dans notre environnement de différentes manières.
- Les entreprises qui produisent et/ou utilisent ces substances les répandent généralement via leurs eaux usées ou leurs émissions atmosphériques.
- Lorsque nous utilisons des lubrifiants et des imperméabilisants contenant des PFAS, par exemple pour les textiles et le cuir, des PFAS sont libérés.
- Lorsque des produits contenant des PFAS se retrouvent dans les déchets, les substances peuvent se répandre au cours du processus de traitement des déchets. Les entreprises de gestion des déchets sont donc tenues de prendre des mesures limitant la propagation des PFAS.
Auparavant, les mousses anti-incendie contenaient les composés PFAS, PFOS et PFOA. Lors d’exercices ou d’interventions réelles, ces substances étaient alors libérées dans le sol et les eaux souterraines. Depuis juin 2011, les PFOS sont interdits dans les mousses anti-incendie. Depuis juillet 2020, les extincteurs contenant du PFOA ne peuvent plus être vendus, mais les appareils et installations existants peuvent encore être utilisés jusqu’en juillet 2025, à quelques exceptions près.
Par l’alimentation
Certains aliments peuvent introduire de faibles doses de PFAS dans notre organisme. Le poisson, les crustacés, les abats, les œufs et les produits laitiers peuvent présenter une teneur importante en PFAS, mais les fruits et les légumes sont également des vecteurs non-négligeables. De manière générale, les produits alimentaires cultivés dans les régions contaminées peuvent contenir des PFAS. Enfin, les emballages alimentaires en contenant peuvent également contaminer nos aliments .
Par l’eau de distribution
L’eau potable contaminée peut également nous exposer aux PFAS. Cette contamination est généralement localisée et liée à une installation spécifique, telle qu’une usine où les PFAS ont été produits / utilisés, ou encore des terrains d’entraînement où de la mousse anti-incendie contenant des PFAS a été utilisée.
Par ingestion directe
Nous pouvons être exposés aux PFAS par les voies respiratoires et digestives. Les produits traités avec des PFAS pour les rendre résistants à l’eau et à la saleté ne présentent pas de risque pour la santé lors d’une utilisation normale et tant qu’ils sont intacts. En cas d’usure, ces produits peuvent libérer des PFAS capables de pénétrer dans notre corps par la respiration ou la digestion.
Par la peau
Dans une moindre mesure et dans certains cas particuliers, les PFAS peuvent être absorbés par la peau. Le degré d’exposition dépend de la manière dont on utilise le produit ainsi que de son état. Par exemple, le port de vêtement contenant des PFAS peut libérer des substances chimiques. On ne sait pas encore suffisamment dans quelle mesure les PFAS pénètrent à travers la peau. Des recherches supplémentaires sont donc nécessaires.
Le risque d’exposition varie selon les régions. La Région wallonne fournit des conseils pour réduire davantage l’exposition aux PFAS. En voici quelques exemples :
- Variez suffisamment les aliments, tant au niveau du type de produits alimentaires que de leur provenance, et rincez toujours les fruits et légumes à l’eau tiède.
- Utilisez des ustensiles en acier inoxydable ou en fonte. Pour les poêles antiadhésives, utilisez uniquement des cuillères en bois afin d’éviter d’endommager le revêtement antiadhésif. Apportez les vieilles poêles antiadhésives au parc de recyclage dès qu’elles sont rayées ou endommagées.
- Vérifiez les étiquettes des cosmétiques et des produits de soins personnels. Évitez les produits portant les mentions « PFC », « PTFE » (téflon), « fluor(o) » et « perfluor(o) ». Le fluor contenu dans le dentifrice n’est pas un PFAS et renforce les dents.
- Lavez-vous les mains régulièrement, surtout après avoir joué à l’extérieur et travaillé dans le jardin.
- Évitez d’utiliser des produits d’imprégnation contenant des PFOS/PFOA. N’utilisez jamais ces produits à l’intérieur.
Les PFAS sont à la fois hydrofuges, antisalissants et antigraisse, et résistants aux températures élevées ; ils sont donc utilisés dans de nombreux produits industriels et ménagers.
Voici quelques catégories de produits dans lesquels les PFAS peuvent être présents :
- Produits de soins et cosmétiques :
- crèmes pour le visage,
- fond de teint,
- eye-liner,
- mascara,
- rouge à lèvres,
- vernis à ongles,
- fard à joues,
- fil dentaire,
- produits de soins capillaires,
- produits menstruels.
- Textiles et articles en cuir :
- vestes d’extérieur,
- chaussures,
- tapis.
- Produits ménagers et de nettoyage :
- imperméabilisants,
- lubrifiants,
- produits de nettoyage.
- Matériaux en contact avec les aliments :
- poêles et casseroles antiadhésives,
- emballages de produits alimentaires et de restauration rapide (ex. carton pizza),
- papier sulfurisé.
Heureusement, certains produits ne contiennent pas de PFAS : des entreprises du monde entier travaillent déjà sur des alternatives sûres. En cas de doute, lisez attentivement les étiquettes ou demandez au fabricant plus d’informations sur la composition du produit.
Les PFAS regroupent plus de 4 700 substances aux désignations diverses. Il est donc difficile d’éviter ces substances sur la base d’une liste d’ingrédients / composants.
Les fabricants ne sont pas obligés de mentionner l’utilisation des PFAS, mais ceux qui ne le font pas le mentionnent parfois explicitement. Il convient de noter que même si un produit indique qu’il est exempt de PFOS ou de PFOA, d’autres PFAS peuvent être présents. Choisissez donc des produits portant une ou plusieurs des mentions suivantes : Sans PFC, sans PFAS, sans fluorocarbures ou sans substances fluorées. Cette mention indique que le produit ne contient pas de PFAS.
NB: Le fluor contenu dans le dentifrice n’est pas un PFAS et renforce les dents.
Vous ne trouvez pas d’informations sur l’emballage du produit concernant la présence de PFAS ? Dans ce cas, vous pouvez contacter le fournisseur: un fournisseur est tenu de fournir gratuitement des informations sur les substances préoccupantes dans un délai de 45 jours. L’application gratuite Scan4Chem vous permet de savoir si un produit contient des substances préoccupantes ou d’envoyer une demande d’informations à un fournisseur.
En faisant donc attention et/ou en demandant des informations supplémentaires, vous pouvez éviter l’achat et l’utilisation de substances nocives dans votre quotidien. Outre l’avantage sanitaire obtenu, vous encouragez aussi les commerçants et les producteurs à rechercher des alternatives sûres.
- Signez notre pétition et exigez que la Belgique prenne des mesures pour éliminer les PFAS de notre environnement afin qu’ils ne se retrouvent pas dans nos organismes.
- Informez-vous sur les effets nocifs des PFAS. Parlez-en avec votre famille, vos amis, vos collègues et expliquez-leur pourquoi il est si important de réduire l’utilisation et l’exposition à ces substances. Plus nous parlerons de ce problème et des solutions possibles, plus nous agirons rapidement.
- Utilisez des produits sans PFAS. Un produit ne contient pas de PFAS si vous voyez l’une des mentions suivantes sur l’emballage : Sans PFC, sans PFAS, sans fluorocarbures ou sans substances fluorées. L’application gratuite Scan4Chem vous permet non seulement de savoir si un produit contient des substances préoccupantes mais également d’envoyer une demande d’information à un fournisseur.
- En choisissant des produits sans PFAS, vous encouragez les commerçants et les producteurs à opter pour des alternatives sûres.
Les PFAS sont utilisés dans certains pesticides pour renforcer la stabilité et l’efficacité de ces derniers sur les cultures. Ces pesticides sont en partie responsables de la présence du composé TFA (Acide trifluoroacétique) dans notre eau potable. L’UE travaille sur une réglementation visant à limiter les PFAS en Europe, mais les pesticides PFAS ne sont pas couverts par cette mesure. C’est pourquoi, Canopea demande l’interdiction des pesticides contenant des PFAS.
La situation en Belgique
Dans notre pays, il n’y a toujours pas d’interdiction générale des PFAS. Seuls, le PFOS et le PFOA, deux substances membres de la famille chimique des PFAS, sont interdits depuis 2008 et 2020, respectivement.
La situation en Europe
Il n’existe pas encore d’interdiction générale au niveau européen, mais cela pourrait (et devrait) changer!
En janvier 2023, cinq pays européens (Pays-Bas, Allemagne, Danemark, Suède et Norvège) ont soumis une proposition de restriction à l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) : ils demandent l’interdiction de la production, de l’utilisation et de l’importation de tous les PFAS non essentiels*.
L’ECHA travaille actuellement à une évaluation des risques et à une analyse socio-économique des coûts et des bénéfices. Dès qu’elle sera prête, l’agence soumettra à la Commission européenne une proposition de restriction remaniée.
Tous les États membres de l’UE, y compris la Belgique, devront alors voter sur la proposition de restriction remaniée. Les restrictions ne devraient pas entrer en vigueur avant 2029.
*Les PFAS sont également utilisés dans des applications critiques (et qualifiées d’essentielles) pour la santé, la sécurité et le fonctionnement de la société ; des alternatives ne sont pas (encore) toujours disponibles pour remplacer ces PFAS.
Si nous voulons protéger l’état de l’environnement ainsi que de notre santé qui en dépend, il est nécessaire d’arrêter de la production des PFAS sans attendre.
La communauté scientifique, les professionnels de santé et les associations environnementales préconisent donc de s’attaquer à la source. La production de PFAS doit cesser.
Par conséquent, Canopea plaide pour que :
1. La Belgique doit voter en faveur d’une interdiction européenne de tous les PFAS.
En janvier 2023, cinq pays européens (les Pays-Bas, l’Allemagne, le Danemark, la Suède et la Norvège) ont soumis une proposition de restriction à l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) demandant une interdiction de la production, de l’utilisation et de l’importation de tous les PFAS non-essentiels*. L’ECHA travaille actuellement à une évaluation des risques et à une analyse socio-économique des coûts et des bénéfices. Dès qu’elle sera prête, l’agence soumettra à la Commission européenne une proposition de restriction remaniée. Tous les États membres de l’UE, y compris la Belgique, devront alors voter sur la proposition de restriction remaniée. Les restrictions ne devraient pas entrer en vigueur avant 2029.
L’affaiblissement de la réglementation est soumise à un intense lobbying industriel . Les géants de la chimie dépensent ainsi des millions d’euros en lobby pour influencer les décideurs européens. L’intégrité de la proposition de restriction en cours de rédaction est donc menacée. C’est pourquoi, nous demandons instamment à nos décideurs politiques de continuer à plaider en faveur d’une interdiction européenne des PFAS.
L’élimination progressive de l’ensemble des PFAS préoccupants dans toute l’Europe est cruciale. Nous devons également éviter que des produits de substitution de la famille des PFAS, tout aussi nocifs, n’arrivent sur le marché. De plus, une élimination complète encouragera l’industrie à innover, à développer et à appliquer des alternatives aux PFAS.
*Les dérogations ne sont possibles que pour les « utilisations essentielles ». Il s’agit d’utilisation nécessaires et critiques pour la santé, la sécurité et le fonctionnement de la société, pour lesquelles il n’existe actuellement aucune alternative. Ces dérogations doivent être limitées dans le temps et faire l’objet d’un réexamen régulier.
2. L’Europe doit élaborer une stratégie pour toutes les substances chimiques préoccupantes
La crise des PFAS est un cas emblématique des enjeux globaux à résoudre en matière de produits chimiques. Nous demandons donc instamment à nos décideurs politiques de travailler sur la stratégie européenne pour des produits chimiques durables et inoffensifs.
En outre, la législation européenne visant à contrôler les risques liés aux produits chimiques – le règlement REACH – doit également être révisée. REACH, abréviation de Registration, Evaluation, Authorisation and Restriction of Chemicals (enregistrement, évaluation, autorisation et restriction des produits chimiques), oblige l’industrie à s’assurer de la sécurité des produits chimiques avant de les mettre sur le marché. Aujourd’hui, REACH ne parvient pas à contrôler la pollution chimique croissante et ses répercussions négatives. La révision de REACH devrait donc imposer des processus d’évaluation plus stricts lors de la mise sur le marché de nouveaux produits chimiques.
3. Nous devons partager nos connaissances sur les substances préoccupantes au niveau international
Nous plaidons pour que la Wallonie et la Belgique partagent les connaissances scientifiques acquises sur les substances préoccupantes au niveau international et que nous coopérions pour soumettre des propositions de restriction sur les substances nocives.
4. La Belgique doit élaborer un plan national de substitution et d’élimination progressive afin de remplacer les PFAS par des alternatives sûres dans les produits de consommation
Il faudra des années avant que l’interdiction européenne des PFAS ne prenne effet, mais entre-temps, les PFAS continuent de nuire à notre santé et à l’environnement. C’est pourquoi, nous demandons à la Belgique de prendre des mesures au niveau national telles que la mise en place d’un plan ambitieux de substitution et d’élimination progressive afin de remplacer les PFAS dans les produits de consommation par des alternatives sûres. Celles-ci sont déjà disponibles.
5. La Wallonie doit renforcer ses actions pour protéger des substances préoccupantes notre santé et l’environnement
La crise des PFAS que connait la Wallonie, suite à la contamination de l’eau de distribution de différentes communes sur le territoire, a amené les autorités à déployer une série de mesures.
Nous estimons qu’il s’agit à ce jour de mesures nécessaires mais non suffisantes pour limiter sérieusement notre exposition à ces polluants éternels.
À cette fin, la Wallonie doit compléter la liste des substances préoccupantes à éliminer en priorité d’ici 2030. Pour ce faire, une coopération structurelle avec les autres régions est nécessaire.
6. Entreprises : n’attendez pas les réglementations pour vous débarrasser des PFAS
Canopea invite les entreprises à bannir les PFAS de leurs produits avant même qu’une réglementation spécifique ne l’exige. Nous encourageons également les entreprises à rejoindre le mouvement No to PFAS. Cette coalition commerciale est tirée par ChemSec, une organisation suédoise à but non lucratif qui préconise des règles plus strictes pour les produits chimiques potentiellement dangereux.