Dans le cadre de la finalisation du Plan National Energie Climat (PNEC), des discussions ont actuellement lieu entre les gouvernements du fédéral et des régions sur les objectifs d’incorporation d’agrocarburants dans l’essence et le diesel. L’objectif est d’aboutir à un accord en ce début de semaine. Même s’il s’agit d’une compétence fédérale, le gouvernement flamand souhaite une augmentation de 150% de l’usage des agrocarburants en Belgique d’ici 2030. Ceci induira un surcoût élevé pour le citoyen.
Pour une même quantité d’énergie, les agrocarburants coûtent un peu plus cher que les carburants fossiles. Avec actuellement 5,5% d’agrocarburants dans l’essence et le diesel en moyenne, le surcoût total pour les citoyens belges s’élève à environ 250 millions d’euros par an [1].
Le maintien de ce niveau jusqu’en 2030 mènerait à un surcoût cumulé d’environ 2,5 milliards d’euros. Mais si la Belgique passe de 5,5% à 14% d’incorporation, comme demandé par le gouvernement flamand, le surcoût risque d’augmenter fortement. D’autant que le nouvel objectif reposerait en partie sur des agrocarburants dits « avancés », qui sont plus chers.
Pour Inter-Environnement Wallonie, il s’agit d’une politique inefficace et contre-productive. Le bilan climatique réel des agrocarburants utilisés en Belgique est négatif : ils causent en moyenne plus d’émissions de gaz à effet de serre que les carburants fossiles. Leur production met par ailleurs l’environnement, la biodiversité et les communauté locale sous pression, notamment dans les pays du Sud touché par la déforestation. Ils conduisent à une concurrence exacerbée pour l’usage des sols, et impactent les marchés alimentaires.
Voir notre rapport : Évaluation de la politique belge d’incorporation d’agrocarburants
La fédération des organisations environnementales demande donc aux gouvernements de réduire l’usage des agrocarburants, au lieu de l’augmenter (en particulier pour les agrocarburants de première génération). Il est par ailleurs nécessaire de prendre des mesures fortes pour rendre notre mobilité plus durable.
[1] Sur base d’un surcoût d’environ 1,3 cent par MJ pour les agrocarburants par rapport aux carburants fossiles remplacés. Les pourcentages exprimés ici concernent le contenu énergétique (et non le volume).