Ce mardi 21 février, la station de mesure de la qualité de l’air de Marchienne-au-Pont a enregistré (1) , pour la 36ème fois depuis le début 2006, une concentration de particules fines supérieure à 50µg/m3. En moins de deux mois, le quota de 35 jours annuels de dépassement de ce seuil autorisé par la Commission européenne a donc été explosé !
Face à cette situation, à la nature inquiétante des relevés opérés sur l’ensemble du territoire et aux enjeux de santé publique qui y sont liés, Inter-Environnement Wallonie rappelle l’urgence de prendre des mesures structurelles radicales pour lutter contre la pollution atmosphérique.
Depuis le 1er janvier 2005, l’Europe autorise un maximum annuel de 35 dépassements journaliers du seuil de 50 µg/m3 de concentration de particules fines dans l’air.
Or, ce mardi, la station de mesure de Marchienne-au-Pont a enregistré son 36ème jour de dépassement depuis le 1er janvier 2006 !… Si cette station est bien la plus « polluée » des 47 disséminées sur le territoire belge (dont 9 en Wallonie), sa situation n’a pourtant rien d’extraordinaire : les mesures effectuées dans l’ensemble des stations depuis le début de l’année font en effet apparaître que 23 d’entre elles ont enregistré en sept semaines plus de la moitié des jours de dépassement autorisés annuellement… On peut donc estimer qu’en de nombreux endroits le quota fixé par la directive européenne ne tiendra plus très longtemps.
Emises dans l’atmosphère par les processus de combustion (trafic routier – notamment les véhicules diesel, chauffage, industrie, incinération des déchets…), les particules fines sont particulièrement dangereuses pour la santé car, en raison de leur très faible diamètre, elles atteignent les plus étroites ramifications des bronches et engendrent des complications respiratoires et cardio-vasculaires. On estime ainsi que l’espérance de vie des Belges est amputée de 14 mois en raison de l’inhalation de particules fines (rapport CAFE – Clean Air For Europe).
Pourtant, en 2005, le quota annuel de dépassement du seuil a été dépassé dans 23 stations sans donner lieu à une véritable réaction politique.
La Région Wallonne a adopté en 2000 un arrêté sensé transposer la directive européenne sur la gestion de la qualité de l’air mais celui-ci se révèle incomplet, faisant notamment l’impasse sur les sanctions prévues en cas de violation des normes et sur un plan de mesures structurelles qui permettraient d’éviter de tels dépassements, plan annoncé par le cabinet du ministre de l’Environnement, Benoît Lutgen, mais toujours pas adopté par la Région. Le triste record de Marchienne-au-Pont fait apparaître l’urgence d’un tel plan contenant des mesures concrètes de réduction des émissions de polluants.
Tout en insistant sur l’urgence d’une réaction, Inter-Environnement Wallonie rappelle que les mesures prises ne devront pas viser à un évitement des pics de pollution mais bel et bien à une éradication de celle-ci. Une pollution de fond restant en-deçà des seuils critiques s’avère en effet tout aussi nocive, sinon plus, que ses pics (sur)médiatisés. Outre la mise en place de filtres sur les installations, il est donc primordial de modifier les comportements qui sont à l’origine de la pollution quotidienne. Cela passera notamment par l’utilisation rationnelle de l’énergie et une réduction significative des déplacements routiers au profit des modes de transport doux et des transports en commun.
Contacts :
Annick Vanderpoorten, chargée de mission « Air/Politique industrielle » : 081.255.290 – 0477.495.434
Véronique Bouttin, chargée de mission « Santé » : 081.255.255
Pierre Titeux, attaché de presse : 081.255.284 – 0479.497.656
(1) Données de la Cellule Interrégionale de l’Environnement (www.irceline.be)