Trop souvent, les combats environnementaux se distinguent des luttes sociales. Divergence des revendications, fragmentation des acteurs mobilisés, … ce clivage est parfois tel que certaines mesures écologiques sont taxées d’anti-sociales. Et pourtant, n’y aurait-il pas un dénominateur commun, une convergence des luttes envisageable et enviable ?
Les pollutions environnementales ont des impacts sanitaires considérables sur la santé humaine. S’il s’agit d’un enjeu de santé publique, il s’agit également d’un enjeu de justice sociale et environnementale. En effet, selon notre lieu de vie, notre âge, notre niveau socio-économique, … nous ne sommes pas tous exposés de la même manière à ces pollutions et à leurs conséquences sur la santé. Coup d’œil sur une série d’inégalités et d’injustices environnementales.
Environnement et bien-être des enfants
En 2022, l’UNICEF publiait un rapport1 comparant le bien-être des enfants dans différents « pays riches ». Les auteurs y passent à la loupe plusieurs pays de l’OCDE/UE afin d’analyser la qualité de l’environnement pour les enfants qui y habitent.
Les enfants ont-ils accès à de l’eau propre et/ou potable ? Respirent-ils un air de bonne qualité ? Leurs maisons sont-elles exemptes de plomb et de moisissures ? Combien d’enfants vivent dans des logements surpeuplés ? Combien d’entre eux ont accès à des espaces verts, à l’abri du trafic routier ?
Il s’agit là de questions essentielles si l’on souhaite limiter les problèmes de santé physique, mentale, mais également les aptitudes cognitives chez l’enfant.
Les résultats montrent que la richesse d’une nation ne garantit pas un environnement sain. Beaucoup trop d’enfants sont privés d’un logement sain, ce qui nuit de manière irréversible à leur bien-être actuel et futur. Au-delà de l’environnement immédiat des enfants, la surconsommation dans certains des pays les plus riches du monde détruit l’environnement des enfants (actuels et à venir) à l’échelle mondiale.
Le rapport se concentre sur les questions suivantes :
- Comment les facteurs environnementaux affectent-ils le bien-être des enfants ?
- Comment les pays les plus riches du monde s’en sortent-ils en termes de fourniture d’un environnement sain dans lequel les enfants peuvent vivre, se développer et s’épanouir ?
- Quelles actions ces pays peuvent-ils entreprendre pour améliorer l’environnement dans lequel vivent les enfants ?
L’étude compare 39 pays membres de l’OCDE et/ou de l’UE. Pour mener cette comparaison, le lien entre le bien-être de l’enfant2 et les conditions environnementales est abordé par les trois piliers repris dans la figure ci-dessous et décrits dans les paragraphes suivants :
Le monde de l’enfant : effets directs et tangibles de l’interaction des enfants avec leur environnement, tels que la consommation d’air et d’eau et l’exposition à des substances dangereuses. Voici une liste non-exhaustive des indicateurs pris en considération : | Qualité de l’air : nombre d’années de vie en bonne santé perdue Consommation d’eau : Installations d’eau salubre, d’assainissement et de lavage des mains Exposition à des substances dangereuses : empoisonnement au plomb3, pollution aux pesticides4,… La pollution acoustique produit également divers effets néfastes sur la santé. Elle est notamment associée à des issues de grossesses défavorables, au stress et à une réduction du fonctionnement cognitif et des performances scolaires |
Le monde autour de l’enfant : Les environnements naturels et artificiels avec lesquels les enfants interagissent directement, tels que les espaces verts et la circulation routière. Parmi les facteurs pris en compte, on retrouve notamment : | L’humidité et la moisissure sont des facteurs de risque environnemental majeurs au sein des foyers qui contribuent à la survenue d’infections des voies respiratoires supérieures, d’asthme et de bronchites La surpopulation (à domicile) : fléau qui frappe plus d’un foyer sur quatre dans sept pays et qui a des effets néfastes sur les résultats d’apprentissage des enfants. Disposer d’un espace calme à soi procure de l’intimité et un environnement propice aux études Espaces verts : une corrélation positive a été établie entre les espaces verts, considérés par l’OMS comme un déterminant social de la santé, et la satisfaction dans la vie des jeunes Circulation routière : les accidents de la route comptent parmi les causes les plus importantes de décès d’enfants dans le monde |
Le monde en général : Les aspects plus larges des environnements physiques et politiques qui entourent les microsystèmes des enfants aux niveaux régional, national et mondial, tels que les émissions de gaz à effet de serre, les déchets électroniques… : | Certains pays riches ont un impact environnemental particulièrement néfaste, proportionnellement à la taille de leur population Production de déchets : si la production de déchets ménagers ne fait qu’augmenter dans les « pays riches », il en va de même pour notre relargage de déchets électroniques et électroniques (DEE), contenant pléthore de substances toxiques (mercure, cadmium, plomb, …) avérées nocives pour le corps et le cerveau. En 2019, seuls 17.4% des déchets électriques et électroniques (DEE) produits dans le monde ont été collectés et recyclés5. Selon l’ONU, la quantité de DEE a augmenté de 21% en cinq ans. L’étude rappelle également ce constat effarant : si toutes les personnes sur Terre vivaient comme un habitant belge moyen, il faudrait 4,1 planètes pour maintenir notre consommation et mode de vie actuel, presque qu’autant que pour un habitant des Etats-Unis (5 planètes). Le graphique ci-dessous reprend l’évolution de l’empreinte écologique pour la Belgique au cours des dernières décennies. |
Dans le classement final de l’UNICEF, ce sont l’Espagne, l’Irlande et le Portugal qui font parties des meilleurs élèves européens, aussi bien pour la qualité de l’environnement intra-muros qu’à l’étranger.
Tandis que certains pays nordiques (Islande, Norvège, Finlande et Pays-Bas) garantissent un environnement de qualité pour leurs enfants mais contribuent à dégrader de manière significative l’environnement global.
Quant à la Belgique, elle fait partie des mauvais élèves, en occupant la 36ème place du classement… rejoignant les autres cancres tels que l’Australie, le Canada, et les Etats-Unis. Un des chiffres interpellant concernant notre pays : « en Belgique, plus d’un enfant sur 12 vit dans des régions associées à un risque de pollution aux pesticides élevé ». Une proportion inquiétante, ne semblant pas diminuer malgré les nombreux Plans de Réduction des Pesticides (PWRP en Wallonie). En Wallonie, la répartition de la pollution aux pesticides des masses d’eaux de surface est également très contrastée entre le nord et le sud du sillon Sambre-et-Meuse. Au nord, les surfaces agricoles exploitées de manière intensives sont beaucoup plus présentes qu’au sud. En découle des masses d’eau plus polluées, et par conséquent une eau de distribution plus contaminée, au nord6.
Inégalités socio-économiques et santé publique
Au-delà de cette comparaison entre nations, l’UNICEF pointe également les inégalités régnant au sein d’un même pays. Le constat est clair, « les enfants des ménages les plus pauvres et d’autres sous-groupes défavorisés sont les plus exposés aux risques et préjudices environnementaux »7.
Plusieurs articles scientifiques mettent en avant des données corroborant ce constat et faisant appel à plus de justice environnementale. Parcourons les conclusions de certains d’entre eux.
La notion de vulnérabilité
Dans son dernier rapport sur les inégalités environnementales8, l’Agence Européenne pour l’environnement (AEE) rappelle que :
- Les personnes âgées, les enfants et ceux à la santé fragile sont plus vulnérables aux risques sanitaires environnementaux ;
- Les groupes de personnes ayant un niveau socio-économique plus faible (personnes au chômage, faibles revenus, faible niveau d’éducation) sont plus impactés aux nuisances environnementales car ils sont plus exposés et souvent plus vulnérables ;
- Au sein de l’UE, ce sont dans les villes que les inégalités (expositions à la pollution de l’air, au bruit, aux fortes chaleurs, …) touchent le plus les groupes à faibles niveaux socio-économiques ;
- Les inégalités en matière d’exposition aux risques sanitaires environnementaux et leurs incidences sur la société européenne ne sont que peu prises en compte par les politiques et pratiques actuelles ;
- Hormis quelques Accords internationaux (Objectifs de développement durable, Accords de Paris, Stratégies de l’OMS, …) peu de politiques européennes ou nationales intègrent dans leur plan d’actions de réelles stratégies visant à limiter ces inégalités ;
- Pour la Wallonie, un des rares plans d’action profitable aux personnes vulnérables est le « Plan wallon Forte chaleur et pics d’ozone ». Le plan « Prévention et Promotion de la Santé en Wallonie » dispose d’un timide paragraphe dédié à l’enjeux, intitulé « Adapter les stratégies pour faire face aux inégalités sociales de santé », mais pas de réelle stratégie directement profitable à ces publics vulnérables…
- Les inégalités sociales en matière d’impact et d’exposition aux dangers et risques sanitaires environnementaux vont probablement se poursuivre à l’avenir. Ces inégalités doivent donc être davantage prises en compte dans les politiques, à tous les niveaux de gouvernance.
Plus tu es pauvre, plus tu es pollué…
La littérature scientifique met de plus en plus en avant les injustices environnementales liées à la qualité de l’air. Ainsi les ménages occupant une position socio-économique défavorable serait plus exposés à des niveaux élevés de polluants atmosphériques9.
De plus, dans les zones où les gens possèdent en moyenne moins de voitures – et donc conduisent moins et génèrent moins de pollution -, ces personnes sont en moyenne exposées à des niveaux plus élevés de pollution atmosphérique liée au trafic10. Sur le plan sanitaire, les habitants des centres urbains – possédant en moyenne moins de voitures – connaissent des problèmes de santé plus graves dus à la pollution atmosphérique liée au trafic (maladies cardiovasculaires et respiratoires), bien qu’ils contribuent moins à cette pollution.
Cette injustice environnementale est également constatée pour la pollution sonore, qui rappelons-le est la 2ème plus grande menace en matière de santé-environnementale (après la pollution de l’air ambiant)11. En effet, plusieurs études menées à l’échelle européenne montrent que l’exposition au bruit dans l’environnement est plus élevée pour les groupes ayant une position socio-économique inférieure12.
Que ce soit pour la pollution atmosphérique ou sonore, la Wallonie n’est pas exempte de ces injustices et inégalités socio-environnementales. Un projet est en cours pour en savoir plus sur les liens existants entre « pollutions » d’une part et caractéristiques « socio-économiques » d’autres part. Ce projet, dénommé SIGENSA, a également pour vocation d’identifier les « points noirs » où une intervention est nécessaire. Bien que très peu de données aient été rendues publiques, on vous propose un bref aperçu de ce dont on dispose.
SIGENSA – Les inégalités environnementales wallonnes à la carte
Afin d’évaluer les points noirs environnementaux en Wallonie, l’ISSeP13 a développé un outil web cartographique (SIGENSA14) à destination des décideurs·euses et expert·e·s wallon·ne·s. Pour ce faire, des données d’environnement-santé sont croisées avec des données populationnelles afin d’identifier les publics vulnérables aux risques environnementaux, mais également identifier les zones sensibles où des risques (surexposition) et nuisances se cumulent (multi-exposition)15.
Les indicateurs environnementaux sont basés sur des données modélisées :
- De contaminants présents dans l’air ambiant : polluants atmosphériques tels que les particules en suspension PM2,5 et PM10, le radon dans les habitations, … ;
- De bruit lié aux grandes infrastructures de transport et en agglomération ;
- De contaminant dans le sol en Wallonie : teneurs de fond en cadmium dans les sols ;
- Sur la localisation de sources de pollution, appelées aussi pressions : présence de sites potentiellement pollués, de décharges, d’industries, ….
En parallèle, des données sociodémographiques (indice socio-économique, localisation des écoles et des crèches, etc.) sont aussi intégrées pour tenir compte des publics vulnérables dans l’analyse des zones sensibles.
Vu le caractère tantôt trop sensible, tantôt trop approximatif, de ces données, peu d’informations ont été rendues publiques jusqu’à ce jour. Une fiche synthétique a cependant déjà été communiquée pour la pollution atmosphérique, avec un focus sur les particules fines en suspension PM10, PM2.5 et les dioxydes d’azote.
Ainsi, en matière de particules fines (PM2.5) 99,8% du territoire wallon dépasse les nouvelles valeurs-seuils annuelles que l’OMS recommande de ne pas dépasser.
Si ces chiffres donnent à eux seuls la chaire de poules, les inégalités qui se cachent derrière ne laissent pas non plus indifférent. En effet, comme le montre le graphique suivant au sujet des PM10, 43% des personnes exposées à des doses dangereuses (selon l’OMS) présentent un revenu socio-économique très faible (alors que la proportion de population ayant ce niveau socio-économique est de 29% en Wallonie).
Les populations les plus pauvres sont les plus exposées, et comme le rappelle l’ISSeP, « un faible niveau socio-économique renforce en outre la vulnérabilité des populations face à la pollution de l’air ».
Quant aux dioxydes d’azote (NO2), 80% des wallon·ne·s sont exposé·e·s à des dépassements du nouveau seuil de l’OMS. Le projet SIGENSA n’a pas encore communiqué sur l’éventuelle répartition inégale de cette pollution à l’échelle de la Wallonie. Néanmoins, certaines inégalités ont déjà été mises en avant à Bruxelles dans le cadre du projet CurieuzenAir (2021) où 3 000 Bruxellois·es avaient participé à une grande enquête citoyenne en mesurant la concentration de dioxyde d’azote (NO2) dans leur rue pendant un mois à l’aide d’un appareil de mesure placé sur leur façade. Les données récoltées permirent de cartographier l’influence du trafic sur la qualité de l’air bruxellois. Les résultats vont d’une qualité de l’air « excellente » à une qualité de l’air « extrêmement mauvaise » dans tout Bruxelles, avec un contraste marqué entre les quartiers socio-économiquement vulnérables et les quartiers verts et aisés.
Accès aux espaces verts
Espaces verts et santé ? Quels sont les liens ? Au cours de ces dernières années, plusieurs études scientifiques mettent en avant les vertus sanitaires des espaces verts sur la santé. Saviez-vous par exemple que plus une zone résidentielle est verte, plus ses habitants seront épargnés du risque de contracter une maladie cardiovasculaire16. Il semblerait qu’il y ait également des associations bénéfiques entre l’exposition aux espaces verts et les difficultés émotionnelles et comportementales des enfants (hyperactivités, inattention)17.
Même si d’autres études sont nécessaires pour identifier un réel lien de causalité, il pourrait également y avoir une association bénéfique avec le bien-être mental des enfants ainsi que la limitation des symptômes dépressifs des adolescents et des jeunes adultes18.
Mais l’accès aux espaces verts n’est pas garanti pour toutes et tous… En effet, plusieurs études montrent que les zones défavorisées sur le plan socio-économique ont tendance à disposer de moins de ressources écologiques que les zones plus aisées19. Cette injustice environnementale contribue à creuser les inégalités sociales en matière de santé environnementale.
En 2020, le « service de lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale » publiait son rapport « Durabilité et Pauvreté »20. Ce dernier se concentre notamment sur les inégalités d’accès aux espaces verts en Belgique. Qu’il s’agisse de leur bétonisation croissante, leur privatisation ou leur répartition spatiale hétérogène, le constat est clair : les obstacles sont nombreux pour garantir à tou·te·s un accès régulier et à des espaces verts de qualité et « la jouissance des espaces verts est, en Belgique, très inégalement répartie ». Les différences existant entre communes wallonnes en termes d’accès aux espaces verts sont présentées en détail dans le chapitre suivant.
L’accès aux droits fondamentaux en Wallonie
Qu’en est-il en Wallonie ? Avons-nous toutes et tous accès à un environnement sain ? Parmi les quelques données utiles pour répondre à cette question, nous disposons du « plan de secteur »21 (sur WalOnMap) permettant de connaître les zones destinées à l’urbanisation22 (15% du territoire wallon) et les zones non-destinées à l’urbanisation23 (82,9% du territoire wallon). Nous disposons également des données de modélisation de la qualité de l’air, grâce à la plateforme IRCéline. Les données acoustiques permettent également de modéliser la pollution sonore le long des axes de circulation principaux (également sur WalOnMap).
Ces données ont été mobilisées pour analyser l’accès effectif de la population wallonne aux droits fondamentaux en matière d’environnement. Les paragraphes suivants décrivent cette analyse et présentent quelques résultats qui en découlent.
En 2018, le Parlement wallon adoptait un nouveau décret relatif au plan de cohésion sociale 2020-2025 (PCS). La cohésion sociale est entendue comme « l’ensemble des processus individuels et collectifs qui contribuent à assurer à chacun l’égalité des chances et des conditions, l’équité et l’accès aux droits fondamentaux et au bien-être économique, social et culturel, et qui visent à construire ensemble une société solidaire et coresponsable pour le bien-être de tous ».
Dans ce cadre, le Gouvernement wallon a sollicité l’IWEPS – Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique – pour actualiser et développer l’indicateur synthétique d’accès aux droits fondamentaux (ISADF 2018)24 avec pour objectifs de :
- Informer les communes sur l’accès effectif de leur population aux droits fondamentaux ;
- Fournir un critère objectif au subventionnement des communes candidates pour la mise en œuvre du PCS 2020-2025.
Après consultation de différents acteurs (UNIA, professeurs d’université, ligue des droits de l’Homme, CPAS, ONE, UVCW, … ), 28 indicateurs ont été retenus pour évaluer l’accès à 13 droits fondamentaux. Parmi ces droits figurent notamment le « Droit à un revenu conforme à la dignité humaine », le « Droit à une alimentation suffisante, adéquate et de qualité », « Droit au meilleur état de santé physique et mental susceptible d’être atteint, à l’aide médicale », le « Droit à un logement décent et adapté, à l’énergie et à l’eau », …
… et celui qui nous intéresse le plus ici, le « Droit à un environnement et à un cadre de vie sain et adapté »25.
Ce dernier est abordé par les trois indicateurs suivants :
- Pollution de l’air : indice d’exposition de la population à la pollution de l’air ;
- Pollution sonore : pourcentage de la population située dans une zone de bruit d’une agglomération (Liège et Charleroi) ou d’une grande infrastructure de transport supérieur à 54dB(A) en LDEN (%) ;
- Accès espaces non-artificialisés : Part de la population communale située à moins de 200m d’un espace non artificialisé (forêt, champs, prairie, espace naturel) ou d’un espace vert urbain d’au moins 5 ha.
Les résultats cartographiés pour chacun de ces indicateurs sont respectivement repris aux figures Figure 3, Figure 4 et Figure 5 présentes dans les paragraphes ci-dessous.
L’agrégation de ces trois indicateurs permet également d’aboutir à une cartographie faisant l’évaluation synthétique d’accès à ce droit (voir Figure 2). Cette représentation spatiale présente une opposition nord/sud assez limpide. « Les communes du sud de la Wallonie bénéficient d’un environnement plus sain, au niveau de la qualité de l’air, du bruit et de la verdurisation. À l’opposé, les villes de Mouscron, Charleroi, Mons, Namur, Nivelles, Verviers, Ottignies-Louvain-la Neuve, Waterloo, Wavre, et les communes de l’agglomération de Liège sont concernées par des vulnérabilités d’accès à ce droit26 ».
Pour l’indice d’exposition de la population à la qualité de l’air (Figure 3), sont pris en considération les particules fines, l’ozone, l’oxyde d’azote (moyennes 2014-2017)
Pour le pourcentage de la population située dans une zone de bruit (Figure 4), le seuil d’exposition au bruit (Lden) retenu est de 54 dB(A). Il définit le niveau sonore moyen dû au trafic (routier, ferroviaire et aérien) sur la période de 24 heures.
A noter que, pour l’instant, seules les villes de Liège et Charleroi sont considérées comme agglomération devant faire l’objet d’une cartographie acoustique. Quant aux routes cartographiées, seules les voiries ayant plus de 3 millions de véhicules/an font l’objet d’une carte acoustique.
Quant au pourcentage de la population située à moins de 200 m d’un espace non-artificialisé d’au moins 5 ha, sont considérés comme espaces non-artificialisés les forêts, champs, prairies, espaces naturels, ou les espaces verts urbains. Malheureusement, pour l’instant un champ de maïs pulvérisé compte autant qu’une forêt de chênes centenaires…
En faisant la moyenne de tous les indicateurs, l’IWEPS abouti, pour chaque commune, à un indicateur synthétique résumant en une seule valeur l’ensemble des droits pris en compte. Cet indicateur de synthèse permet de comparer chacune des communes entre elles. Cette analyse comparative peut se faire sous forme de carte (comme illustré à la Figure 2 ci-dessus), où sous forme de radar, tel qu’illustré ci-dessous. Cette représentation « en radar » permet facilement de comparer les communes entre elles ou par rapport à la moyenne wallonne.
Social et Ecologie, vers une convergence des luttes ?
Les projections pour les années à venir laissent comprendre que les inégalités environnementales vont s’intensifier aussi bien entre les Etats membres de l’UE qu’au sein de ceux-ci. Sur le plan socio-démographique, certaines régions connaissent un véritable vieillissement de leur population, d’autres voient leur pouvoir économique s’altérer, … Sur le plan environnemental, les impacts du dérèglement climatique ne feront qu’accroître les évènements de températures extrêmes, les inondations, … rendant encore plus à risques les publics vulnérables27. Comme le déplore l’AEE, les politiques environnementales de l’UE soulignent la nécessité de protéger les publics vulnérables sans pour autant intégrer des actions destinées à protéger ces groupes vulnérables.
Ces dernières décennies, un néologisme construit sur base de l’« écologie » et du « socialisme » est de plus en plus présent dans les débats : l’ « écosocialisme ». Cette nouvelle doctrine politique, née dans les années 60 sous le terme d’écologie sociale, tente d’associer au mieux les idéaux socialistes et écologistes.
En Belgique, le dernier manifeste de Paul Magnette, bourgmestre de Charleroi et président du Parti Socialiste, tente de remettre ce concept au goût du jour28. Selon lui, les discours actuels de l’écologie dite politique « demeurent en réalité très peu politiques. Ils peinent à porter une vision du corps social et des dynamiques sociales »29. Le socialiste se base notamment sur les travaux de Thomas Piketty et Lucas Chancel (Rapport des Inégalités), mettant en avant 3 types d’inégalités, faisant la synthèse des éléments abordés précédemment :
« Tout d’abord une inégalité de responsabilité : les plus riches polluent plus que les plus pauvres, au sens large des émissions de gaz à effet de serre30
Ensuite, il y a une inégalité d’exposition : les pauvres sont beaucoup plus victimes de la pollution sonore, de la pollution de l’air et de toutes les conséquences en matière de santé, parce qu’ils n’ont pas le choix de leur travail et de leur lieu de vie.
Et puis il y a enfin une inégalité d’accès, une pauvreté environnementale : les pauvres bénéficient beaucoup moins de tous les bienfaits d’un environnement sain, d’une proximité avec la nature, d’une alimentation de qualité… »31.
Si Paul Magnette ne fait pas l’apologie de la décroissance, il nous invite à une forme d’accroissance (absence de croissance). « Il ne faut pas réduire la prospérité, dans les pays riches, nous avons assez de richesses pour que tout le monde mène une « vie large ». Le problème est qu’elles sont juste très mal distribuées. Il faut mettre la question de la distribution au cœur du débat politique ».
Nous pouvons alors nous demander, pourquoi diable n’y a-t-il pas de convergence de lutte entre le PS et les défenseurs de l’environnement, militant pour un environnement sain au bénéfice de tou·te·s et au nom du bien commun !? Le président du PS avance tellement de faits en faveur d’une écologie politique plus radicale ! Comment se fait-il alors que son parti n’appuie pas plus des recommandations que nous mettons en avant dans le secteur associatif environnemental ?
Par exemple :
- La baisse de vitesse de circulation sur les voies rapides : cette mesure permettrait notamment de diminuer les nuisances sonores et la pollution de l’air aux abords des voiries, souvent occupés par des ménages au niveau socio-économiques plus vulnérable ;
- Alimentation durable : permettre aux plus vulnérables d’avoir accès à une nourriture de qualité, moins néfaste pour la santé ;
- Réforme fiscale du secteur automobile : nous plaidons notamment pour que la taxe de mise en circulation soit vue à la hausse lors de l’achat d’un véhicule lourd et puissant. Un des effets escomptés : les citoyens vont avoir tendance à se reporter vers des véhicules moins chers et plus modestes, moins chèrs en assurance, en entretien, en carburant ou électricité. C’est une mesure qui peut aider les citoyens à résister à l’injonction d’acheter plus haut que leur besoin de mobilité ;
- Aménagement du territoire et accès aux espaces verts pour tous : pour l’instant, la majorité des espaces verts wallons sont difficilement accessibles aux ménages dépourvus de voitures. L’accès à la nature, lieu de repos et de loisirs, devrait pourtant être un droit accessible à tou·te·s, indépendamment de leur moyen de transport. De plus, de nombreux ménages n’ont pas la chance de disposer d’un jardin. Un bien immobilier avec jardin étant généralement plus onéreux que sans, les ménages les plus précaires disposent rarement de ce « petit morceau de nature » à leur domicile. Les espaces verts publics sont alors la seule opportunité pour se reconnecter avec le vivant. Il est pourtant essentiel de favoriser le contact avec la nature dès le plus jeune âge, surtout si les parents ne peuvent l’offrir, «car il permet un plus grand respect et un meilleur contact avec celle-ci lorsqu’on vieillit».
- Rénovation énergétique : les ménages en situation de précarité éprouvent généralement des difficultés pour satisfaire leurs besoins énergétiques. Les politiques de rénovation énergétique devraient donc mettre la priorité et faciliter l’accès aux travaux d’isolation pour les ménages en difficulté. Le système actuel basé sur le principe d’audit pour le droit d’accès aux primes bénéficie principalement aux ménages aisés. Comme le souligne de RWADE (Réseau Wallon d’accès durable à l’énergie), « Chacun doit également avoir accès aux investissements qui permettent d’améliorer la performance énergétique de son logement afin de réduire sa consommation, et dès lors sa facture, et de participer à la diminution des émissions de CO2 ». « Les tarifs doivent garantir le caractère abordable de l’énergie. Ils doivent permettre d’alléger la facture des ménages à petits revenus qui, souvent, ont une plus faible consommation d’énergie ».
Ces recommandations appellent toutes à plus de justice sociale et environnementale. Et pourtant le Parti Socialiste reste timide sur ces dossiers dans le débat public… Pourquoi… ? …Et bien la réponse ne semble pas si simple.
Dans le camp des Ecolos, nombreux sont ceux estimant qu’il existe un gap entre la vision du président du PS et les décisions prises par certains Ministres ou Bourgmestres socialistes32. Selon eux, certains traitements de dossiers comme celui de Liège Airport, du Stop Béton, … témoignent d’un réel gouffre entre les valeurs des deux partis.
D’autres acteurs politiques ne se font pas trop d’illusion et distingue Paul Magnette de son parti.
Enfin, certains rappellent que les enjeux de campagnes électorales finissent par transcender les préoccupations environnementales des socialistes d’une part, et rendre plus timides les revendications sociales d’Ecolo d’autre part. L’instinct de survie d’un parti – autrement dit, la satisfaction de sa masse électorale – semble donc nuire à la fertilité des convergences de lutte entre partis concurrents. Même si ces derniers partagent certains idéaux.
Mais revenons à nos moutons et proposons, pour clore l’article quelques pistes de solutions issues de différents témoignages récoltés par le magazine « Agir par la Culture » dans son dossier « Articuler le social et l’écologie ». Vous le verrez, pas de solutions magiques, mais néanmoins quelques pistes de réflexion nécessaire pour aboutir à une convergence des luttes.
Écoresponsabilité individuelle vs Causes systémiques : il est temps d’arrêter de faire porter la responsabilité des dérèglements climatiques sur les individus, tant pour les causes que pour les solutions. Favorisons plutôt une remise en question de notre système rendant possibles les hyper-pollutions, les émissions massives de GES et les structures sociales qui empêchent toute solution collective d’ampleur.
Concilier « fin du monde » et « fin du mois » : des travailleurs et travailleuses battu·e·s dans le combat économique immédiat contre l’austérité ne pourront pas progresser vers une conscience politique plus élevée, intégrant la question écologique. Se battre pour éviter la fin du monde ne pourra se faire qu’en gardant en tête la question de la fin du mois.
Démocratiser l’accès à l’écologie : « On nie la conscience politique qui peut exister dans les quartiers populaires… Tout est fait pour que les classes populaires ne se saisissent pas de l’objet écologique. …, (en France), les codes de l’écologie telle qu’elle se présente et telle qu’elle est médiatisée sont très élitistes, très fermés. Il faut vraiment appartenir à une certaine classe sociale, la classe moyenne supérieure plutôt blanche et plutôt beaux quartiers pavillonnaires, pour pouvoir y prétendre, y être accepté et y être légitime »33 « Il faut lutter là où on habite et à partir des problèmes rencontrés par les gens. …il faut systématiquement territorialiser nos luttes »34.
Face à l’inégalité, agir pour l’équité : « Si on veut réussir une action par rapport à l’environnement, on doit la penser en articulation avec la justice sociale. C’est-à-dire en posant les critères de ce qu’on veut faire évoluer dans la société en fonction de la réduction des inégalités. Autrement dit, en fonction de critères équitables qui supposent qu’on ne peut pas traiter tout le monde de la même façon »35.
« Outre le fait d’agir d’abord sur les causes des pollutions massives dans la mobilité (transport aérien et maritime, camions, désinvestissement dans les transports en commun…), il s’agirait donc d’interroger le ménage aisé qui possèdera plusieurs véhicules : comment faire pour limiter leurs émissions ? Mais pour un ménage particulièrement en difficulté qui a un véhicule plus polluant, quel est l’intérêt de rendre ce véhicule encore plus coûteux, en taxant le carburant pour pouvoir circuler avec ? Cela risque bien de mettre cette famille encore plus en difficulté. Or, plus on met les gens en difficulté, moins ils peuvent être contributeurs à l’effort collectif »36.
Régler des problèmes collectifs par des solutions collectives : trop souvent, les pistes de solution sont préconisées et envisagées à l’échelle de l’individu et/ou du ménage. Il est nécessaire de sortir de cette logique individualiste. «On pourrait par exemple décider d’avoir une politique massive de rénovation/isolation des logements qui ne fonctionne pas avec des primes individuelles (primes et crédit d’impôt qui atteignent surtout ceux qui ont la capacité de demander, en raison de la complexité de la démarche, bref, ceux qui en ont déjà les moyens), mais où les pouvoirs publics feraient isoler systématiquement les bâtiments et maisons du pays, ville par ville, quartier par quartier, en prenant en compte les revenus de chacun. Mais aussi une politique de l’énergie où on cherche des solutions collectives par village et par communes en termes d’accès à l’eau, de construction de panneaux solaires, etc. Bref, d’avoir des solutions collectives, dans une logique de service public, pour créer de l’équité, de l’accès et de l’égalité plutôt que d’être sur la dynamique individuelle »37.
Et enfin, peut-être y-a-t-il un besoin urgent d’intensifier les liens entres les associations sociales et environnementales. Une étape sans doute nécessaire pour légitimer notre message, atteindre l’horizon qu’on désire.
« L’obligation faite à l’homme de dominer la nature découle directement de la domination de l’homme sur l’homme. » Murray Bookchin
Crédit photographique : Pawel Kuczynski
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- Les généralités de cette étude sont disponibles sur la page internet dédiée « Places and Spaces Environments and children’s well-being ». Un résumé analytique en français est également disponible.
- C’est-à-dire sa santé physique, son bien-être mental, ses compétences et aptitudes
- Selon le rapport, le plomb est une substance toxique responsable d’un nombre de décès plus important que le paludisme, la guerre, le terrorisme, ou encore, les catastrophes naturelles
- L’exposition aux pesticides peut être associée à la leucémie et aux retards de développement, peut avoir des effets néfastes sur les systèmes nerveux, cardiovasculaire, digestif, reproductif, endocrinien, sanguin et immunitaire des enfants.
- En 2019, la Belgique produisait 234 000 tonnes de DEE, l’équivalent de 20,4 kg / habitant. Seuls 54% sont officiellement collectés. Quand est-il du reste ? En 2016, un rapport de Recupel révélait qu’environ 3,10 % des bateaux exportant des DEE en provenance de Belgique exercent dans l’illégalité. Qu’en est-il aujourd’hui ?
- SPWARNE (DEE), Projet des Troisièmes Plans de gestion des Districts Hydrographiques Wallons, 3ème plan de gestion, Cycle 2022-2027
- 2022, Eszter Timar; Anna Gromada; Gwyther Rees; Alessandro Carraro, « Places and Spaces: Environments and children’s well-being », p. 76
- 2018, European Environment Agency, Unequal exposure and unequal impacts: social vulnerability to air pollution, noise and extreme temperatures in Europe
- 2022, Davide, D. F., Alessandra, F., & Roberto, P.Distributive justice in environmental health hazards from industrial contamination: A systematic review of national and near-national assessments of social inequalities. Social science & medicine (1982), 297, 114834.https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35217367/
- 2022, Ellis, Increased exposure to traffic-related air pollution is associated with lower car ownership per household and socio-economic inequalities: a pattern of environmental injustice
- A ce sujet, les lecteurs intéressés sont invités à lire les analyses suivantes ; « Le Bruit, ce son devenu nuisible pour la santé » et « Investissons dans l’environnement sonore »
- 2019, Dreger S, Schüle SA, Hilz LK, Bolte G. Social Inequalities in Environmental Noise Exposure: A Review of Evidence in the WHO European Region. Int J Environ Res Public Health
- Institut scientifique de service public (ISSeP)
- Système d’information géographique en environnement-santé (SIGENSA)
- 2020, Habran S. et al., Identification des points noirs environnementaux à l’aide d’un outil web cartographique
- Gascon M, Triguero-Mas M, Martínez D, Dadvand P, Rojas-Rueda D, Plasència A, Nieuwenhuijsen MJ. Residential green spaces and mortality: A systematic review. Environ Int. 2016 Jan;86:60-7.
- Vanaken GJ, Danckaerts M. Impact of Green Space Exposure on Children’s and Adolescents’ Mental Health: A Systematic Review. Int J Environ Res Public Health. 2018 Nov 27;15(12):2668
- Vanaken GJ, Danckaerts M. Impact of Green Space Exposure on Children’s and Adolescents’ Mental Health: A Systematic Review. Int J Environ Res Public Health. 2018 Nov 27;15(12):2668
- Schüle SA, Hilz LK, Dreger S, Bolte G. Social Inequalities in Environmental Resources of Green and Blue Spaces: A Review of Evidence in the WHO European Region. Int J Environ Res Public Health. 2019 Apr 4;16(7):1216.
- 2020, Service de lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale, Rapport bisannuel 2018-2019 « Durabilité et Pauvreté ». Un résumé du chapitre dédié aux espaces verts est présent sur le site d’ATD Quart Monde
- Pour une description synthétique du plan de secteur, le lecteur intéressé trouvera des informations sur le Géoportail de Wallonie : « Le plan de secteur organise l’espace territorial wallon et en définit les différentes affectations afin d’assurer le développement des activités humaines de manière harmonieuse et d’éviter la consommation abusive d’espace. Il dispose d’une pleine valeur réglementaire et constitue ainsi la colonne vertébrale d’un développement territorial efficace, cohérent et concerté. »
- Zone d’habitat, de loisirs, d’activité économique, etc.
- Zones agricoles, forestières, espaces verts, zone naturelle, etc. NB : Les zones forestières (destinée à la sylviculture et à la conservation de l’équilibre écologique) représentent environ 30% du territoire wallon, alors que la zone d’espaces verts et la zone naturelle occupaient respectivement 2,2 % et 1,4 % de la Wallonie.
- Pour un aperçu synthétique du projet, voir la page dédiée https://isadf.iweps.be/methodologie.php. Le lecteur intéressé trouvera de plus ample information dans le Rapport de recherche n°23, « Construction de l’ISADF à l’échelle des communes de Wallonie – Exercice 2018 », IWEPS, Janvier 2019
- Ce droit découle directement de l’article 23 de la Constitution belge
- Ibid, Rapport de recherche n°23, « Construction de l’ISADF à l’échelle des communes de Wallonie – Exercice 2018 », IWEPS, Janvier 2019
- Au sujet des inondations par crues (càd par débordement et non pas ruissellement), le projet de recherche SIGENSA (décrit au paragraphe 2.3) a pu mettre en lumière que 13 wallons sur 100 vivent en zone inondable. Près de deux tiers d’entre eux (61%) sont des ménages soumis à un niveau socio-économique très faible (37%) ou faible (24%). Au-delà du risque en temps que tel, d’autres études mettent en avant les inégalités en termes de « capacité à faire face » au risque[1] (anticiper et trouver l’information à l’avance, prévoir un déménagement humain et matériel chez des connaissances, …).
- 2022, Paul Magnette, « La vie large, Manifeste écosocialiste », Ed. La Découverte
- Le Grand Continent, « Comprendre l’écosocialisme, une conversation avec Paul Magnette », 06/09/2021
- Les 1 % les plus riches du monde émettent autant de gaz à effet de serre que la moitié la plus pauvre du monde
- Ibid.
- 2022, Le Vif, « L’écosocialisme du PS, cadeau ou piège pour Ecolo? »
- Agir par la culture, Interview Fatima Ouassak, «Tout est fait pour que les classes populaires ne se saisissent pas de l’écologie », 24/03/2020
- Ibid
- Agir par la culture, Interview Christine Mahy, « Les pauvres sont dans la simplicité obligatoire », 13/12/2018
- Ibid
- Ibid