La Directive cadre sur l’Eau fait l’objet de discussions en vue d’une possible révision. Pour le meilleur ou pour le pire ? Le mouvement environnemental se mobilise pour que les ambitions de cette législation majeure restent élevées.
La Directive-cadre sur l’eau (DCE-Dir 2000/60/CE) est le principal instrument de politique communautaire globale dans le domaine de l’eau. Elle vise à préserver de toute dégradation les ressources en eau, qu’elles soient de surface, souterraines ou côtières, à améliorer leur qualité ainsi que l’état des écosystèmes aquatiques notamment par une réduction progressive des rejets de substances prioritaires et la suppression des émissions de substances prioritaires dangereuses. Un objectif ambitieux avait été fixé : atteindre le bon état de toutes les masses d’eau 15 ans après l’entrée en vigueur de la directive soit à la fin 2015. Ce but est traduit par des objectifs environnementaux plus concrets assortis de paramètres déterminant le bon état ou potentiel écologique, chimique ou encore quantitatif. Si l’échéance de 2015 n’a pas été respectée et qu’un 3ème cycle de plans de gestion par districts hydrographiques (PGDH) (période 2021-2027) sera nécessaire pour que le bon état des masses d’eau soit restauré pour 2027 au plus tard, cette Directive reste néanmoins un des principaux leviers pour pousser les Etats membres à prendre des mesures.
Cette Directive va faire l’objet d’un « fitness check », soit une évaluation approfondie qui consiste à mettre en évidence les éventuelles lacunes, les incohérences et/ou les mesures obsolètes qui ont pu apparaître au fil du temps. L’objectif de ce bilan n’est pas de déréglementer ni de réduire les réglementations, mais d’améliorer la législation de l’Union et de l’adapter plus précisément aux défis actuels et futurs. Or il est à craindre que cette évaluation ouvre la porte à un nivèlement par le bas des ambitions de la directive. En effet, certains États membres agissent en coulisse, en dehors du processus officiel et discutent du futur de la DCE. Ceux-ci concluraient prématurément, et sans une évaluation appropriée, que la Directive ne répond pas à ses objectifs ; avec in fine l’intention de retarder les échéances, et donc retarder dans la foulée la mise en œuvre d’actions nécessaires à l’atteinte du bon état des masses d’eau.
Pour alerter l’opinion publique, le WWF, soutenu par d’autres associations environnementales, a lancé #ProtectWater, une grande campagne de mobilisation pour rappeler, non sans humour, à la Commission combien il est essentiel pour les citoyens européens de maintenir une législation forte sur l’eau.
Cette campagne attire également l’attention sur la consultation publique aux fins du bilan de qualité de la directive-cadre sur l’eau de l’UE, des directives connexes actuellement en cours. Une unique opportunité de demander à la Commission le maintien d’une législation forte. Via la campagne #ProtectWater, vous pouvez agir directement et facilement en envoyant une réponse à cette consultation. Il suffit d’un clic pour AGIR MAINTENANT et éviter que cette législation essentielle ne soit affaiblie dans l’indifférence générale.
Alors, votre bière en 2027, vous la préférez comment ?
Que serait un monde sans une eau de qualité ? Un monde sans bonne bière (vidéo) https://youtu.be/nCRjqwhsN8M