Le Gouvernement wallon a adopté ce jeudi un programme d’action «Air-Climat» répertoriant 82 mesures destinées à lutter contre la pollution de l’air et les changements climatiques.
Inter-Environnement Wallonie ne peut que se réjouir de ce programme attendu depuis de nombreux mois et dont les pics de pollution observés actuellement ne font que confirmer l’impérieuse nécessité. Pour la fédération regroupant près de 150 associations environnementales, les mesures présentées s’apparentent à un inventaire à la Prévert recelant le meilleur (la Performance Energétique des bâtiments), mais aussi le nettement moins bon (l’investissement dans des projets de stockage du carbone) voire le pire (l’absence de mesures structurelles visant à réorganiser le secteur des transport dans une optique durable). En dépit de certaines réserves, IEW salue la mécanique positive mise en branle aujourd’hui et appelle le Gouvernement wallon à poursuivre la dynamique en concertation étroite avec tous les acteurs concernés.
Inter-Environnement Wallonie réserve un accueil particulièrement favorable aux décisions destinées à réduire les émissions imputables au secteur tertiaire dont les émissions ont augmenté de manière importante ces quinze dernières années. Tant pour des raisons économiques (réduction de la facture) qu’environnementales (réduction des émissions de gaz à effet de serre et autres polluants atmosphériques), les mesures destinées à réduire les consommations d’énergie des bâtiments publics semblent particulièrement bienvenues.
IEW regrette par contre la décision du gouvernement d’investir dans la capture et la séquestration du carbone, technologie qui repose sur l’utilisation de combustibles fossiles. A l’heure où la nécessité d’orienter notre système énergétique vers de sources d’énergie plus respectueuses de l’environnement se fait de plus en plus impérieuse, il apparaît inacceptable aux yeux de la fédération que des budgets publics soient octroyés à une technologie peu conforme aux principes de développement durable.
Enfin, IEW déplore vivement l’attention insuffisante accordée au secteur des transports alors que celui-ci affiche pourtant une augmentation constante de ses émissions (+ 30% environ depuis 1990). Malgré les nombreuses recommandations d’instances reconnues (Conférence européenne des Ministres des Transports, OCDE, Commission européenne…), aucune approche structurelle ne semble être adoptée pour maîtriser la hausse de la demande du transport routier dans notre pays. Pire, en décidant d’octroyer des incitants fiscaux pour favoriser l’achat de véhicules moins polluants en lieu et place d’une taxation des véhicules liée aux émissions de CO2, telle que défendue ces derniers mois par plusieurs membres du gouvernement wallon, la Région se prive d’un outil d’action majeur pour agir sur les émissions automobiles et ne s’attaque pas au fond du problème. On sait en effet que la réduction des émissions obtenue grâce aux véhicules dit « propres » est réduite à néant par l’augmentation du parc automobile et des kilomètres parcourus. Des actions fortes visant à une diminution significative de la demande apparaissent donc impératives et font cruellement défaut dans le programme présenté aujourd’hui.
En conclusion, Inter-Environnement Wallonie se réjouit de la mécanique positive mise en branle avec ce programme «Air/Climat» et invite le Gouvernement wallon à poursuivre le travail engagé. Pour lui permettre d’améliorer encore sa stratégie de lutte contre la pollution et le réchauffement global, la fédération l’invite à se concerter en amont avec les diverses acteurs concernés et notamment les associations environnementales ayant prouvé leur expertise sur ces matières.
En ce qui la concerne, IEW ne manquera pas de développer une analyse critique et argumentée à l’occasion de la consultation publique de 40 jours lancée autour du programme.
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