Dans un article titré « Charleroi Airport revoit à la baisse ses ambitions pour 2014 » paru dans son édition de ce 27 décembre, « L’Echo » évoque les nouvelles prévision de l’aéroport de Gosselies pour l’exercice 2014 au cours duquel sa fréquentation ne devrait plus dépasser les 6 millions de passagers (contre quasi 6,8 millions fin 2013) tandis que son chiffre d’affaire afficherait un recul de quelque 16%.
Parmi les explications de cette marche arrière, le quotidien économique évoque notamment « (…) 50.000 passagers perdus au départ de Charleroi vers le Maroc. Ryanair a en effet décidé de « punir » le Royaume chérifien qui ose lever une taxe de 8,9 euros par passager pour soutenir la promotion de son tourisme. Sur huit destinations marocaines au départ de Gosseiles, Essaouira est supprimé tandis qu’Agadir, Fez et Oujda perdent une fréquence hebdomadaire ».
Ainsi donc, fidèle à ses habitudes, Michael O’Leary, le volcanique big boss de la compagnie low-cost irlandaise a sorti le bâton pour sanctionner les mécréants ayant osé l’offenser. On l’avait vu abandonner purement et simplement la desserte d’aéroports qui n’acceptaient plus de le subventionner; le voilà qui réduit la voilure sur des destinations où ses billets seront « sur » taxés. On peine toutefois à trouver cette fois dans son attitude autre chose que la réaction colérique d’un mauvais caractère définitivement allergique au mot « taxe ».
En effet, dès lors que le prélèvement imposé par le Maroc s’applique à l’ensemble des compagnies aériennes, la politique tarifaire de Ryanair n’en sera pas plus affectée que les autres et on doute fortement que les touristes en quête de soleil et de tourisme low-cost renoncent à leur exode pour 8,9 euros. Pire (ou mieux, c’est selon): vu que cette taxe nouvelle vise « la promotion du tourisme » marocain, elle devrait in fine profiter à l’ensemble des opérateurs au service de ce tourisme… en ce compris Ryanair qui bénéficiera d’une demande renforcée vers cette destination. Ce qui devrait plutôt constituer un motif de réjouissance…
Décidément, la colère est rarement bonne conseillère, même quand on s’appelle O’Leary! Et dire que c’est sur cet homme là que « Brussels South Airport » a fondé son développement… Les autorités wallonnes savent – ça, c’est une certitude! – à quoi s’en tenir: elles n’ont pas intérêt à déplaire à Michael sous peine de voir leur success story carolo se prendre un douloureux retour de bâtons.