Alimenté par les recettes de la vente aux enchères des quotas d’émission ETS (marché européen du carbone), le Fonds Kyoto wallon est destiné à financer les politiques climatiques, de transition vers une Wallonie bas carbone. L’utilisation effective de ce fonds devrait devenir plus importante en 2019, et figure donc en bonne place dans la note d’orientation pour la politique énergie-climat du gouvernement régional. Brève analyse des options envisagées.
Selon la note d’orientation du Ministre Crucke, la programmation 2019 du Fonds Kyoto wallon sera élaborée autour de cinq axes thématiques.
- La stratégie de rénovation, l’efficacité énergétique et le déploiement des énergies renouvelables des bâtiments publics et privés
Priorité absolue. Si le ministre ne devait choisir qu’une chose à concrétiser avant la fin de la législature, ce devrait être ceci. - L’efficacité énergétique et la transition énergétique des entreprises
Il faut éviter, sous couvert environnemental, de mettre en place des mesures qui relèveraient du soutien à la compétitivité, comme des réductions de tarif énergétique pour les entreprises.Voir nos analyses :
- Le déploiement de l’infrastructure pour les carburants alternatifs : bornes de rechargement pour véhicules électriques, déploiement de stations au LNG/CNG, solutions de mobilité liées à l’hydrogène
Ce n’est pas une priorité en termes de financement. Les pouvoirs publics devraient se focaliser sur la mise en place d’un cadre juridique et normatif cohérent, et réserver la dépense publique pour développer les aspects de la mobilité durable qui ne seront pas pris en charge par le privé.Ceci a été récemment exprimé dans un avis du Comité wallon d’experts sur le climat : « Parmi les actions concrètes, le développement par les pouvoirs publics d’un cadre propice aux carburants alternatifs est essentiel. Ce cadre réglementaire devra faire en sorte que les véhicules fortement émetteurs soient progressivement éliminés du marché des ventes. En ce qui concerne le soutien financier au déploiement des motorisations alternatives (par exemple les bornes de rechargement), il ne faut pas perdre de vue le rôle important qui peuvent jouer les acteurs privés ni la nécessité de réserver des budgets publics aux transports publics (ferroviaire et routier) et aux infrastructures pour modes actifs. »
- Le soutien aux initiatives de coopératives en matière énergétique
Une piste intéressante, mais qui est à préciser.
- Le soutien aux projets de stockage de l’énergie
Plus de précisions sont nécessaires pour se prononcer sur ce volet.